(Unità Naziunale – Lutte de masse – Publié le 4 octobre 2023) Annoncée depuis plusieurs semaines, la visite du Président de la République était particulièrement attendue par l’ensemble de notre peuple.
À son issue, si elle n’a pas encore permis de répondre à toutes nos attentes, elle aura conduit à délivrer un premier message, satisfaisant, quant à la volonté d’inscrire la Corse dans la Constitution et à proposer un modèle d’autonomie propre à notre pays. Dès l’origine, le PNC a plaidé pour une approche globale des échanges et une solution politique, réfutant sans la moindre équivoque toute idée de ligne rouge ou de préalable.
Face à l’enjeu, il est hors de question pour autant de céder à la surenchère ou de privilégier des postures.
Nous réaffirmons l’idée de poser, comme fondement intangible de la discussion et dans le constant respect des autres options, la délibération du 5 juillet 2023, votée par 73 % des élus territoriaux du Peuple Corse.
Au delà de cette expression déterminante et claire, en faveur d’une évolution institutionnelle, la construction de l’autonomie commande, objectivement, une refonte totale de l’organisation administrative.
En effet, la future Collectivité Autonome de Corse n’aura pas vocation à assumer seule l’ensemble des compétences transférées.
L’on ne peut substituer un centralisme ajaccien à un jacobinisme parisien. Des transferts devront être effectués, en direction du bloc communal et intercommunal, corrigeant l’inefficacité patente des dispositifs actuels.
Il nous faut conférer de nouveaux pouvoirs aux collectivités locales et assortir cette évolution d’une révision du mode de scrutin. En outre, conformément à sa proposition intégrée au cœur de la délibération du 5 juillet, le PNC entend faire valoir clauses de revoyure et évaluation des statuts et politiques mis en œuvre.
Pour nous, militants nationalistes, l’autonomie ne sera jamais une fin en soi. Pour autant, notre pays attend cette avancée institutionnelle, qui est depuis des décennies la norme en Europe.
La Corse de nos luttes contemporaines aspire à un statut identique à toutes les grandes iles de la Méditerranée.
Sur tous ces plans, et à chaque étape, dans le strict respect des choix exprimés par le Peuple Corse, le PNC et le groupe Avanzemu formuleront des propositions concrètes.
Sans avoir à rappeler ici l’état calamiteux de notre île, qui commande une inflexion nette de la conduite des affaires publiques, nous regrettons fortement l’absence d’échanges, et plus encore de méthode, depuis le 5 juillet dernier, particulièrement entre les composantes ayant voté le rapport Autunumia. La question n’est donc plus de savoir si ce processus connaitra une issue favorable, voire de portée «historique», mais de créer les conditions d’une évolution, forte et irréversible, de nos outils politiques.
Nous devons aller vers un pouvoir législatif et réglementaire et ainsi aborder au fond la reconnaissance d’un peuple en attente d’une solution politique.
L’Etat semble en avoir pris la mesure, même si beaucoup de travail restera à accomplir.
En tout état de cause, en ce début d’automne 2023, point n’est besoin de rappeler les sacrifices et l’engagement qui portent l’idée nationale.
Ici et maintenant, nous n’avons d’autre choix que d’avancer, sans cesser d’être les militants d’un peuple au destin libre et méditerranéen.
Ni renoncement, ni statuquo: face à l’Histoire, et au défi relevé il y a près de 60 années, nous devons déjà aux générations futures de réussir.
Po/le groupe Avanzemu
Jean-Christophe Angelini
Po/le PNC
Pascal Zagnoli «