(Unità Naziunale – Lutte de libération nationale – Publié le 4 juillet 2024) Nazione appelle à une réforme des listes électorales pour constituer « un corps électoral corse légitime ».
(Alta Frequenza) De son côté, Nazione se dirige vers un autre combat : celui pour un corps électoral corse revu et corrigé, à l’instar de ce qui a pu se faire en Nouvelle-Calédonie.
(FR3Corse)
(Corse Matin) Une motion demandant « l’inscription de la Corse sur la liste des territoires non autonomes à décoloniser » a été déposée à l’assemblée de Corse, en ce sens, en février.
(Corse Net Infos) Le parti, affirme que « les citoyens français produits de la colonisation de peuplement expriment dans les urnes des idéologies que nous avons toujours combattues »,
(RcfM) Le parti estime que seule une telle démarche peut “endiguer l’expression anti-corse qui s’est manifestée lors du premier tour des élections législatives.” Nazione appelle par ailleurs toutes les forces vives corses à entrer en “résistance”.
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Suite à la dissolution de l’Assemblée nationale française, et avant même le premier tour, Nazione a annoncé sa non-participation aux élections législatives, cette position valant pour le premier comme pour le second tour.
Au soir du premier tour des élection législatives, Nazione appelait à jeter les bases d’une stratégie nouvelle pour le mouvement national, assumant sans ambigüité notre opposition frontale aux thèses du Rassemblement national, héritier direct du Front national de Jean-Marie Le Pen et rappelant la faillite de la majorité territoriale autonomiste et sa pleine responsabilité dans la situation calamiteuse que connait la Corse aujourd’hui.
Dans ce contexte, Nazione appelle à un sursaut collectif de l’ensemble des Corses qui re- fusent la disparition programmée de leur peuple. Ce sursaut ne saurait reposer sur des unions électorales de façade mais sur un nouveau cap politique clair. Il passe par un redéploiement de la lutte nationale sur ses fondamentaux. Il nécessite de déconnecter la question nationale des péripéties électorales françaises et de placer la question nationale corse à son juste niveau, à savoir sa prise en compte à l’échelle internationale.
Au fil des années et des rencontres aux Ghjurnate internaziunale di Corti, nous avons tissé des liens solides avec les peuples sous domination coloniale ; ces échanges fructueux ont abouti à la signature de chartes de solidarité aussi bien dans la sphère européenne que dans le contexte mondial lors du « Ralliement international » qui s’est tenu à Cayenne en Guyane.
Depuis le mois d’octobre 2023, une délégation de Corsica Libera puis de Nazione participe activement à une initiative prise par l’Organisation des Nations Unies, au sein de laquelle les Pays non alignés ont ouvert un nouveau cycle de discussions destiné à mettre un terme à toute forme de colonisation.
Avisés par nos frères de lutte océaniens, nous avons intégré le Groupe d’initiatives de Bakou, créé sous l’égide du Mouvement des pays Non Alignés en juillet 2023.
Au cours des différentes conférences, colloques et cycles de discussion, les membres de la délégation se sont évertués à établir la situation coloniale de la Corse sous domination française depuis près de deux cent cinquante-cinq ans.
d’autres pays colonisés nous avons pu évoquer tous les éléments qui font de notre île une colo- nie à l’instar des différents pays désormais indépendants qui ont été des « possessions françaises » ou qui, pour certains, sont déjà inscrits sur la liste des territoires non autonomes à décoloniser.
Au regard du droit international, nous avons établi, à la lumière de faisceaux d’indices indiscutables, tant sur le plan intellectuel qu’historique, que la Corse était bien éligible sur la liste des « territoires non autonomes à décoloniser » de l’ONU, à l’instar de la Nouvelle Calédonie ou encore la Polynésie.
Qu’à ce titre, le peuple corse dispose, comme tous les peuples, du « droit de libre détermination » et qu’en vertu de ce droit, il a vocation à déterminer librement son statut politique et à poursuivre librement son développement économique, social et culturel, (résolution 1514 de l’Assemblée générale des Nations Unies, du 14 décembre 1960).
Or ce droit Fondamental est aujourd’hui obstinément nié par l’Etat français !
Sans clichés, nos interventions, uniquement basées sur des faits reconnus historiquement, ont permis de montrer le côté génocidaire de la conquête militaire de la Corse ; nous avons souligné des faits qui seraient aujourd’hui qualifiés de crimes de guerre, voire de crimes contre l’humanité.
Nous avons évoqué, en rappelant les critères de mobilisation iniques, l’utilisation de notre peuple massé comme chair à canon sur les fronts lors de la première guerre mondiale, comme ont été utilisés les peuples d’autres colonies sous l’appellation de « tirailleurs sénégalais » qui, comme les Corses, ont subi les pertes les plus élevées.
