Le 31 Janvier 1988, lors de son 1er congrès, le FLNC, prenant acte de certaines évolutions internes et de la situation politique dans l’île, décidait, après nombre de débats sur la question, de populariser une notion nouvelle de la définition du Peuple corse, avalisant le concept de « Peuple corse communauté de destin » :
« Le peuple corse comprend les corses d’origine et d’adoption, sans considérations d’origines, de religion ou de couleur de peau ayant décidé de se fondre dans un avenir commun sur la terre de Corse.»
« Journal de bord d’un nationaliste corse » : « Ce congrès, tenu dans la vallée de la Gravona en janvier, a réuni durant deux jours une quarantaine de cadres de l’organisation, venus de toute l’île, dont les « recherchés », Jean-André Orsoni et Jean-Vitus Albertini. Faisant suite à plusieurs mois de débats dans les régions, les secteurs et les groupes, c’est une étape incontestable après douze ans d’existence. L’organisation matérielle et la sécurité du congrès sont à la charge de la structure ajaccienne du FLNC. Les différents délégués mandatés peuvent aborder sereinement tous les problèmes auxquels est confrontée l’organisation. Les débats portent sur la lutte du peuple corse, la situation internationale, la situation politique intérieure française et la structuration du Front. Les axes stratégiques et tactiques inhérents à l’évolution du combat seront définis pour les mois et les années suivants.
Ce congrès permet ainsi de clore provisoirement un débat sur l’évolution structurelle de l’organisation clandestine : la direction nationale (u Cunsigliu) est renforcée. Quatre commissions, dont les responsables siègent à la direction, sont créées : économique, politique, culturelle et sociale, militaire. Mais les solutions abordées laissent croire que le renforcement de la lutte passe par l’arrivée de certains militants aux postes de direction. Le véritable débat est escamoté. »
Selon Pierrot Poggioli dans « Journal de bord d’un nationaliste corse » page 90 : » Cette nouvelle approche devait mettre un terme aux confusions dangereuses du slogan « I Francesi fora » (les Français dehors) que le Front avait précédemment popularisé. Les campagnes orchestrées sous ce slogan, destinées à poser le problème des emplois, de la culture et de la colonisation de l’île, étaient très controversées et ouvraient le champ à des analyses et des comportements primaires et racistes, sans oublier les dérapages inhérents à la difficulté de savoir qui était Corse : la référence au simple nom étant bien peu significative du fait des mariages ou d’une présence dans l’île très ancienne. De plus, le Front se devait de prendre en compte la montée des jeunes générations issues de non-Corses qui souhaitaient rejoindre la lutte, se sentant partie intégrante du peuple corse et aspirant à un avenir commun sur l’île. »
@simonpolianto définition de la communauté de destin fin des années 80 #flnc #pourtoi #foryou #corsica #corse ♬ son original – Simonpoli AnTo