(Unità Naziunale – Lutte Internationale – Publié le 20 janvier 2024 – Source) La militante sahraouie des droits de l’Homme, Sultana Khaya, a affirmé qu’un référendum d’autodétermination restait la seule solution plausible pour résoudre la question sahraouie, soutenant toutefois la décision du Front Polisario de reprendre la lutte armée pour la libération du Sahara occidental occupé par le Maroc.
« (…) Nous soutenons et approuvons la décision du Front Polisario de défendre son peuple en reprenant la lutte armée pour la libération. Pour le peuple sahraoui, la solution existe et a été établie depuis des décennies, même par l’ONU : un référendum d’autodétermination qui consacre l’indépendance de notre peuple. Cela reste pour nous la seule solution », a déclaré Sultana Khaya dans un entretien accordé au journal italien Il manifesto.
Mme Khaya a dénoncé la multiplication des violences et des arrestations par les autorités d’occupation marocaines contre les civils sahraouis dans les territoires occupés depuis la reprise de la lutte armée en 2020, soulignant que « les restrictions sur les déplacements d’une ville à l’autre ou l’interdiction d’entrée pour les organismes internationaux, dans le but d’occulter ce qui se passe au Sahara occidental, en sont la preuve ».
« Rabat arrête, réprime et utilise la violence contre toutes les formes de dissidence. Les militants ont été contraints de rester chez eux sans pouvoir sortir, dans mon cas, pendant près de deux ans », a rappelé la militante des droits de l’Homme concernant la situation dans les territoires occupés.
Et d’ajouter : « La répression a atteint un tel point que les Sahraouis n’ont que deux choix : protester au risque d’être emprisonnés, ou fuir par des moyens de fortune vers les îles Canaries et risquer leur vie en mer ».
Evoquant la « très mauvaise » situation des prisonniers politiques sahraouis détenus dans les prisons marocaines, Mme Khaya a indiqué que la plupart d’entre eux ont été emprisonnés à plus de 1 000 kilomètres des territoires occupés, sans que des membres de leur famille ou des avocats ne peuvent les contacter.
La militante a signalé que la Ligue sahraouie pour la défense des droits de l’Homme qu’elle préside a recueilli de nombreux témoignages de torture physique et psychologique, de recours à l’isolement cellulaire pendant plusieurs mois consécutifs ou encore de refus de soins aux malades.
« C’est pourquoi j’ai lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle vérifie leurs conditions. En outre, on ne sait plus rien des prisonniers condamnés à la réclusion à perpétuité, s’ils sont vivants » ou pas, a-t-elle soutenu.
Par ailleurs, Mme Khaya a glorifié le rôle des femmes sahraouies dans la résistance à l’occupation, soulignant qu’il a toujours été fondamental.
« Aujourd’hui encore, malgré le climat brutal de répression, les femmes descendent dans la rue, se battent, sont violées et arrêtées. C’est ce qui m’est arrivé, et malheureusement cela arrive tous les jours dans les territoires occupés. Nous, les femmes, sommes le symbole de la résistance qui se poursuivra, malgré tout, jusqu’à la libération de nos terres », a-t-elle affirmé.(SPS)