(Unità Naziunale – Lutte de masse – publié le 30 mai 2023) Se tenait en début de soirée dans la rue qui monte au commissariat, à cotés de la préfecture située à Aiacciu, une conférence de presse de l’Associu Sulidarità et du Collectif des anciens prisonniers politiques, Patriotti.
Deux membres, Thierry Casolasco (responsable du collectif Patriotti et également président de l’Associu Sulidarità) et Patrice Murati (responsable du collectif Patriotti) ont été convoqué ce matin, pour l’un, et cet après midi pour l’autre.
Présence de Pascal Zagnoli, le secrétaire national du PNC et de Saveriu Luciani.
@unita_naziunale extrait vidéo de Fr3corse sur la conférence de presse de #sulidarità et #patriotti à #ajaccio @Simonpoli AnTo @Attualità Infurmazione @ProspBalboa @Corsica Libera-Avretu @laetitialeca991 ♬ son original – AnTo FpcL
Voici le texte de la conférence de presse :
Il y a cinq mois, sur la base d’une commission rogatoire alibi, le bras armé de l’Etat français, la police politique, appelée aujourd’hui Parquet National Anti Terroriste, interpelait de nombreux militants du mouvement politique Corsica Libera. Ces interpellations intervenaient alors que le ministre de l’intérieur de la France préparait sa venue en Corse pour relancer le pseudo processus de dialogue.
Les interrogatoires de ces militants étaient axés uniquement sur le fonctionnement du mouvement politique public. Ces arrestations et gardes-à-vue se voulaient volontairement spectaculaires et dures pour marquer les esprits.
A l’issue de ces gardes-à-vue, tous les militants étaient libérés sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux. Seul Carlu Pieri était incarcéré dans une affaire incidente, car une arme de défense avait été trouvée à son domicile. Malgré son état de santé fragile et son âge avancé, Carlu Pieri ne s’est toujours pas vu appliqué les lois stipulant que l’incarcération doit être compatible avec l’état de santé.
« CARLU PIERI »
Nous exigeons sa remise en liberté immédiate.
Au mois de janvier dernier, le directeur de cabinet de Gérald Darmanin invitait plusieurs organisations de défense des prisonniers politiques et notre collectif d’anciens prisonniers politiques. Nous avons été reçus dans les bureaux de la préfecture d’Aiacciu. Le but de cette réunion était d’avoir notre appui pour relancer le pseudo processus de dialogue, alors au point mort.
Jeudi dernier, une nouvelle réunion de relance de ce processus devait avoir lieu à Paris entre le ministre de l’intérieur de la France et les élus de l’Assemblée de Corse.
Encore une fois, dans les heures précédant cette rencontre, plusieurs jeunes militants nationalistes ont été interpelés et mis en garde-à-vue. Ils ont été relâchés sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux.
Ces militants, comme ceux interpellés au mois de décembre, ont été visés, non pas pour ce qu’ils auraient éventuellement pu faire, mais uniquement pour ce qu’ils représentent. Il suffit de lire les différents procès-verbaux pour constater que les questions qui leur sont posées tournent en majorité autour de leur engagement politique et du fonctionnement du mouvement politique auquel ils participent. Dans la langue française, cela ne s’appelle pas l’application sereine du droit mais le délit d’opinion qui ne figure pourtant pas dans le code de procédure pénal français. C’est inadmissible.
Depuis quelques mois, nous avons découvert des balises de localisation cachées sous les véhicules de certains de nos responsables. Nous rappelons que ces trois dernières années, nos responsables ont été invités et reçus à l’Assemblée de Corse, à la préfecture d’Aiacciu, à l’Assemblée nationale française (à deux reprises et la deuxième fois pour y rencontrer l’ensemble des groupes qui la composent, y compris ceux de la majorité), au ministère de la justice, au parlement européen à Bruxelles. Voilà aujourd’hui à quoi sert l’argent des contribuables français, à mettre sous surveillance des responsables politiques, dans le cadre de leurs activités politiques ! Une nouvelle fois, c’est la caractérisation du délit d’opinion.
A l’heure même à laquelle la réunion, finalement ajournée, devait se tenir, deux de nos responsables, Thierry Casolasco (responsable du collectif Patriotti et également président de l’Associu Sulidarità) et Patrice Murati (responsable du collectif Patriotti) ont été convoqués au commissariat d’Aiacciu. Finalement, à leur demande, la convocation a été reportée à aujourd’hui même.
Compte rendu orale improvisé des convocations
Aujourd’hui notre collectif demande au gouvernement français de clarifier sa position. Nous aimerions savoir pourquoi les mêmes responsables sont invités à la préfecture en janvier au sujet du pseudo processus, et pourquoi, le jour de la réunion de relance de ce processus, ces mêmes responsables sont convoqués au commissariat ? Nous aimerions également savoir pourquoi la police politique française s’excite à chaque fois qu’une réunion est prévue entre nos élus et le ministre de l’intérieur français, au point d’organiser des rafles de militants nationalistes, à qui on reproche seulement un délit d’opinion.
Afin d’avancer dans la bonne direction et d’arrêter avec les réunions inutiles et contre productives, nous appelons les élus de l’Assemblée de Corse à imposer un cadre précis à ces réunions.
Le collectif Patriotti et l’associu Sulidarità se sont toujours positionnés très clairement en faveur de l’accession à l’indépendance pour notre nation. Mais, nous avons toujours dit que nous étions favorables à une accession à l’autonomie, considérée par le mouvement national comme une étape vers l’indépendance.
Dans ce contexte, nous proposons aux élus de l’Assemblée de Corse de conditionner leur participation au processus aux revendications suivantes :
Engagement public du ministre de l’intérieur français sur :
• La mise en place d’une autonomie de plein droit et de plein exercice pour la Corse
• La dévolution du pouvoir législatif pour l’Assemblée de Corse sans aucune restriction
• La possibilité pour l’Assemblée de Corse de mettre en place un processus d’autodétermination
Nous rappelons ici l’article 3 de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU en septembre 2007 et ratifiée par la France, stipule : « Les peuples autochtones ont le droit à l’autodétermination. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel. »
Nous appelons les forces politiques corses à se positionner clairement sur notre proposition et à condamner la répression que subit actuellement le mouvement national à travers sa tendance Corsica Libera. La solidarité, valeur ancestrale de notre peuple, doit transcender les intérêts partisans et s’exprimer de manière claire face à la répression.
En fonction des réponses qui seront apportées, nous soutiendrons ou pas les démarches en cours. En tout état de cause, nous rappelons qu’au vu des sacrifices qui ont été les nôtres depuis le début de la lutte, nous exigeons d’être associés à toutes les discussions concernant l’avenir de la Corse.
À populu fattu, bisogn’à marchjà
Patriotti et Sulidarità
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Les photos