(Unità Naziunale – Lutte Internationale – Publié le 1er février 2024) Le 23 octobre 2023, Calédonie Ensemble a proposé « de nourrir le dialogue entre Calédoniens, en ouvrant une séquence de discussions entre les groupes politiques du Congrès afin de construire les convergences nécessaires pour nous permettre de sortir par le haut de l’accord de Nouméa».
Notre groupe UC-FLNKS et Nationalistes y a répondu favorablement, car nous pensons toujours, comme nous l’avions annoncé dans notre communiqué de presse conjoint, daté du 2 novembre 2023, « qu’il est temps de confronter nos visions sur l’avenir du pays autrement que par l’intermédiaire de l’État ou des médias » afin d’aboutir à une solution consensuelle. Depuis lors, une dizaine de réunions de travail se sont tenues avec nous, représentant plus d’une cinquantaine d’heures de discussions autour de la table, mais également par voie électronique.
Après trois mois d’échanges, Calédonie Ensemble a décidé -de manière unilatérale- de rendre public « les propositions de convergences » en vue de parvenir à un accord sur l’avenir institutionnel du pays. De plus, il a fait le choix de publier en annexe de cette feuille de route, un extrait choisi issu d’une correspondance privée, censé illustrer « nos divergences substantielles sur l’exercice du droit à l’autodétermination ».
Cette annexe prouve en tout et pour tout qu’il ne s’agit pas d’un document de convergences mais plutôt d’une tentative de convergence en force des idées de Calédonie Ensemble, car toutes nos propositions de modifications ont été refusées.
Cette annexe montre également aux Calédoniens que, la mise à disposition d’informations critiques concernant des processus institutionnels ne signifie pas nécessairement plus de transparence démocratique, c’est-à-dire plus de souveraineté populaire. Au contraire, le besoin d’ultra-transparence se transforme souvent en numéro de voyeurisme et d’hypocrisie.
Dans un premier temps, nous rappelons à Calédonie Ensemble que la correspondance privée est protégée par le droit du secret et sa violation est punie par la loi, et nous nous réservons le droit de faire valoir ce droit. En diffusant -sur les réseaux sociaux- les adresses e-mail personnelles de certains élus de notre groupe politique, Calédonie Ensemble a violé leur droit au respect de leur vie privée, mais également leur droit à la correspondance privée.
Nous rappelons enfin que pour offrir aux Calédoniens des perspectives d’avenir, les responsables politiques doivent travailler en toute confiance, ce que Calédonie Ensemble vient de remettre en cause.
Le président du groupe UC-FLNKS et Nationalistes
Pierre-Chanel Tutugoro