(Revue de presse – Corsicainfurmazione.org – Publié le 26 janvier 2024) Les agriculteurs corses ont décidé de rejoindre le mouvement de grogne au niveau national initié la semaine dernière.
(Alta Frequenza) Ce vendredi, la Coopération Rurale de Corse, autrement dit l’ensemble des syndicats agricoles de Corse hormis la FDSEA de Haute-Corse, s’est mobilisée dans le cadre de la grogne européenne des agriculteurs.
(FR3Corse) « Nous réclamons une production locale qui puisse garantir un revenu aux agriculteurs » .
(FR3Corse) « Je suis obligé de ne plus me payer pour sauver mon exploitation », en Corse aussi, les agriculteurs subissent la crise de plein fouet.
(FR3Corse) « Nous sommes solidaires avec tous les agriculteurs de France et de Navarre, assure le président de la coordination rurale en Corse.
(Corse Matin) Les agriculteurs prendront la route à 10 heures, ce 27 janvier, au départ de la chambre d’agriculture de Vescovato jusqu’à l’Odarc, à Bastia. La mobilisation s’inscrit dans le contexte de crise du monde agricole.
(Corse Matin) La mobilisation des Jeunes agriculteurs se poursuit ce vendredi 26 janvier. Au terme d’une » opération escargot » ce matin, les manifestants ont bloqué le rond-point de la préfecture de Haute-Corse.
(Corse Net Infos) Ce vendredi 26 janvier, plusieurs syndicats agricoles insulaires se sont rassemblés à Vescovato, vers 10 heures, à proximité de la chambre de l’agriculture, pour une opération escargot qui prendra fin à l’Odarc à Bastia.
(RcfM) En Corse, ce vendredi matin, les agriculteurs ont organisé une opération escargot depuis la Chambre d’Agriculture à Vescovato.
@unita_naziunale grogne agricole, mobilisation du syndicat A Moussa Paisana en #corse #bastia #pourtoi #corsica ♬ Quand’ eddi m’accurdarani – Voci di a Gravona
@unita_naziunale grogne agricole, mobilisation du syndicat des jeunes agriculteurs de #corse du sud #pourtoi #corsica ♬ Lettara Muta – Attallà
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Les réactions
Des mouvements de contestation émanent du monde agricole et se multiplient partout en Corse, en France et en Europe. L’éclatement de cette colère sourde occasionne des drames et témoigne des contradictions qui pèsent sur les épaules des agriculteurs. Femu a Corsica apporte son soutien au monde agricole qui subit depuis des décennies des crises conjoncturelles et structurelles cumulées, sur fond de marché mondial ignorant les enjeux sociaux, économiques, alimentaires et environnementaux des territoires. La Corse en est tout particulièrement impactée et l’activité agricole insulaire est confrontée à des contraintes spécifiques, différentes de celles d’autres territoires européens mais tout aussi existentielles : transmission des savoirs faire reconquête du foncier agricole, gestion de l’eau, coûts de productions exponentiels, conditions sanitaires végétales et animales, prise en compte des contraintes liées à l’insularité et à la géographie, aux changements climatiques ; Cette situation suppose des moyens législatifs juridiques et fiscaux permettant l’évolution significative de nos les politiques publiques . L’autonomie permettra à la Corse : 1/ de devenir un territoire insulaire en capacité de négocier directement avec l’Europe dans le cadre de la PAC ; 2/ de se doter des outils législatifs et fiscaux indispensables en matière d’accès au foncier, de structuration et développement du marché, de sécurisation des exploitations et des revenus agricoles ; 3/ de positionner l’agriculture Corse dans toute sa diversité comme un secteur essentiel de notre développement économique à venir.
Core In Fronte apporte son soutien au monde agricole qui se mobilise, depuis plusieurs semaines, en Europe. Cette détresse des agriculteurs trouve sa légitimité dans une colère profonde qui est alimentée par des politiques publiques qui ne répondent pas à leurs attentes. Les traités de libre échange actuels compromettent, aujourd’hui, la paysannerie, les produits de qualité et la transmission d’un savoir-faire traditionnel. En Corse la situation des agriculteurs est, également, de plus en plus difficile avec, notamment, la hausse exponentielle des coûts d’exploitation, l’augmentation de la fiscalité sur le GNR (Gazole Non Routier) ou les effets de la sécheresse. De nombreux éleveurs sont confrontés à l’importation de matières premières transformables comme le lait ou les produits carnés, bénéficiant d’une DSP, dans les transports, pour venir concurrencer directement les productions locales. Parallèlement, l’alimentation animale, pourtant indispensable, ne bénéficie d’aucune aide au transport. C’est une injustice qui rappelle les lois douanières qui ont détruit l’économie de notre pays. Core In Fronte rappelle son attachement total au développement d’une agriculture corse productive, nourricière et écologique, comme fondement de notre identité agropastorale. L’agriculture doit être un pilier socio-économique majeur de la Corse de demain et de son autonomie alimentaire. Pour aboutir à cela, il faut sortir des postures politiciennes et mettre fin à l’inertie décisionnelle. La Corse doit disposer des deux leviers d’intervention de la PAC pour affirmer les spécificités de notre agriculture et notre besoin de produire. Dans le cadre d’une véritable autonomie, via un Titre XII Bis octroyé à la Collectivité, la Corse doit récupérer les pouvoirs d’orientation et de décision en matière agricole.