Le 26 avril 1984, U Ribombu publiait la première interview du Sindicatu di i travagliadori Corsi (S.T.C) – #Corse

(Unità Naziunale – Lutte de masse – Publié le 26 avril 1984) Suite à la conférence de presse des Associi pour annoncer la création du STC, le Ribombu N° 56 du jeudi 26 avril 1984, quelques jours avant l’officialisation de la naissance du STC, publiait une interview :

U Ribombu : Un syndicat des travail- leurs corses, c’est donc une volonté de rejeter les structures syndicales actuelles. Pourquoi ?

La prise de conscience des travail- leurs corses de l’originalité de leur situation nait fondamentalement de l’exigence politique « reconnaissance du peuple corse ». A partir de cette affirmation, il devenait clair que les organismes et structures syndicales existants ne pouvaient assumer, dans une démarche syndicale, la contradiction « peuple corse – peuple français ».
Un deuxième critère de différenciation apparait avec le développement d’une analyse clairement anti-colonialiste qui établit la liaison entre le mouve ment politique national et un possible syndicalisme corse. C’est dire que le syndicalisme corse, ou plus précisément ‘organisation des travailleurs corses, ne peut s’exclure d’une perspective de libération nationale. II faut donc voir dans cet aspect des revendications des travailleurs corses le cheminement qui aboutit aujourd’hui à la création d’un syndicat corse.

U Ribombu : De nombreux nationalistes sont déjà syndiqués. II y a donc une contradiction. Comment l’expliquez-vous ?

La Corse n’est pas sans tradition syndicale. Même si les formes de l’économie n’ont pas suscité la syndicalisation que d’autres régions ont connue. Mais après les années 60, c’est sur la notion de « peuple corse » que va buter la syndicalisation des travailleurs corses. L’absence sur le terrain politique de forces révolutionnaires organisée va entrainer diverses approches pour concilier les exigences des travailleurs corses et les structures syndicales existantes. C’est donc souvent à partir de situations ambiguës, de doubles discours, de prises de positions ponctuelles que les travailleurs corses, du moins leur avant garde nationaliste, vont agir et tenter de faire évoluer les formations existantes.

Toutes ces organisations syndicales qui ont eu et ont encore les faveurs des travailleurs nationalistes se situent objectivement contre la libération nationale du peuple corse, ce qui démontre à volonté l’inst de telle démarches.

En effet, les mots d’ordre fondamentaux de la revendication des travailleurs nationalistes, tels que:

Corsisation des emplois, enseignement de la langue corse, réforme agraire etc… que d’aucuns souhaitent voir prendre en compte et soutenus par ces syndicats, ont été passés sous silence ou dénaturés au point de perdre toute signification, et cela pour 3 raisons principales :

  • Préserver et défendre la dimension nationale française,
  • Ménager les travailleurs non corses adhérents à ces syndicats,
  • Soutenir des alliances politiques avec le clanisme.

De plus, l’ensemble de ces syndicats , en rien différents de la classe politique française lorsqu’il s’agit de la Corse, ne remettaient pas en cause les moteurs de l’Etat français et sa politique coloniale en Corse, ils ne pouvaient aller loin dans la prise en compte des aspirations des travailleurs corses.

U Ribombu : Et les associi naziunalisti di travagliadori qui s’étaient fédérés au sein de A Cuncolta?

Depuis quelques années, certains travailleurs nationalistes corses, salariés, travailleurs indépendants, récemment agriculteurs, artisans et petits commerçants, ont pris conscience, après les étudiants et les enseignants corses qui créerent respectivement la CSC et l’ALC, que les syndicats français ne pouvaient prendre en compte leurs revendications spécifiques et que l’entrisme était voué à l’échec.

C’est pourquoi, les uns détachèrent leur syndicat des instances nationales françaises et constituèrent des syndicats autonome, tandis que les autres créerent les Associi Naziunalisti.

Le premier Associu fut l’ANS (Associu Naziunalistu di u Spidali), début 1982 à Aiacciu.

D’autres suivront presque simultanément, enfance inadaptée, tabacchi, elettricità, saluta, cumunali, suciali…

Dès lors, au début de 1982, les travailleurs de ces différents Assoccii se groupèrent en Cuncolta afin d’établir une plateforme de revendications communes et d’unir leurs efforts. Ils invitèrent d’autres travailleurs à créer des Associi dans toutes les entreprises insulaires (DDE, PTT…) et multiplièrent les actions sur le terrain par des confrontations, des tracts, des communiqués dans la presse et la radio, des grèves pour faire reconnaitre la légitimité de leurs revendications spécifiques.

