Nouvelle direction politique au STC – Lutte de Libération Nationale, Lutte de Libération Sociale – #Corse

(Unità Naziunale – Lutte de masse – Publié le 14 mai 2023) Deux jours de congrès, et une nouvelle direction politico-syndicale qui s’inscrit selon les protagonistes dans une lutte de libération nationale et syndicale.

Voici les interventions suite à l’élection du « triptyque » Secrétaire Nationale, Patrick CLEMENCEAU-FIESCHI et ses deux adjoints Frederic BAGNANINCHI et Jean Toussaint Poli.

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Eccu, chì s’hè compiu u 12u cungressu di u STC

L’occasion de remercier l’ensemble des militants qui ont permis l’organisation de ce congrès, tous ceux qui se sont déplacés pour partager ensemble ce moment de vie du STC durant ces 2 jours. Remercier également nos frères des délégations extérieures pour la richesse des débats et pour la précieuses contributions qu’ils ont amené, certaines fois de très loin, mais toujours avec la même soif de justice sociale et un engagement inébranlable.

Ghjustu duie parole dinù per ringazià Maria-Antò Santoni, militante dapoi l’iniziu di u sindicatu, secretaria naziunale di u STC. Ch’ella sia ringraziata per u so impegnu, è a nome di a cumissione esecutiva, li preghemu una bona è bella ritirata.
Di core, duie parole dinù per quellu chì ci hà insulcatu u chjassu sindicale, mudelu di l’indiatura diritta ch’emu da tene in mente per i ghjorni à vene per esse à l’altezza di e speranze di i tutti i nostri militanti…
Sindicalistu storicu, secretariu naziunale di prima trinca, diventò un secretariu generale tremendu dipoi 2014 sin’à d’oghje,

Quellu chì quasi 40anni durante, ùn hà mai tricatu per affiancà tutt’e sezzione,
Quellu chì ogni ghjornu puntilleghja una parolla colma di ghjustizia è di sensu naziunale,
Quellu chì hà datu u tempu d’una vita à u STC,
Cù altri militanti presente à stu cungressu, hà purtatu, senza mai trimà, a voce di u sindicalisimu corsu, in li tempi induve certi alienati pensavanu chi no eramu morti à tempu nati…

À nome di tutti, chì Jean Brignole sia ringraziatu pè a so opara iniziata 39anni fà è per u so aiutu d’eri, d’oghje è di dumane à fiancu à noi è à fiancu à i travagliatori di u nostru paese ! À ringrazià lu assai assai assai…

Dinù, mandemu un salutu fraternu à u nostru secretariu generale novu Patrick CLEMENCEAU-FIESCHI è à i so duii aghjunti Frederic BAGNANINCHI è Jean Toussaint Poli. Cù l’inseme di i membri novi di a commissione esecutiva, messa in ballu stu ghjornu, purteranu a lotta sindicale per i 4 anni à vene.

Evviva u STC
Evviva a Lotta di Liberazione Naziunale
Evviva a Lotta di Liberazione Suciale

STC

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A nostra sezzione STC-CAB si rallegra d’avè participatu à stu 12u cungressu.
Tenimu particularamente à ringrazià à Jean Brignole per esse statu un secretariu generale prisente assai à latu di a nostra sezzione è per a so opara maiò à prò di u STC !
Mandemu dinù un salutu fraternu à u nostru secretariu generale novu Patrick CLEMENCEAU-FIESCHI è à i so duii aghjunti Frederic BAGNANINCHI è Jean Toussaint Poli. Cù l’inseme di i membri novi di a commissione esecutiva, messa in ballu stu ghjornu, purteranu a lotta sindicale per i 4 anni à vene.
Infine, à tutti i militanti di u STC, vulemu dì chì a strada di a lotta sindicale hè longa è fastidiosa ma a nostra andatura è a nostra determinazione sò, elle, sane è schiette !
Evviva u STC
Evviva a Lotta di Liberazione Naziunale
Evviva a Lotta di Liberazione Suciale

 

U SINDICATU Dl I TRAVAGLIADORI CORSI
CONGRESSU DI U 2023
MOTION D’ORIENTATION GÉNÉRALE

Poursuivre toujours plus, voilà le cap qu’exige la lutte des libérations nationale et sociale.

