(Unità Naziunale – Lutte Internationale – Publié le 25 février 2024 – Source) Notre dernière alerte au drapeau rouge pour l’Azerbaïdjan en Arménie, publiée le 1er novembre 2023, exprimait une profonde inquiétude quant à la possibilité alarmante d’une invasion azerbaïdjanaise de la province arménienne de Syunik afin de construire un « corridor de Zangezur » vers l’exclave du Nakhitchevan contrôlé par l’Azerbaïdjan.
L’Institut Lemkin lance une nouvelle alerte en raison de l’agressivité renouvelée de l’État azerbaïdjanais à la suite de la réélection du président Ilham Aliyev le 7 février 2024. L’Institut Lemkin se réjouit de voir que l’Union européenne et les États-Unis multiplient les gestes de soutien à l’Arménie à la suite du génocide de l’Artsakh. Nous tenons à préciser que l’Azerbaïdjan est un État génocidaire qui a montré à maintes reprises qu’il ne respecte ni le droit international ni les traités de paix. Pour avoir un impact sur les actions futures de l’Azerbaïdjan et éviter un nouveau conflit régional, les puissances occidentales doivent prendre des mesures fortes et coordonnées pour retirer immédiatement le financement militaire et menacer de couper les investissements et le commerce si l’Azerbaïdjan ne revient pas sur ses actions belliqueuses.
Depuis que l’Azerbaïdjan a envahi le territoire de la République d’Artsakh en septembre 2023 et l’a vidé de ses citoyens arméniens, qui représentaient 99 % de la population, le gouvernement azerbaïdjanais se réfère de plus en plus à la province arménienne de Syunik en tant qu’« Azerbaïdjan occidental ». Cette désignation géographique invalide et ignore l’identité nationale arménienne, le territoire internationalement reconnu et la présence historique autochtone dans la région. Les références à l’« Azerbaïdjan occidental » sont particulièrement alarmantes dans le contexte de l’idéologie du pan-turquisme, qui est l’un des principaux engagements politiques de l’Azerbaïdjan. Le pan-turquisme promeut l’idée d’une nation turque unique – et d’un éventuel État turc – s’étendant des Balkans à l’Asie centrale et englobant des territoires habités par des populations turcophones. Le « corridor de Zangezur » revêt une importance stratégique car il représente un pont terrestre potentiel reliant les autres nations à majorité turque au Nakhitchevan et au reste de l’Azerbaïdjan. Comme nous l’avons souligné en novembre 2023, priver l’Arménie de sa province de Syunik, la plus méridionale, pourrait rendre l’Arménie presque entièrement encerclée par de puissants ennemis historiques en la coupant également de son voisin méridional, l’Iran, avec lequel elle entretient d’importants liens économiques. L’Institut Lemkin doit souligner une fois de plus que le génocide s’exprime également par un déni de l’intégrité territoriale des populations autochtones.
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