(Unità Naziunale – Lutte de masse – Publié le 26 juillet 2024) La traditionnelle conférence de presse de présentation des journées internationales se tenait ce matin à Bastia.
Cette année la conférence de presse tombe à la date anniversaire du décès de Vincent Dolcerocca, assassiné le 26 juillet 1995. Il était la cheville ouvrière de l’organisation de ces journées dans les années 90.
C’est aussi la première fois, que ces journées seront organisées par NAZIONE (ex Corsica Libera)
Dossier (articles) en ligne 1981 -2024 (<– lien)
L’histoire année par année des Ghjurnate Internaziunale (<– lien)
1981-2024 – Les photos des GHJURNATE INTERNAZIUNALE (<– lien)
Dossier photos et vidéos sur Unità Naziunale (<– lien)
Photos d’Alexandre Santerian
Voici le texte de la conférence de presse :
La 42e édition des Ghjurnate Internaziunale di Corti aura lieu les samedi 3 et dimanche 4 août. Cette première édition depuis la création de Nazione, au mois de janvier dernier, intervient dans un contexte politique extrêmement dense au plan international comme au regard de la situation de la Corse.
Solidarités internationales : un programme riche, une attention particulière pour la situation en Kanaky
À l’échelle des solidarités internationales, la situation en Kanaky occupera une place de choix. La situation insurrectionnelle ayant fait suite à la décision unilatérale et irresponsable de l’Etat d’engager le dégel du corps électoral, ainsi que les perspectives d’une solution politique respectueuse du droit imprescriptible des kanaks à être maîtres de leur terre et de leur destin seront largement évoqués lors de la journée du samedi. À cet effet, une importante délégation, menée par Mickaël Forrest, ministre des affaires étrangères du Gouvernement de Nouvelle-Calédonie, et comprenant des membres des familles des prisonniers politiques actuellement incarcérés dans les prisons françaises, sera présente à Corti.
Les débats internationaux permettront également d’évoquer les succès électoraux du mouvement indépendantiste basque, au Nord (dans le périmètre de l’Etat Français) avec la première élection d’un député abertzale au Palais Bourbon, comme au Sud (sous la tutelle de l’Etat espagnol) avec la percée électorale d’EH Bildu.
Comme depuis plusieurs années, la question catalane sera de nouveau au coeur de nos échanges. Lluís Llach, militant historique de la cause catalane, sur les terrains culturel et politique, nous fera cette année l’honneur de sa présence en qualité de Président de l’Assemblea Nacional Catalana pour évoquer les manœuvres de l’appareil judiciaire espagnol afin d’entraver la mise en oeuvre de la loi d’amnistie, pourtant votée il y a quelques semaines par le Parlement espagnol, ainsi que la relance du processus indépendantiste aux lendemains des dernières élections au Parlement catalan.
Moins d’un mois après sa création, les mouvements indépendantistes des peuples sous domination française présenteront le Front International de Libération des Dernières Colonies françaises, duquel Nazione est partie prenante.
Enfin, des délégations de Kabylie, de Sardaigne ou encore de Bretagne viendront contribuer à nos échanges.
La définition d’un corps électoral légitime et l’inscription de la Corse sur la liste des « territoires non autonomes » à décoloniser de l’ONU : deux propositions politiques majeures de Nazione.
Lors d’une conférence tenue dans l’entre-deux-tours des dernières élections législatives, Nazione a versé au débat politique corse deux propositions politiques majeures : la définition d’un corps électoral légitime et l’inscription de la Corse sur la liste des « territoires non autonomes » à décoloniser de l’ONU.
L’édition 2024 des Ghjurnate sera l’occasion de détailler ces orientations et des les populariser.
Concernant le corps électoral, les dernières élections législatives ont opéré comme un révélateur de la colonisation de peuplement et de l’affirmation d’un « vote communautarisme français ». Pour sa part, le courant indépendantiste avait identifié cette menace depuis fort longtemps. L’an passé déjà, les Ghjurnate avait été l’occasion d’affirmer comme un objectif prioritaire la définition d’un corps électoral corse alors qu’était évoqué un possible référendum sur l’avenir institutionnel et politique de la Corse.