À la création, en 1984, du Sindicatu di i Travagliadori Corsi (STC), certains prévoyaient que c’était un syndicat mort-né, que l’existence même d’un syndicat corse, pour et par les corses, était artificielle.

Pourtant, le STC, aux côtés d’autres syndicats et associations, a permis à la lutte de libération nationale d’investir le terrain public.

Les Associi, regroupés au sein d’A Cuncolta di l’Associi Naziunalisti deviendront le STC.

A ses débuts, le STC était partie prenante de la plateforme Unita Naziunalista, regroupant tout à la fois, le mouvement politique solidaire du FLNC, A Cunsulta di i Cumitati Naziunalisti et l’ensemble des forces vives du courant patriotique, notamment l’Associu di i Parenti Corsi et u Sindicatu Corsu di l’Agricultura.

Et il est resté fidèle à son engagement de combattre et d’avancer ensemble, chacun dans son rôle et ses missions.

Poursuivre c’est bien plus que la persévérance, la continuité dans l’effort.

Poursuivre c’est plus que jamais investir les chambres-fortes qui impactent ou peuvent impacter les travailleurs corses, notamment la question de l’autonomie – la capacité à changer la structure des systèmes de protections sanitaire, économique et sociétal – des institutions du peuple corse.

Poursuivre, autrement dit développer ce qui est déjà entrepris et s’engager au-delà de cette frontière, c’est la raison d’être et l’exercice même d’un contre-pouvoir.

Et c’est d’autant plus une impérieuse nécessité lorsque les pouvoirs de l’État central s’ingénient à faire peser le poids de leurs errements sur les seuls travailleurs au détriment de leur santé, de leur épanouissement et de leur émancipation.

Et c’est d’autant plus un devoir lorsque les pouvoirs corses laissent en jachère le débat public en peinant à formuler et proposer une ambition collective concrète et concertée.

C’est bien la lutte des libération nationale et sociale qui commande à notre syndicat de contribuer toujours plus à la vie démocratique.

En aucun cas il ne s’agit d’une incise faite au rôle de chacun ; la mission de notre syndicat c’est d’enrichir le débat public, de faire surgir les questions, les besoins et les propositions que les travailleurs corses se posent, déplorent l’insatisfaction et élaborent dans l’intérêt d’une société dynamique, protectrice de tous les siens, marchant avec diligence sur le chemin qui assurera le bonheur de ses enfants et pérennisera son essence et sa place dans le monde.

Poursuivre, étayer et être en mouvement sur le terrain des luttes, c’est ce à quoi s’emploie depuis 39 ans le STC, la maison des travailleurs corses.

Poursuivre, rester vigilant et ouvrir de nouveaux fronts, c’est également ce dans quoi se reconnaissent les travailleurs corses comme l’attestent les résultats des élections professionnelles successives depuis la création du STC.

Organisation syndicale promise à l’échec, mise à l’écart de là où se construit l’essentiel par un État niant l’évidence du nombre et oublieux du principe de la représentativité réelle, placée devant le défi de l’unité et de la cohérence, le STC n’a pas sombré, le STC n’a pas failli, le STC est là. debout, plus déterminé et renforcé que jamais à servir toujours plus et mieux la promesse fondamentale qu’il a faite aux travailleurs corses.

