(Unità Naziunale – Lutte Internationale – Publié le 29 avril 2024) Une pétition a été mise en ligne pour le retrait du projet de loi pour le dégel du corps électoral en Nouvelle Calédonie.
« Après plusieurs semaines de travail en collaboration entre la CCAT ( cellule de coordination des Actions Terrains) et Corsi kanaki collectif basé en Corse, nous avons lancé ensemble une pétition en ligne pour le retrait immédiat du projet de loi pour le dégel du corps électoral en NC, le 12 Mai prochain à l’assemblée nationale. Signez et Partagez au max. »
LIEN VERS LA PETITION
NON au dégel du corps électoral ! Pour que les citoyens calédoniens puissent prendre les meilleures décisions pour leur pays !
Nous, peuple Kanak de toutes générations, avec à nos côtés les communautés qui ont accepté de vivre en paix en Nouvelle-Calédonie, dénonçons sans réserve le projet de loi constitutionnelle adopté au sénat le 02 Avril 2024 visant à élargir le corps électoral provincial en Nouvelle-Calédonie. Ce projet de loi ouvre le corps électoral aux personnes résidant depuis dix ans sur le territoire, soit environ 43000 électeurs de plus sur les listes provinciales représentant 1/3 des 150 000 électeurs déjà inscrits. La Cellule de Coordination des Actions Terrain (CCAT) à travers ses différentes actions, notamment la mobilisation du 13 Avril 2024, a réuni plus de 80 000 personnes pour dire NON à ce projet de réforme constitutionnelle.
Pour rappel, depuis la révision constitutionnelle de 2007, seules les personnes inscrites sur les listes électorales avant l’accord de Nouméa (ADN) de 1998 pouvaient voter aux élections provinciales. Cette révision fait suite à la demande des indépendantistes de figer le corps électoral provincial dès 1998 en raison de leur nombre rendu minoritaire sur leur propre territoire. Depuis le début de la colonisation, l’état central français a usé de méthodes drastiques concernant la gestion de la colonie de peuplement réduisant la population autochtone, la plongeant dans une aliénation profonde. La domination coloniale persiste et continue à nous opprimer.
Aujourd’hui, nous constatons que l’Etat n’a pas renoncé à sa méthode de passage en force en adoptant cette loi qui représente une menace sérieuse pour les droits et les intérêts des citoyens calédoniens. Portant atteinte aux principes fondamentaux de l’ADN, cette loi aura un impact négatif sur la paix entre les communautés en Nouvelle- Calédonie. Une paix fragile qui risque de voler en éclats à cause des décisions issues des jeux politiques, des jeux de pouvoirs, des jeux d’acteurs d’un hémicycle laissant très peu de place aux vraies réflexions concernant le dossier calédonien. Nous sommes indignés par l’adoption de ce projet de loi au Sénat. Nous nous rapprochons de jour en jour de la ligne rouge. Cette ligne qui une fois franchie nous mènera vers le point de non- retour, vers les souvenirs d’un passé pas très lointain qui a plongé le pays dans une tragédie.
L’Accord de Nouméa, qui a permis un équilibre dans la gestion des institutions locales faisant face aux crises consécutives économiques et sociales qui ont traversé le pays, vient prouver que notre pleine souveraineté est possible si elle emprunte le chemin du consensus menant à un projet construit à partir d’un dialogue intelligent. Cet accord a été le ciment de la paix sociale et du dialogue entre les peuples depuis plusieurs décennies, la loi constitutionnelle est une menace sévère contre cette paix. À travers cette pétition, nous appelons tous les citoyens du monde à nous soutenir et à soutenir tous les peuples colonisés dans leur lutte pour la justice et pour l’autodétermination. L’Etat français, à travers cette loi, rappelle sa volonté initiale de ne satisfaire seulement les intérêts des loyalistes, des grands groupes multinationaux implantés sur le territoire et de maintenir sa stratégique géopolitique pour rester opérationnel dans l’espace Asie-Pacifique. La Nouvelle-Calédonie est un territoire dont la gestion nécessite une réelle implication dans le territoire, une démocratie réelle ne peut se vivre qu’entre citoyens égaux dans leur expérience du territoire.
Nous exigeons le retrait immédiat de ce projet de loi. Il est une menace sérieuse pour notre vivre-ensemble. Il est temps de mettre fin à cette domination coloniale et de construire un avenir où le peuple kanak et les citoyens calédoniens pourront vivre libre et égaux dans la sérénité.