« La lutte contre le fléau de la drogue compte parmi les combats que mène le mouvement national depuis ses origines et de façon constante » – #Corse

(Unità Naziunale, corsicainfurmazione.org, lutte de masse, Publié le 6 mars 2025) Se tenait ce matin, une conférence de presse du mouvement indépendantiste Nazione contre la Drogue à Aiacciu, Quartier des Cannes.

Le mouvement en a profité pour donner son analyse sur l’actualité en cours et sur les derniers évènements.

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Petit récap

En novembre 2010, un collectif « A DROGA FORA«  voit le jour. Le Collectif tiendra conférence de presse, mènera des actions, manifestations et rassemblements.

En septembre 2011, Corsica Libera occupe l’espace public au Quartier des Cannes pour une conférence de presse contre la drogue. La veille des bombages avaient recouverts les murs du quartier et de sa périphérie. (Photos et vidéos)

Octobre 2011, Corsica Libera distribue des tracts dans sa campagne contre la drogue sur le cours Napoléon à Aiacciu. Parallèlement Le slogan « A droga fora, a droga basta » n’a pas cessé de se multiplier sur les murs de Corse depuis plusieurs semaines. (Article et photos).

En décembre 2011, Corsica Libera propose «Un modèle de développement pour contrer la dérive mafieuse» notamment contre la drogue. Toujours en décembre 2011, Le FLNC dénonce des dérives mafieuses et fait des propositions politiques. Dans la foulée, le mouvement Corsica libera, tient une conférence de presse.

En avril 2017, Corsica Libera tient une nouvelle conférence de presse contre la drogue devant le rectorat à Ajaccio. (Photos et vidéos)

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Crédit photos : L.L

 

Voici le texte de la conférence de presse :

Le mouvement national, un combat constant contre la drogue. La lutte contre le fléau de la drogue compte parmi les combats que mène le mouvement national depuis ses origines et de façon constante. Cette action a été portée durant des décennies dans l’indifférence générale, voire dans le déni, des autres forces politiques et des représentants de l’Etat français en Corse. Il y a maintenant près de 15 ans, en 2011, le courant indépendantiste, alors par l’intermédiaire du mouvement Corsica Libera, tenait une conférence de presse ici même, à Aiacciu, dans le quartier d’I Canni. Il livrait cette analyse qui s’est avérée malheureusement lucide et même tristement prémonitoire : « On assiste à la montée en puissance de petits voyous qui contrôlent ce trafic lucratif et sans risques au bénéfice de bandes qui en réinjectent les énormes profits dans l’économie. Ce qui veut dire que la société corse est doublement touchée : d’une part, elle subit les ravages de la consommation de drogue, d’autre part, elle voit une partie de son économie contrôlée par des groupes mafieux qui se livrent une guerre sans merci mettant même en danger les simples citoyens ». La situation n’est allée, depuis, qu’en se dégradant. Notre présence, aujourd’hui, au quartier d’I Canni, ne consiste nullement à stigmatiser un quartier qui souffre de ces trafics, tant la drogue est présente partout, en ville et dans la Corse entière. Si nous avons choisi, de nouveau, cet endroit c’est pour y dénoncer une situation qui est symptomatique de nombreuses dérives causées par ce fléau. Aussi, malgré la présence d’une école primaire, à quelques mètres d’ici, les points de deal prospèrent à la vue de tous, les rixes entre bandes se multiplient, ce commerce de mort se structure aux abords immédiats de l’école et dans les immeubles alentour.

