(Unità Naziunale – Lutte internationale – Publié le 15 mai 2024) Les troubles de ces 24 dernières heures révèlent la détermination de nos jeunes de ne plus se laisser faire par la France. Iis n’accepteront plus ce que nous avons enduré par la force, les assassinats, la duperie, la manipulation et les lois sur l’indigénat. Ils ont pris le relais sur le terrain et la situation risque d’empirer.
A cela, on ne peut pas dire que nous sommes surpris. La CCAT a préparé l’opinion publique depuis de longs mois pour dire, expliquer que le corps électoral est un acquis fondamental de notre lutte de décolonisation, tout comme l’est l’Accord de Nouméa. L’Etat était bien averti, la population aussi, tout le monde savait cela. L’état par trois fois a signé des accords dont il était l’instigateur, mais par 3 fois, il les a trahis et reniés.
Ne parlez pas de démocratie, d’exigence, tous nous savons que nous sommes engagés dans un processus de décolonisation aux règles particulières dont la seule issue sera une émancipation choisie, pas un retour vers une France illégitime ici. Nous sommes SUI GENERIS pour cela.
Notre combat est noble et nous nous battons pour notre dignité, nous ne reculerons plus, trop de trahisons, de forfaitures ont émaillé nos multiples accords. Nous devons rester à la hauteur de cet ultime défi pour notre liberté, aussi j’appelle notre jeunesse à garder son calme, à faire preuve de patience et à cesser toutes exactions, tous pillages qui ne nous honorent pas. Ce n’est pas cela la dignité et la liberté.
L’avenir de notre Pays ne doit pas s’écrire avec le sang de nos jeunes, car la France pour rester et continuer à piller nos ressources, n’hésitera pas à les sacrifier. II n’ya pas de sacrifices utiles, il y a des accords à bâtir et à trouver pour le futur. Ils concerneront uniquement l’accession à notre pleine et entière souveraineté et sans condition. Les conditions de la paix durable se trouvent dans cette seule issue.
J’appelle au calme toutes nos bases et j’appelle à la responsabilité chacune de nos structures politiques mais aussi les clans et les familles qui doivent rappeler à l’ordre et tenir leur jeunesse. L’avenir ne peut pas se bâtir dans la guerre. L’avenir et l’avènement de Kanaky doit se faire en sortant par le haut de cette situation politique confuse, distillée depuis de longs mois par le pouvoir central, LECORNU avec son 3ème référendum volé, l’incompétent Ministre DARMANIN accompagné de ses sbires locaux aveuglés par une ambition dévorante de paraître politiquement.
Monsieur MACRON voulait un chemin du pardon et un chemin de l’avenir, au travers de ses hommes qu’il a mandatés, il n’a su tracer qu’un chemin de la discorde, de la colère et de la rancœur en guise de pardon et qu’un chemin du passé car grâce à lui, à LECORNU et DARMANIN nous sommes revenus en une seule nuit, 40 ans en arrière en guise d’avenir. Tout est à refaire, mais cette fois ci, ce sera sans la France en qui nous n’avons plus confiance. Les pillages orchestrés cette nuit sont notre déshonneur et ne servent aucunement notre cause et notre combat au pire ils le retardent. Dans toutes ces exactions, nous sommes les premiers touchés et pénalisés. Elles sont inacceptables et ne nous ressemblent pas. Ce n’est pas cela le visage d’un KANAK. Nous ne volons pas chez nous, nous sommes dignes.
A tous les chefs d’entreprise touchés dans leur chair, leurs biens, leurs projets de faire vivre le Pays, je leur apporte notre entier soutien, toute notre compassion et notre grande désapprobation. Les outils de travail doivent être sanctuarisés. Pour cela le moment est venu de montrer la maturité de notre peuple qui marche vers sa dignité et sa liberté pour construire un futur meilleur pour tous ceux qui vont vivre ici et qui veulent nous rejoindre, mais ils vivront ici avec nous les Kanak car cette terre n’est pas une terre de France et nous ne sommes pas français, mais pas sans nous.
Si je demande à notre jeunesse de rentrer chez elle, je demande aussi à l’Etat de rapatrier ses cowboys policiers et militaires, ici vous ne trouverez pas des Talibans afghans en face vous, ce sont simplement de jeunes adolescents qui veulent crier leur soif de liberté, de dignité et qui veulent une égalité de chance.
Nous avons sûrement tous faillis dans l’exercice du pouvoir politique, nous en mesurons les conséquences, mais cela ne doit pas nous arrêter et nous trouverons les personnes ressources nécessaires pour continuer à bâtir ce pays.
J’adresse mes sincères et profondes excuses et toutes mes condoléances à cette jeune femme touchée dans sa chair, à son clan, à ses oncles utérins et à sa famille touchée par ces dégâts collatéraux, qui ont conduit à la perte d’une petite vie humaine qui ne demandait qu’à s’épanouir sous le ciel de KANAKY. Que cette petite âme repose dans la paix du très haut et qu’elle demeure notre lumière dans l’éternité des âges.
A tous nos jeunes, je leur dis oui avez été entendus, revenez au calme, nous allons construire ce pays avec vous sur des bases nouvelles, ensemble et pour vous et pour tous. Ceux qui ne nous aiment pas ou ne veulent pas nous reconnaitre ont un grand et merveilleux pays où ils pourront s’épanouir.
Daniel GOA
Président de
l’Union Calédonienne
Produit CORSU E RIBELLU