Nous avons précisé que cette Corse saignée à blanc sur le plan humain, l’était également sur le plan économique en évoquant les lois douanières taxant lourdement les rares productions insulaires tout en détaxant les importations françaises qui empêchèrent tout développement.
Dans ce domaine, le sort réservé aux terres mises en valeur par la SOMIVAC pour les agriculteurs corses et distribuées aux rapatriés d’Algérie, a été rappelé à l’assistance.
Un auditoire intéressé lorsque notre discours s’est orienté vers les actions destinées à faire disparaître notre peuple en influant dans les règles politiques, sociales et culturelles pour imposer les us et coutumes de l’occupant français ; l’exemple de la langue, entre autres, étant significatif.
Un auditoire surpris d’apprendre qu’avant la Polynésie, la France avait d’abord choisi l’Algérie, alors colonisée, puis la Corse pour ses essais nucléaires mortifères dont nos amis polynésiens payent encore un tribut sans réparations.
Après avoir éclairé nos interlocuteurs sur le contenu du Rapport de l’Hudson Institute, rendu public grâce à l’ARC en 1970, à partir duquel la France a immédiatement choisi entre le statuquo qui pouvait éveiller les consciences des colonisés et la deuxième solution préconisée :
c’est-à-dire la dissolution du peuple autochtone par un apport considérable de populations allogènes.
En citant les chiffres de l’INSEE, nous avons fait apparaître la situation actuelle avec l’arrivée, chaque année, de plus de 4000 personnes destinée à noyer le peuple corse dans une société hétéroclite porteuse de « valeurs » étrangères à la Corse.
Comme nos frères de lutte, nous avons admis que les actions planifiées par les Français ont réussi à coloniser l’esprit de certaines personnes qui, en perdant leur estime de soi, prennent à leur compte et véhiculent les clichés de fainéantise et de violence prêtés volontiers aux autochtones.
Nous avons également souligné que, comme toute colonisation de peuplement, cet apport massif s’accompagne de la décorsisation des emplois, les responsabilités étant occupées par des non-autochtones qui contrôlent l’essentiel des pouvoirs.
Après Baku, Genève, Istanbul, Vienne et dernièrement au siège de l’ONU à New-York, alors que se déroulait une séance plénière du Comité spécial sur le sujet de la décolonisation (C24), nous pensons que nos travaux et déclarations ont persuadé nos différents auditoires. D’aucuns les ont d’ores et déjà jugés pertinents.
Oui, la France a colonisé la Corse et cette situation perdure.
De Ponte Novu à l’assassinat d’Yvan Colonna en passant par celui de Ghjuvan’Battista Acquaviva nous en avons fait la démonstration.
Tout comme la situation insurrectionnelle en Kanaky et la répression démesurée des troupes françaises nous démontrent que le temps des colonies n’est pas révolu. A ce propos, par l’intermédiaire de l’Associu Sulidarità, nous apporterons une aide financière à nos compagnons de lutte déportés et incarcérés en France.
Aujourd’hui, après les élections européennes, les résultats du premier tour des élections législatives que nous avions anticipés en décidant notre non-participation annoncent la fin d’un cycle : « u francisume » a fait son œuvre et les citoyens français produits de la colonisation de peuplement expriment dans les urnes des idéologies que nous avons toujours combattues.
Ils sont soutenus en cela par une frange de Corses atteints du syndrome du colonisé que nous avons décrit plus haut.
Nous avions alerté sur les dangers que représenterait ultérieurement la massification du corps électoral. La colonisation de peuplement, prélude au « destin français » qui nous a été promis par certains responsables politiques corses a trouvé une première concrétisation avec le séisme du premier tour de ces législatives.
Seule la refonte des listes électorales et la constitution d’un corps électoral corse légitime peut permettre d’endiguer cette expression anti-corse sur notre propre terre. Et ceci ne pourra se faire qu’avec l’aide des autorités internationales dans le cadre desquelles nous débat- tons actuellement.
Bien que la prise de pouvoir institutionnel de 2015 n’ait suscité aucune réaction positive de la part de L’Etat français, Nazione pense que l’action menée devant les autorités onusiennes aurait encore plus de poids si elle était soutenue par les institutions corses. Il est prouvé que dans l’histoire de la décolonisation, seul un rapport de forces conséquent dans tous les domaines de lutte peut porter les fruits de la liberté.
Un rapport de forces que, pour notre part, nous avons toujours réclamé.
A cet effet, nous avons déposé, il y a quelques mois, par ‘intermédiaire de notre Conseillère à l’Assemblée de Corse, une Motion de soutien à notre action au sein de l’O.N.U.
La situation actuelle l’exige : le peuple corse et toutes ses forces vives doivent entrer en Résistance !
L’adoption de cette motion serait un signe fort envoyé à l’Etat français, à l’International et surtout au peuple corse. Ce sursaut patriotique constituerait un socle fort pour organiser la Résistance !
Nazione