(Unità Naziunale, Lutte de masse, publié le 12 mai 1998) Le 12 mai dernier Patriottu tenait une conférence de presse à BASTIA.
A dater du 16 mai l’association Patriottu entame une série d’actions et de sensibilisation concernant la situation actuelle des militants nationalistes incarcérés.
Sa principale revendication : l’obtention du STATUT POLITIQUE. Cette revendication trouve sa genèse dans les observations objectives faites sur les conditions de détention qui se situent effectivement aux antipodes de toute considération humaine digne de ce nom. A partir de cet état de fait, PATRIOTTU a déjà envoyé une lettre ouverte à Madame le Ministre de la Justice, lettre réitérée mais malheureusement restée à ce jour sans réponse. Malgré ses récentes prises de positions sur l’humanisation de l’environnement carcéral, Mme Gigou reste indifférente aux problèmes des détenus nationalistes corses. Dénués de leur engagement politique, alors que la 14ième section anti-terroriste est par définition politique, les militants emprisonnés sont dès lors soumis à un sous-régime de droit commun, puisque placés sous une surveillance spéciale. Le traitement paradoxal et arbitraire se traduit par :
Un éparpillement sur plusieurs maisons d’arrêt et autres centres de détention, au sein desquels les militants emprisonnés sont répartis dans plusieurs blocs et divisions.
Un isolement pratiqué, notamment au début du placement sous mandat de dépôt.
Un courrier constamment soumis à la censure, toujours ralenti sinon jamais reçu.
A ces restrictions de liberté s’ajoutent les détestables conditions de détention qui se manifestent par :
La vétusté et la saleté des cellules.
La réduction des activités.
Une pratique de soins aléatoire.
Une distribution alimentaire douteuse.
Une appréciation sanitaire intolérable.
Des fouilles constantes de cellules.
Des fouilles corporelles humiliantes et dégradantes.
Des parloirs limités temporairement et numériquement.
Il ne faut pas non plus oublier un comportement anti-corse de la part de certains responsables de centres de détention ainsi que de certains surveillants. Ces atteintes ostentatoires à la dignité humaine, PATRIOTTU n’a eu de cesse de les dénoncer. Elle prend, aujourd’hui, acte de la position courageuse de la commission internationale des droits de l’homme qui se penche sur la sinistre XIVième section anti-terroriste et les comportements arbitraires de ses non moins sinistres juges d’instruction qui détiennent DANGEREUSEMENT entre leurs mains un grand nombre de pouvoirs.
Ainsi aux attaques, aux libertés individuelles, s’additionnent également les atteintes aux droits de la défense.
Par une pratique constante de l’instruction à charge, JADIS A DECHARGE.
Par une pratique d’une trop longue détention préventive.
Par une atteinte intolérable à la présomption d’innocence.
Par la pratique du pseudo-repentisme.
Tous ces points suscités mettent en relief la fonction réelle qu’exercent les juges d’instruction de cette XIVième section. Ils ne sont, ni plus ni moins que les relais d’une politique d’Etat qui se perpétue dans une féroce répression contre le Mouvement Nationaliste, particulièrement exacerbée depuis la mort tragique de M. Erignac. Le ciblage systématique a permis l’incarcération de nationalistes qu’ils soient militants politiques, syndicalistes ou journalistes, alors que l’ensemble des dossiers constitués ne s’appuie que sur peu ou pas d’éléments juridiques dignes de ce nom. Cela se nomme, ni plus ni moins : DELIT D’OPINION. Et l’institutionnalisation du DELIT D’OPINION a justifié la mise sous mandat de dépôt d’un de nos porte-parole par un juge d’instruction qui s’est évertué à l’expliquer par :
» Un véritable climat de haine est orchestré afin de tenter d’empêcher les institutions policières et judiciaires d’exercer les devoirs de leurs charges, nonobstant la vanité d’une telle démarche qui parfois tente de se dissimuler sous couvert d’une association humanitaire… »
Même la solidarité est considérée comme hors-la-loi ! Il est donc urgent pour l’Etat français, au moment, justement, où son ministre de la justice laisse entrevoir un débat sur l’amélioration des conditions de détention, de rétablir les détenus politique corses dans leurs droits.
A lui de mettre en place les conditions du statut politique.
Pour sa part, PATRIOTTU de concert avec les emprisonnés va renforcer sa présence
sur les terrains de son choix, par une campagne active pour sensibiliser l’opinion publique sur le sort des militants nationalistes déportés et détenus.
Elle remercie CORSICA NAZIONE, A CUNCOLTA NAZIONALISTA pour leur soutien et leur revendication d’une amnistie dans le cadre général d’un règlement politique global.
Più chè mai, per i nostri fratelli
incarcerati, statutut puliticu è
Libertà, a mubilisazioni crescerà !
PATRIOTTU