Combattre le trafic de drogue et un modèle de société qui favorise les dérives mafieuses Plus globalement, la mainmise sur le trafic de drogue est, aujourd’hui plus que jamais, la cause majeure des dérives de type mafieuses que connaît la Corse et des drames qui en découlent. En tant qu’indépendantistes corses, nous n’accepterons jamais que notre pays et sa jeunesse aient pour perspective d’avenir : le culte de l’argent facile, la spirale des règlements de comptes et la perte totale de nos repères culturels et sociaux. Le pays que nous voulons construire est, au contraire, fondé sur le droit de notre peuple à vivre et travailler, dans la liberté et la dignité, sur la terre de nos ancêtres. C’est d’ailleurs ce à quoi aspire la très grande majorité des Corses, loin de la présomption collective de culpabilité distillée par le discours des représentants de l’Etat français ces dernières semaines, des déclarations de l’ancien préfet Amaury de Saint-Quentin déclarant que le crime organisé imprégnait « l’intégralité de la société corse » au discours de Gérald Darmanin, à l’Assemblée de Corse, qui – pour reprendre les mots d’un magistrat corse – semble considérer « qu’un Corse, s’il connaît trop de monde en Corse, est par nature suspect » (Via Stella, édition du 4 mars 2025). Cette approche visant à considérer chaque Corse comme un suspect potentiel n’est pas nouvelle. Elle avait déjà été assumée publiquement à l’occasion du tristement célèbre « rapport Glavany » de 1998, aux lendemains de l’assassinat du préfet Erignac. Dans ce contexte, on perçoit combien la revendication de législations et de juridictions d’exceptions, spécifiques à la Corse, constitue un danger. Notre histoire récente démontre, à ce sujet, comment ces législations d’exceptions ont été la source de tous les abus de la part de la justice et de la police française, en Corse. Le mouvement national en a payé le prix fort. Les législations et juridictions dites « antiterroristes » ont, en effet, démontré combien les régimes d’exception ont engendré des mécanismes de répression arbitraire et d’amalgames judiciaires, comme en témoigne la soumission des militants nationalistes corses aux mesures initialement créées pour lutter contre le terrorisme islamiste. Or, législations d’exception dites « antimafia » portent en elles les mêmes risques de dérives politico-judiciaires. C’est la raison pour laquelle, nous sommes résolument opposés à l’instauration de ces lois d’exception et que nous prenons acte, avec satisfaction, du vote unanime de l’Assemblée de Corse en ce sens.

Nous estimons, pour notre part, que notre responsabilité de militants du mouvement national consiste à nous battre pour un modèle de société qui assèche les sources de profits qui aujourd’hui favorise les appétits mafieux. C’est pourquoi le mouvement national s’est toujours opposé et s’opposera toujours à ces dérives. Or, aujourd’hui, les politiques menées par les différents responsables publics contribuent, au contraire, à attiser ces appétits. – En matière de trafic de drogue, alors que notre insularité devrait constituer un sanctuaire contre ce fléau, l’Etat qui dispose des compétences régaliennes a préféré concentrer ses forces dans la traque aux nationalistes et a laissé prospérer, de façon complaisante, la voyoucratie. D’ailleurs les annonces du gouvernement français, par la voix de M. Darmanin, d’un renforcement des moyens de justice et de police sonnent comme un aveu de faillite de la politique menée jusqu’alors. – Cette manne de la drogue, qui sert des intérêts occultes et contraires à l’intérêt commun des Corses, est renforcée par une dérégulation totale du marché foncier et immobilier, laissé en proie à la spéculation et au règne de l’argent-roi. Dans ce domaine, le refus obstiné de faire droit à une mesure de type « statut de résident » est une prime à la spéculation. Quant à la Collectivité de Corse, elle est responsable par son inertie du développement de cette frénésie spéculative. Si la situation n’était pas si grave, il serait risible de constater que le rapport de l’exécutif consacré à la lutte contre les pratiques mafieuses propose que la Collectivité s’oppose systématiquement aux documents d’urbanisme et permis de construire spéculatifs qui contreviennent au PADDUC. Cette mesure a été votée, en 2019, par l’Assemblée de Corse à la demande des indépendantistes… et jamais mise en œuvre. – Enfin, les situations de monopoles privés sur des pans entiers de l’économie corse (transports, déchets, grande distribution etc.) exposent la société corse à des guerres d’influence entre bandes pour la captation de profits colossaux. Alors que le mouvement national a prôné, à raison, la maîtrise publique des secteurs stratégiques, la Collectivité de Corse est là encore défaillante. En renonçant à la compagnie maritime corse de navigation ou ne prenant pas la responsabilité d’imposer la gestion publique des déchets au moment du vote de son plan territorial, l’an passé, l’Assemblée de Corse a sacrifié l’intérêt commun des Corses et laissé la porte ouverte à tous les intérêts privés, y compris occultes.

En conséquence, face à ce modèle de société qui conduit la Corse à la ruine et à l’autodestruction, Nazione en appelle à la résistance des Corses autour du projet national, c’est-à-dire celui qui place le bien commun des Corses au premier plan et se bat pour que notre peuple recouvre enfin la maîtrise de son destin et s’affranchisse du destin français que d’aucuns lui réservent. Car contrairement au refrain repris en chœur par les opposants à toute évolution dans notre pays, ce n’est pas la Corse indépendante qui a enfanté les dérives mortifères actuelles mais bien la Corse française républicaine.
NAZIONE

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Revue de presse

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