(Unità Naziunale, corsicainfurmazione.org, lutte de masse, Publié le 6 mars 2025) Se tenait ce matin une conférence de presse de Core in Fronte et « Piaghja di Golu », un collectif de riverains et d’agriculteurs, sur le chantier du centre de valorisation des déchets de Monte, à Anghjulasca.
- 5 hectares de terres agricoles vont être artificialisés, avec une menace sur des exploitations attenantes pleinement engagées dans une démarche de qualité sur l’IGP clémentine.
- Un projet en contradiction avec le PLU de la commune de Monte, en cours d’élaboration.
- Un site surdimensionné qui enterre toutes les politiques de tri à la source avec une fiscalité incitative. Un projet qui fait la part belle aux privés avec des investissements publics colossaux.
- Absence de transparence sur le devenir des 18000 tonnes de produits combustibles, prévues par an. Où vont-elles être incinérées?
Voici le texte de la conférence de presse :
Conférence de presse de Core in Fronte à Monte sur le site du futur centre de surtri du SYVADEC, avec un collectif de riverains et d’agriculteurs. L’Etat a imposé ce choix qu’il envisage de financer, d’ailleurs, en quasi-totalité, avec l’accord tacite de l’Exécutif de Corse. C’est une situation ubuesque alors même que la Collectivité de Corse a la compétence de la planification sur la politique des déchets.
Cette réalité est la conséquence de l’incurie, sur la question des déchets, des diverses majorités territoriales depuis de nombreuses années. C’est un traceur du sous-développement de la Corse.
Elle marque l’échec, sur un dossier emblématique, des gouvernances nationalistes depuis 2015.
La question des déchets est un véritable serpent de mer chronique, pour une Corse qui produit annuellement 170000 tonnes de poubelles domestiques. Ce chiffre représente à peine 10% du volume des déchets de la Métropole Aix-Marseille Provence.
Parallèlement, depuis de nombreuses années, le marché des déchets est devenu très juteux et il est susceptible d’attiser tous les appétits financiers.
Le projet prévoit d’artificialiser 5 hectares des meilleures terres alluviales de Corse, classées en ESA (Espace Stratégique Agricole) par le PADDUC.
Nous notons la légèreté de la CTPNAF, co-présidée par l’Etat et le président de l’Exécutif de Corse, qui a donné un avis favorable en échange de la promesse d’une petite zone agricole protégée.
Ce vote en commission CTPNAF, sur le projet de Monte, a eu lieu le 16 septembre 2024. Notre élue, Serena Battestini, a été l’une des rares personnes à avoir voté contre.
Ce projet est surdimensionné et enterre toutes les politiques de tri à la source.
Il fait la part belle aux profits privés et est réalisé avec des investissements publics.
Le centre doit produire 20 000 tonnes par an de déchets combustibles dits « CSR », nécessitant une incinération.
Où vont être installés ces centres de combustion?
Les déchets combustibles seront-ils stockés et où?
Dans la réalité ce sont des déchets en vrac, les poubelles noires, qui termineront dans ce centre du fait de l’absence de destinations alternatives.
Tous les déchets initialement valorisables s’ils étaient triés à la source seront souillés et réduits à une valorisation CSR.
De fait ce site ressemblera à l’usine de tri de Teghime, jadis construite par la Somivac.
L’absence de débouchés commerciaux pour les produits triés, à partir de déchets primaires, va générer des stockages disproportionnés non prévus par le projet. Ces stockages inéluctables seront sources d’odeurs, de pollutions par lixiviats, de prolifération d’insectes et comme très souvent d’incendies.
Les populations de Casinca et de Marana, ainsi que les agriculteurs, n’ont jamais été informés, ni avant ni après l’enquête publique, ni sur le devenir de ces déchets combustibles ni sur les zones de stockage.
Cette omission volontaire constitue, de la part de l’Etat et du SYVADEC, un mépris des habitants qui ont le droit à l’information.
Core In Fronte demande l’arrêt immédiat des travaux et la révision du projet dans le respect du PADDUC, de la santé publique et du patrimoine.
Aucun projet industriel ne doit s’implanter sur des zones classées ESA ou IGP AOP.
Core In Fronte demande la dissolution du SYVADEC. La juxtaposition des organismes entraîne une absence de gouvernance et des projets contraires aux intérêts de la Corse.
La Corse doit mettre en place un véritable plan de tri à la source avec une fiscalité incitative.
Il faut que la Collectivité de Corse assume enfin ses responsabilités.
La mobilisation doit s’amplifier.
Core In Fronte