U Ribombu : Pourquoi un syndicat des travailleurs corses ? Et pas un syndicat corse des travailleurs ?

Aujourd’hui les travailleurs corses des Associi considèrent qu’il faut mettre un terme à **appartenance, c’est à dire l’entrisme.

En effet, a CAN qui est une association de fait, doit désormais se doter d’un statut syndical afin d’imposer avec plus d’efficacité dans toutes les entreprises, les revendications spécifiques des travailleurs corses.

Elle estime aussi, comme la CSC, l’ALC, L’Associu di l’Agricultura et l’Associu di l’Artigiani, que ces revendications ne peuvent être détachées de la lutte culturelle, économique et sociale du Peuple Corse et qu’elles doivent donc s’inscrire dans le cadre politique de la démarche commune des organisations nationalistes corses qui luttent pour que le peuple corse recouvre tous ses droits.

U Ribombu : Donc, ce syndicat aura une existence tout à fait légale ?

Le STC sera crée très régulièrement et à ce titre, il sera présent à tous les niveaux de la lutte syndicale pour la défense des travailleurs. Il sera constitué conformément au Code du Travail et se rattachera à **l’esprit des organisations syndicales des Communautés **Ethiques d’Europe dont le comité permanent siège au Val d’AOSTE.

U Ribombu : Vous n’avez pas répondu à la question, pourquoi ne pas créer un syndicat corse des travailleurs ?

Les interets et les aspirations des travailleurs corses ne s’opposent pas à ceux des autres travailleurs pour autant que ceux-ci respectent les interets collectifs du peuple corse et que leurs organisations le reconnaissent. Et il y aura bien sur le souci de partager la lutte de tous les travailleurs corses contre l’exploitation. Ce sera à ces travailleurs et à leurs organisations de choisir. A nos yeux, il ne fait pas de doute que la création d’un syndicat corse facilitera cette évolution.

U Ribombu : Pouvez vous situer plus globalement le sens de cette nouvelle dimension de la lutte du peuple corse .

La pratique de cette action syndicale va s’élaborer dans les luttes et par les luttes. Et les travailleurs corses en définiront librement les moyens. Mais dès aujourd’hui, il est clair qu’ils vont désormais apporter à la Lutte de Libération Nationale un apport indispensable. En devenant partie prenante de cette lutte, ils l’a préserveront des risques de récupérations pour des objectifs qui viseraient à perpétuer l’exploitation coloniale. Ce sont les travailleurs corses qui feront l’économie de la Corse. Il est impératif qu’ils ne soient pas exclus des choix qui seront faits, tant au niveau des options que des formes structurelles.

Et que demain, ils rentent en mesure de contrôler les outils de la mise en œuvre du développement auquel ils auront participé.

CAP’ARTICULU
SINDICALISIMU CORSU

U primu maghju di L’84 sara l’uccasione per a nascita di u Sindicati di i Travagliadori Corsi.

Ci vole à di chi una lotta simule ùn putià ferma staccata di rivendicazione suciale.

Sopratuttu quandu l’altri sindicati, tutti sottumesi à cunsiderazione naziunale francese, ùn anu a pussibilità di piglia in carica l’interessu specificu di u travagliadore corsu.

Tocca avà à i nostni fratelli chi anu a respunsbilità di stu sindicatu d’esse presentí e credibile.

Presenti contr’à tutte e forme di spurtazione, senza scurdassi di u paternalisimu, manera corsa di burla i travagliadori di u nostru paese.

Credibile, perchi sara difficiule, in pettu à sindicati francesi urganizati e putenti, di mustra l’impurtanza e a necessita di u sindicalisimu corsu.

U fiascu di a partcipazione dj i naziunalisti à strutture sindicale francese e a necessita di un sindicalisimu chi tene contu di a realita culuniale sò e raggione di a nascita di u STC.

Cumè i muvimenti pulitichi, culturali o assuciativi, u STC hè un modu di luttà contr’a pulitica culuniale.

EVVIVA U STC.

Archive Ulivieru SAULI (twitter) A ringraziati

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