(Unità Naziunale – Lutte de Masse – Publié le 16 Novembre 2024) Action ce matin de Nazione pour dénoncer un cas de prédation immobilière route des Sanguinaires à Ajaccio.
(Corse Matin) Une soixantaine de militants se sont réunis, ce samedi 16 novembre, pour fustiger « un cas d’école ». Celui des quarante appartements de l’ex-résidence hôtelière Les Sanguinaires, à Ajaccio, vendus à « la découpe » tandis que le fils de l’ancien propriétaire donne une autre version.
(Alta Frequenza) Pour le mouvement “l’heure est donc venue pour les différents responsables politiques de prendre leurs responsabilités Non à une économie basée sur la prédation et la dépossession, non à la spéculation soutenue par les services de l’État, et l’inertie des politiques corses, qui appauvrit sciemment notre Peuple.
(FR3Corse) La dépossession foncière stigmatisée sur l’emblématique Rive sud : c’est le même thème abordé au même moment, de l’autre côté du Golfe, par les militants du mouvement indépendantiste Nazione. Pour mener leur action, ils ont choisi d’entrer dans l’ancien hôtel de la Route des Sanguinaires.
(Corse Net Infos) Vente à prix exorbitants, exclusion des Corses : ce samedi dans le hall de l’ex-résidence hôtelière Les Sanguinaires, à Ajaccio, une soixantaine de militants de Nazione ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une dépossession orchestrée.
(RcfM)
(Journal de la Corse) Action de terrain, argumentation, c’est bien mais rien ne change, commencent cependant à déplorer les sceptiques…
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Voici le texte de la conférence de presse :
Nazione s’oppose avec la plus grande fermeté aux conséquences néfastes de la spéculation immobilière que subit la Corse de la part, de sociétés immobilières qui font de la prédation systématique L’alpha et L’oméga d’une économie de services qui ressemble de plus en plus à du banditisme. C est le cas de plusieurs hôtels de la Route des Sanguinaires, aujourd’hui classée Grand Site, et qui fait l’objet d’une nouvelle forme de spéculation.
Nous nous trouvons aujourd’hui à l’ancien Hôtel des Sanguinaires, établissement bien connu des Ajacciens pour avoir longtemps assuré l’hébergement des forces de répression stationnées dans la région. Les 40 logements qui composent cet établissement ont été majoritairement vendus à la découpe, à des prix inaccessibles pour la quasi-totalité des familles corses (plus de 300.000 € pour un appartement de 45 m2 I) par des sociétés prédatrices. Ici, il s’agit de la SOMAPOL, dont le siège est basé à Paris.
Suite à cette opération spéculative, une entreprise à vocation hôtelière a donc laissé la place à une logique de placements immobiliers. Aujourd’hui, pour l’essentiel, ce complexe n’est pas la propriété de Corses, désireux de vivre et travailler sur leur terre mais d’épargnants aisés habitants hors de Corse et ayant bénéficié des effets substantiels des mesures de « valorisation fiscale » qui sont les moyens les plus sûrs du fléau de la spéculation, en Corse, grâce à la permissivité des pouvoirs publics.
Les services d’entretien, de communication, de réservation et d’encaissement des loyers au profit des propriétaires, sont assurés par une société de conciergerie située à l’intérieur du bâtiment. Les appartements sont principalement loués sur des plateformes de location saisonnière de type Airbnb.
C’est une situation que Nazione ne saurait accepter et cela pour plusieurs raisons :
1/ parce qu’il s’agit d’une opération de spéculation immobilière qui profite à des intérêts étrangers à la Corse.
2/ parce que c’est une opération hors-sol, effectuée par une société dont seule la boîte aux lettres est en Corse et qui ne génère aucune retombée économique locale.
3/parce que c’est une opération qui s’inscrit dans une logique de multiplication totalement débridée des activités de locations dites de « meublés de tourisme », de type Airbnb, sans lien avec les besoins sociaux et économiques réels de notre pays. Ces placements financiers fondés sur la seule logique de rentabilité d’acteurs étrangers à la Corse s’effectuent au détriment du droit des Corses de se loger sur leur terre ainsi qu’au détriment des acteurs économiques corses qui tentent de maintenir et développer une activité à taille humaine, créatrice d’emplois, dans le cadre de petites et moyennes entreprises familiales, et font face à une concurrence abusive et déloyale.
4/ parce que les militants du Mouvement national ne sauraient admettre que ce genre d’activité purement spéculative influe mécaniquement sur le prix des loyers et de ventes dans un pays où le coût de la vie est plus élevé qu’ailleurs alors même que les salaires y sont plus bas.
5/ parce que ce type d’opération crée sur la terre de Corse des enclaves, chaque jour plus nombreuses, où les Corses, leur langue, leurs codes culturels, leur manière de vivre sont totalement exclus.
Pour toutes ces raisons Nazione s’opposera résolument à ce genre d’opérations qui relève d’une économie de cueillette dévastatrice qui ne saurait profiter aux Corses et à la Corse.
NAZIONE