À la lumière des leçons de la situation en Kanaky et des principe du droit international en la matière, Nazione précisera les contours de sa proposition de refonte du corps électoral afin de garantir le droit du peuple corse à décider librement de son destin. Il s’agit là d’une mesure d’urgence afin de lutter contre la dépossession de l’expression politique qui accompagne la dépossession foncière (l’accès à la terre) et la dépossession socio-économique (décorsisation des emplois et mainmise d’intérêts étrangers sur les entreprises).
L’internationalisation de la question nationale corse a été érigée en axe de lutte prioritaire lors des deux dernières éditions des Ghjurnate. En ce sens, la Déclaration de Corti signée en 2022 par les représentants des peuples sous domination française jetait les bases d’une intensification des initiatives sur ce terrain.
Aussi, Nazione a entrepris depuis plusieurs mois des démarches auprès des Nations Unies afin d’obtenir l’inscription de la Corse sur la liste des « territoires non autonomes » à décoloniser de l’ONU. À cet effet, la commission internationale du mouvement a participé à de nombreuses conférences sous l’égide du Mouvement des Non-Alignés et du Groupe d’Initiative de Bakou (GIB) qui en est l’émanation, afin de présenter la situation politique corse, notamment aux sièges de l’ONU à Genève, Vienne et New York.
Afin de faire prospérer cette demande, une motion a été déposée à l’Assemblée de Corse, il y a plusieurs mois, par Josepha Giacometti-Piredda afin que cette demande puisse recueillir l’adhésion des représentants de la Corse qui se réclament de la Nation.
Il s’agit d’une démarche réaliste et pragmatique qui s’inspire de la réussite de la démarche polynésienne qui a obtenu, en 2013, la réinscription de la Polynésie sur cette liste malgré l’opposition de la France.
Son objectif est d’extraire la question nationale corse des contingences politiques franco-françaises et de l’impasse des « lignes rouges » imposées depuis Paris. Plutôt qu’un dialogue stérile, l’inscription de la Corse sur cette liste permettra de reconnaître au plus haut niveau le droit du peuple corse à « déterminer librement son statut politique » et à maîtriser son développement culturel, économique et social. En clair, d’exercer son droit à disposer de lui-même.
E Ghjurnate : Un moment de mobilisation pour la défense du peuple corse et de ses droits
L’an passé, les Ghjurnate avaient permis de relayer, de façon solennelle, l’appelle à un regroupement patriotique de l’ensemble des Corses qui refusent la disparition de leur peuple sous les effets conjugués de la colonisation de peuplement, de la spéculation française et plus largement d’une francisata généralisée.
Quelques mois plus tard, Nazione concrétisait cette volonté partagée de transcender les organisation existantes pour doter la Corse d’une nouvel outil de résistance et de construction d’une Corse libre et indépendante.
Aujourd’hui, le travail à accomplir reste immense et les Ghjurnate seront, de nouveau, un rendez-vous de lutte et de mobilisation.
Face aux menaces qui pèsent sur le peuple corse, l’heure n’est pas aux aggiornamento de façade autour de rafistolages institutionnels. L’heure est à l’unité autour d’une stratégie politique claire qui tourne résolument le dos aux errements de la gestion actuelle de la Collectivité de Corse (renoncement aux fondamentaux, échec des politiques publiques à tous les niveaux, perpétuation de pratiques clientélistes…) et à l’acceptation de nouveaux statuts minimalistes fondés sur les « lignes rouges parisiennes » à l’instar de l’ « Accord de Beauvau ».
Dans cette perspective, Nazione et le courant indépendantiste qu’elle incarne ont une responsabilité majeure à assumer.
Ricusu di a francisata, lotta di terrenu, prugettu d’indipendenza, ricunniscenza internaziunale, sò tante à sfide davanti à noi. Ognunu pò purtà a so petra à a Nazione libera di dumane !
In stu sensu, chjamemu tutti i Corsi primurosi di l’avvene di u so paese, di a so tarra, di i so figlioli, à fa soie isse Ghjurnate è à participacci numarosi !