À poursuivre ainsi, le STC est devenu le syndicat largement majoritaire de Corse : après avoir obtenu dès 2002, aux nationalistes la première victoire électorale – la présidence du Conseil des prud’hommes de la Corse-du-Sud puis, en 2008, également celle de celui de la Haute-Corse, il n’a jamais cessé de progresser dans les instances du dialogue social des entreprises et des administrations, jusqu’à obtenir, il y a quelques mois, plus de 55 % des voix aux élections des Fonctions Publiques Territoriales et Hospitalières (voir en annexes les tableaux de résultats).
À poursuivre ainsi, le STC est devenu le syndicat le plus présent de Corse, le plus proche de tous les travailleurs corses ; il a conduit sa mission à bien : proposer dans chaque secteur économique ou social, dans chaque entreprise et administration, un lieu, une main, un élan, un appui et une structure aux travailleurs et retraités de Corse, afin de faire défendre leurs droits légitimes.

À poursuivre ainsi, le STC est devenu le syndicat incontournable que l’État et les élus de la Corse se doivent de considérer et d’écouter parce que ceux qui font le service public sont aussi et surtout des corses, parce que le nombre et les résultats des élections lui commandent d’accepter la réalité et de s’adapter aux besoins démocratiques.

À poursuivre ainsi, le STC a fait vivre le sens et a fait avancer, pas à pas, les libérations sociale et nationale de la Corse : les derniers contenus concrets obtenus pour ce double objectif en témoignent comme : la revalorisation et l’indexation de l’indemnité compensatoire pour frais de transports (toujours en discussion avec l’Etat) ; la revalorisation de l’ITRC avec la demande d’extension et d’élargissement à tous les travailleurs de corse soit 80000 salariés ; la prise en considération de la pénibilité et des besoins élémentaires de tous les personnels.
Poursuivre c’est ce que nous devons à ce que nous sommes, à ceux qui ont construit là où nous en sommes, à ceux qui demain reprendront le flambeau.

Le STC sera toujours là. fidèle à ses valeurs, à ses choix, à tous ceux qui travaillent en Corse.

Le STC sera également toujours là parce qu’il est l’un des maillons de la solidarité fraternelle avec les prisonniers politiques, les victimes de la répression et toutes les forces vives de la jeunesse en lutte pour la réappropriation de leurs droits sociaux et nationaux ; ces combats, comme ceux des droits éducatifs et culturels, s’inscrivent plus que jamais dans le fil historique de la libération nationale.

Toujours là parce que les appétits de la prédation n’auront jamais de cesse de profiter des pesanteurs et des facilités du système français comme de la faiblesse du politique pour tirer avantage au détriment des légitimes droits des corses et au mépris de la libération sociale.

Toujours là parce que la libération nationale n’est pas achevée et que la répression de ses artisans persévère et tient à distance l’avènement d’une solution politique et sociale, les deux étant indissociables.

La vigilance et la présence à tout instant, en tout lieu sont impérieux pour relever le défi : l’année 2023 démontre combien il est nécessaire de toujours poursuivre, combien il est indispensable de ne céder en rien, combien il faut engager et approfondir l’investissement là où certains souhaiteraient passer outre l’épanouissement – la participation, la qualité et la juste récompense du travail – des travailleurs corses.

L’inflation incontrôlée et les phénomènes spéculatifs redoublent les effets d’une économie exsangue parce qu’abonnée à la seule rente et accélèrent la précarisation des travailleurs corses et de leurs familles.

Le gouvernement démembre le droit social en retirant les garde-fous qui équilibraient la relation entre l’employeur et le travailleur au plus près de l’entreprise et en amoindrissant les protections et développements économiques et sanitaires des travailleurs par le retardement de l’âge de départ légal à la retraite comme la diminution de la durée et du montant des allocations d’assurance chômage.

Les représentants du peuple corse peinent à imaginer un projet de société autonome, intégrant un volet social, au sein de laquelle la protection sociale serait adaptée aux enjeux et aux spécificités de la Corse. Engoncés dans un rapport naïf, passif et passéiste avec l’État, ils n’osent pas dépasser les cadres obsolètes au sein desquels leur interlocuteurs se jouent de l’agenda politique et des rapports de force parlementaires parce qu’ils ne souhaitent pas consentir quoi que ce soit d’autre que l’accessoire et le marginal.

