(Unità Naziunale – Lutte Institutionnelle – Publié le 13 juin 2024) En France le résultat des élections européennes de dimanche dernier est la conséquence de l’échec des politiques, entre cynisme et mépris, menées jusqu’à aujourd’hui.
La France est malade de son jacobinisme et d’un nationalisme d’Etat nation dépassé.
Le mépris, encore exprimé récemment par le traitement réservé à nos frères Kanaks, bafouant les engagements passés et tentant dans un réflexe colonialiste toujours bien enraciné d’entraver la marche vers l’indépendance de la Kanaky.
Le cynisme de choix successifs favorisant la paupérisation grandissante de son peuple.
Par ailleurs, la Macronie et l’extrême droite nient par nature l’existence de notre peuple et son droit à décider librement de son destin.
Le mouvement national doit combattre toutes les formes de colonisation, les schémas de pensée importés reposant sur des valeurs aux antipodes de ce que nous avons toujours défendu. L’extrême droite a été de tout temps l’ennemie de nos aspirations à la liberté, à notre existence même en tant que peuple. Notre pays, la Corse n’est pas un simple petit bout de France perdu au milieu de la Méditerranée cherchant protection et grandeur supposée sous la tutelle bienfaitrice de la grande nation française.
Suite à la dissolution de l’Assemblée nationale française les élections législatives à venir sont en grande partie otage d’un débat franco-français.
En Corse, nous assistons à des attitudes pour le moins surprenantes.
Le parti de la majorité territoriale a, ces dernières heures, appelé à l’union du mouvement national pour sauver le « processus historique » ou ses suites.
Comment pourrait-on sauver ce qui n’a été qu’une illusion?
Après l’assassinat d’Yvan Colonna et les mobilisations de la jeunesse du printemps 2022, aurait pu s’ouvrir un cycle de discussions à la hauteur des enjeux et des revendications légitimes du mouvement national fort de la légitimité démocratique. En lieu et place, la majorité territoriale a avalisé les lignes rouges imposées par Paris. De recul en renoncement le vote du 27 mars dernier à l’Assemblée de Corse a sacrifié l’essentiel.
L’écriture constitutionnelle qui a été validée par la majorité territoriale et ses alliés pour la circonstance exclut purement et simplement toute avancée possible pour la reconnaissance des droits de notre peuple sur sa terre. Celle-ci rend impossible la mise en œuvre d’un statut de résident, de mesures en faveur de l’emploi des corses, de mesures de protection pour nos entreprises, d’un statut pour notre langue. Ce projet n’est même pas l’autonomie, tout au plus un énième statut pour la Corse dans le cadre d’une nouvelle étape de décentralisation à l’échelle de la France.
Dans ces circonstances, nous ne pouvons nous reconnaître dans des gesticulations purement électoralistes qui appellent à des rassemblements de dernière minute, ne visant qu’à sauver quelques strapontins de députés. Nous ne pouvons participer à duper le peuple corse en accréditant la thèse que les tribulations démentes de la politique française sont les seules responsables de la paralysie d’un « processus », qui n’en a jamais été un.
Aujourd’hui le champ politique corse est sinistré.
Le constat étant posé, il convient de se tourner résolument vers l’avenir.
Non, nous ne sommes pas une communauté en concurrence avec d’autres communautés sur un territoire de la République française. Nous sommes un peuple, le peuple corse, seule communauté de droit sur sa terre. Non, nous ne sommes pas condamnés à subir un inévitable destin français, mais destinés, comme tous les peuples, à accomplir notre propre destin national.
Nazione l’a toujours rappelé, seul un rapport de force politique peut nous permettre de nous hisser à la hauteur des enjeux pour garantir les droits de notre peuple sur sa terre. Il nous appartient aujourd’hui d’en jeter concrètement les bases.
C’est ce que nous nous attellerons à faire dans les prochaines semaines sur le terrain et à travers une série d’initiatives y compris sur le plan international.
C’est dans ce droit fil que nous serons présents lors de ces élections législatives selon des modalités qui seront précisées dans les prochaines heures.
Nazione
13 juin 2024