(Unità Naziunale – Publié le 06 juin 2024) Par souci de cohérence politique, Nazione ne participera pas à ce sinistre carnaval et prendra dans les prochaines semaines des initiatives afin de porter la voix de la Corse sur la scène internationale.
Depuis toujours, l’idée d’une Europe solidaire, garante des intérêts sociaux, économiques et culturels des peuples qui la composent a été défendue et portée par les patriotes corses.
Une Europe qui consacrerait les droits de toutes ses vraies Nations constitutives, de l’Euskadi à la Corse, en passant par l’Irlande, l’Écosse, la Catalogne, et tant d’autres. Une Europe qui donne toute sa place aux pays du Sud et ouvre des espaces pertinents de développement euro méditerranéen.
Pour l’heure, force est de constater, à regrets, qu’a triomphé l’Europe de la finance débridée, soumise aux intérêts des grands trusts ; l’Europe des Etats-Nations constitués qui approuve la répression contre les peuples entendant exercer leur droit à l’autodétermination, comme ce fut le cas en Catalogne à l’automne 2017.
Face à cette situation, faire valoir les droits de la Corse à Bruxelles et à Strasbourg est une nécessité absolue. Pourtant, dans ce domaine comme dans tant d’autres, la dépendance politique que subit la Corse est une entrave à la défense de nos intérêts en tant que peuple.
Le mode de scrutin français (seuil de 5% sur toute la France pour obtenir des élus) empêche, en effet, toute expression d’un projet national corse dans cette élection. Plus largement, la négation des droits nationaux du peuple corse fait obstacle à toute représentation devant les institutions européennes.
À titre de comparaison, Malte, Etat indépendant de 530.000 habitants :
– Dispose de 6 députés au sein du Parlement européen (seuil minimal dont disposerait également la République corse indépendante).
– Dispose d’un commissaire européen au même titre que chaque Etat-membre.
– A exercé en 2017 la présidence tournante du Conseil de l’Union Européenne au même titre que chaque Etat-membre.
A imposé la reconnaissance du maltais comme langue officielle de l’UE.
– A négocié au moment de son adhésion des dispositifs garantissant ses intérêts propres, notamment un statut de résident pour l’achat de résidences secondaires.
– Est bénéficiaire nette de l’Union Européenne (elle perçoit davantage de revenus de l’UE qu’elle n’engage de dépenses à son endroit).
Ces quelques éléments de comparaison démontrent, s’il en était encore besoin, combien l’accession à l’indépendance nationale est à la fois un droit pour le peuple corse mais également une opportunité.
C’est en ce sens que Nazione continuera de populariser son projet politique, celui d’une République corse souveraine au sein d’une Europe des peuples.
Quant au scrutin de dimanche, le peuple corse en tant qu’entité politique propre sera privé de représentation. Si des candidats corses prétendent être élus au Parlement européen, ce sera uniquement dans le cadre d’une adhésion à l’extrême droite française ou à la macronie qui, par nature, nie le droit du peuple corse à disposer de lui-même.
Dans ce contexte, les formations autonomistes ont choisi des positionnements que nous considérons, pour notre part, comme contre-nature avec notre engagement nationaliste : les uns appelant clairement à voter pour la liste Macron, les autres en prenant part à une liste portée par le PRG et le Mouvement des Citoyens, fondé par Jean-Pierre Chevènement.
Par souci de cohérence politique, Nazione ne participera pas à ce sinistre carnaval et prendra dans les prochaines semaines des initiatives afin de porter la voix de la Corse sur la scène internationale.