La justice coloniale qui avait arrêté nos prisonniers politiques et déporté la majorité d’entre eux en France s’embourbe dans ses contradictions. Elle a cru au récit de l’exécutif français et des colonialistes extrémistes locaux qui contait que les indépendantistes avaient organisé de A à Z l’insurrection populaire du 13 mai.
Rappelons que dans leur paternalisme habituel, ils ajoutent que les indépendantistes trop limités pour mettre en place une telle opération auraient reçu le soutien du grand Satan l’Azerbaïdjan dont ils seraient le pion. Quel mépris I
Hélas pour la justice, ce récit n’est qu’un récit et non la réalité. La justice si elle est vraiment ce qu’elle prétend être, indépendante et impartiale, ne trouvera rien car il n’existe rien. Embourbé dans ce qu’elle a elle-même créé, cette justice cherche des preuves qui n’existent pas et continue les interpellations, auditions des responsables indépendantistes et de tous les résistants anticolonialistes. Cet acharnement est inhumain. En témoigne le comportement ignoble du procureur de la république française qui conteste toutes les décisions judiciaires en faveur des indépendantistes.
A contrario, ces magistrats restent très laxistes envers tous ceux qui ont imaginé ce récit et qui entretiennent la haine. Dernièrement, un colonialiste extrémiste a qualifié la CCAT de « nazis à peau noir », mais comme la présidente de la province Sud qui avait appelé publiquement à « foutre le bordel », il ne sera surement pas inquiété.
Et ce n’est pas une vue de l’esprit du FLNKS, la semaine dernière, le comité des droits de l’homme de l’ONU a interpellé la France sur le profilage racial et l’usage excessif de la force en Nouvelle-Calédonie. En effet, selon le comité, les personnes de couleur seraient soumises à des contrôles 20 fois plus souvent que les autres citoyens en France. En Kanaky, elles sont présumées coupables. Face à ce traitement différencié, la moitié de la population ressent de la défiance et le rejet de l’appareil étatique français. Plus que jamais, nous ne nous sentons pas français.
Comment la justice pourrait sortir de ce bourbier ? Il lui suffirait d’arrêter de croire ce récit qu’on dénonce et d’entendre ‘explication du FLNKS. Celle qui dit que ‘insurrection est populaire, que chaque indépendantiste de ce pays s’est soulevé de son propre gré le 13 mai quand l’Etat français dans sa logique impériale a tenté de recoloniser Kanaky en ouvrant le corps électoral citoyen. Ils n’ont jamais reçu de consignes venant de la CCAT car il n’y en avait pas. C’est tout le sens de la déclaration de notre leader Jean-Marie Tjibaou il y a 40 ans à la Conception lors de la levée du drapeau de kanaky : « Tant qu’il y aura un Kanak sur terre, il demandera l’indépendance. »
Après la répression policière et judiciaire, on assiste aujourd’hui à la répression académique. Mathias Chauchat, Professeur de droit public à ‘université de la Nouvelle-Calédonie, a fait l’objet pour des motifs liées à la liberté d’expression d’une suspension pour quatre mois en l’attente d’une procédure disciplinaire. Les universitaires doivent pouvoir parler librement de la Nouvelle-Calédonie en Nouvelle-Calédonie, particulièrement dans luniversité du pays.
Le FLNKS lui apporte son soutien et exhorte les instances décisionnaires de ‘Université de la Nouvelle-Calédonie à ne pas céder à la pression des colonialistes extrémistes.
FLNKS