(Unità Naziunale – Lutte de Masse – Publié le samedi 27 avril 2024) Si n’hè andatu a l’eternu u nosciu amicu Batti Canonici, patriottu corsu, militanti di sempri e anzianu prighjuneru puliticu.
À l’appiattu d’ugni gloria s’he sempri battutu par difendi a noscia tarra.
Avedaci e riposa in Paci.
Jean Giuseppi
Le dimanche 27 MARS 1994 : Un commando du F.L.N.C (Canal Historique) tente de plastiquer le golf de SPERONE, une dizaine militants sont arrêtés par le R.A.I.D, déjà sur place.
Dans la soirée, un important dispositif policier composé de membres du RAID, de gendarmes et de fonctionnaires du SRPJ d’Ajaccio, permettait l’arrestation, en flagrant délit, de quatorze individus « cagoulés » et puissamment armés qui s’apprêtaient à faire sauter le luxueux domaine hôtelier et immobilier de Sperone, non loin de Bonifacio. Trois jours plus tard, le FLNC-Canal historique revendiquait l’opération au titre de la lutte contre la spéculation immobilière et la spoliation de la terre corse. Les quatorze militants – deux autres furent interpellés sept mois plus tard – furent transférés à Paris et incarcérés après avoir été mis en examen non seulement pour tentative de destruction par explosifs, mais aussi pour tentatives d’homicides sur des policiers et enlèvement. Une fusillade avait éclaté avec les forces de l’ordre au moment des arrestations, et un policier avait été « fait prisonnier » quelques minutes par les cagoulés. Un seul prévenu fut laissé en liberté, un journaliste marseillais, Jérôme Ferracci, qui, il est vrai, ne portait ni cagoule ni arme et se trouvait dans l’une des fourgonnettes pour réaliser, a-t-il dit, un reportage qui aurait du, pour lui, se transformer en scoop. Ce complexe immobilier de Sperone, bâti autour d’un golf, a été dénoncé comme une « inacceptable enclave » STEFANU GALLO, JEAN VERGELATI, PIERRE LORENZI, J.P LUCIANI, DUME MATTEACCIOLI, GEORGES PREZIOSI, ANDRIA ALBERTINI, BATTI CANONICI, PETRU GUERRINI, BATTI ISTRIA, STEFANU VERGELATI, MICHELE HENRY. Lors de l’interpellation MICHELE HENRY est mordu par un chien d’attaque du R.A.I.D, et un échange de coup de feu a lieu entre membres du front et forces de répression.
Lors du procès, six ans plus tard, Baptiste Canonici, dit « Batti », l’un des membres du commando, justifiera l’action du FLNC canal Historique : une « opération de propagande armée » visant un « symbole de la spoliation des Corses par les promoteurs immobiliers ». Ce domaine, dit-il, est « une enclave dans notre territoire, réservée à des privilégiés qui vivent repliés derrière les barrières de l’argent ».
En décembre 1998, en première instance, Batti Canonici, a été condamné par la dix-septième chambre de Paris à verser une amende à titre de dommages intérêts au plaignant.
Le 11 septembre 2000 : Soit six ans et demi plus tard, les militants du commando de SPERONE comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris, juridiction devant laquelle ils doivent répondre du délit d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, et d’infractions à la législation sur les armes et les explosifs.
Après une courte détention, les militants ont été libérés, les premiers après six mois de détention provisoire, les derniers après dix-huit mois.
Le premier appelé à la barre est Batti Canonici. Il va alors lire une déclaration commune
« Nous sommes des militants du FLNC, comptables de nos actes, mais coupables d’aucune infraction à la loi morale de notre communauté historique. »
Dans sa déclaration liminaire, il déclare « l’opération ponctuelle de propagande armée visant un symbole de la spoliation des Corses par des promoteurs immobiliers » et stigmatise « le développement séparé, colonial, illégal de cette enclave… réservée à des privilégiés qui vivent repliés derrière les barrières de l’argent ».
Le 13 septembre 2000 : Seul un journaliste, Jérôme Ferracci venu « faire un scoop » a été absout de certains chefs d’accusation. Pour les autres: André Albertini, Henri Bianchini, Baptiste Canonici, Pierre Guerrini, Christian Lanfranchi, Jean-Pierre Luciani, Toussaint Matteaccioli, Georges Preziosi, Horace Rossi, Jean Venturini et Stephane Vergellati, Irène Stoller a demandé 4 ans de prison assortis en partie du sursis. Pour leur chef présumé, Jean-Baptiste Istria, elle a souhaité 5 ans assortis en partie du sursis.
Le Jeudi 14 septembre 2000 : La parole est à Me Jean-Guy Talamoni qui indique au tribunal qu’il est le défenseur des membres du commando, mais aussi représentant élu de la mouvance nationaliste. L’avocat insiste sur le contexte politique actuel, le processus de Matignon, et sur la nécessité pour le tribunal de prendre celui-ci en compte, « en toute indépendance ». Me Pascal Garbarini surenchérit à son tour : « Ces hommes ne doivent pas payer le prix de toutes les vicissitudes qui existent en Corse, être renvoyés dans les prisons françaises comme des boucs émissaires. »
Le 15 septembre 2000 : Lors du procès du commando de Sperone, Batti Canonici part en cavale. Il avait déjà effectué dix-huit mois de détention provisoire dans ce dossier, condamné à 4 ans de prison ferme à l’issue du procès en octobre, sans sa présence.
Le 23 octobre 2000 : Le délibéré est rendu dans le procès SPERONE : quatre ans d’emprisonnement ferme pour tout le monde.
Manifestation contre les mécanismes répressifs à Figari le 25 octobre 2000 : A l’appel de la Cuncolta Indipendentista, du comité anti répression et d’autres formations politiques de la démarche Unità, près de 200 personnes se sont rassemblées hier soir à partir de 18 heures devant la mairie de Figari. Il s’agissait de manifester un soutien à Batti Canonici, actuellement recherché, à Petru Magni, arrêté car il est suspecté de l’avoir hébergé, et plus largement à tous les prisonniers ou les personnes recherchées pour un délit qualifié de politique.
Le 26 Avril 2001 : Batti Canonici se constitue prisonnier. Un Militant de plus dans les prisons Françaises. Batti Canonici, 50 ans, dirigeant du mouvement A Cuncolta Indipendentista, recherché depuis sept mois, s’est présenté au poste de police de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine). Arrivé vers 14 h 15, ce pilier du soutien nationaliste au processus de paix engagé par Lionel Jospin a décliné son identité devant un officier de police et indiqué qu’il avait « envie de s’expliquer et n’avait rien à se reprocher ». Il a ensuite été transféré dans les locaux de la division nationale antiterroriste (Dnat).
Le vendredi 7 mai 2004 : Batti Canonici est acquitté des accusations à son encontre.
#Corse Nomination des représentants du Comité Anti Répression
#Corse – Mobilisation du Comité Anti Répression, de Patriottu, et d’Unità en soutien à Pierre Magni