Le patronat – souvent appuyé par l’exemple des administrations – maintient l’enrayement de la cotisation des emplois pour faire pression sur les salaires et s’épargner un juste partage de la richesse qu’il tire des ressources de la Corse, notamment du patrimoine, de l’énergie et de la créativité de son peuple ; dans certains secteurs, il « ubérise » et exploite les conditions de vie des plus vulnérables – personnes en situation de précarité, étrangers – pour acquérir indûment des marges et s’assurer d’une mainmise féodale sur les travailleurs corses.

Poursuivre, au regard des enjeux et de l’urgence, doit être l’orientation choisie par le congrès du STC, ce doit être l’action à mettre en œuvre dès demain comme nous l’avons fait hier, depuis la création du STC.

Parce que poursuivre c’est donner de la continuité et c’est honorer ce qui a été construit par ceux qui incarneront toujours le visage et la sagesse du STC.

Parce que poursuivre c’est faire fructifier ce qui nous est transmis et que nous transmettrons car la lutte des libérations sociale et nationale est un projet sur lequel la répression et la prédation comme le temps n’ont aucune prise : la communauté de valeurs du peuple corse et, plus loin, celle des travailleurs corses ne pliera jamais, quelles que soient les circonstances ; à l’instar de la langue et la culture corses, elle sont au cœur de notre identité et, si nécessaire, ne pourront que renaître plus puissantes et irrésistibles.

Poursuivre, c’est étayer et gagner la bataille de ce qui a déjà été entrepris.

1° installer la corsisation des emplois :

La matrice du STC procède de la préservation du peuple corse comme communauté de destin, dont l’un des droits fondamentaux est la capacité des corses à pouvoir travailler dans leur pays.

Le droit commun de la fonction publique imposé par l’État à la Corse et le modèle économique produit par le patronat corse continuent de contribuer aux déséquilibres démographique, sociétal et culturel prononcés qui noient l’identité collective du peuple corse, au surplus dune détérioration sans équivalent des conditions de travail – notamment en termes de partage de la richesse – et des capacités à faire société des travailleurs corses quand bien même ils arriveraient à accéder à un emploi dans les entreprises.

La jeunesse corse reste boudée par les opérateurs de l’État ; en dépit des sacrifices financiers consentis à leurs études, ils ne peuvent exercer et tirer le fruit de leurs compétences sur leur terre comme en témoigne les statistiques du chômage et des emplois créés, souvent très peu qualifiés.

La paupérisation des travailleurs corses est un phénomène qui s’est cristallisé, s’étend et s’accélère ; en cause, les choix économiques de l’État, le privilège fait à la rente par le patronat au détriment de l’investissement, une vie chère – notamment dans la grande distribution et le secteur des carburants – au profit de quelques-uns et que l’État, pourtant si prompt à brandir l’égalité, laisse perdurer en ne compensant aucun surcoûts, en ne donnant aucun moyen aux élus de la Corse de casser une logique d’octroi qui confine au racket et, pire, en rognant les petits dispositifs d’allègements fiscaux dont bénéficiaient quelques produits de consommation, à l’instar des tabacs.

La spéculation immobilière et foncière à l’œuvre aggrave et se nourrit de cette alarmante situation de dépérissement de l’économie corse.

La notion de corsisation des emplois est donc la clef pour permettre la survie du peuple corse sur sa terre et pouvoir continuer à envisager un jour une reconnaissance juridique.

À cet égard, les 5 000 arrivées annuelles sur le territoire justifient le besoin de corsiser les emplois : la plus forte proportion du flux migratoire est celle de personnes ayant répondu à une offre d’emploi ; elle est consolidée par des saisonniers qui finissent par rester à l’année, voire par des personnes en déshérence pensant que la misère est moins pénible au soleil, et qui accroissent le déséquilibre entre l’offre et la demande d’emploi.

C’est pourquoi il est indispensable de gagner la bataille de l’emploi local en installant définitivement la charte de l’emploi local comme une norme d’émancipation nationale.

Elle ne peut plus être qu’un code de bonne conduite : si elle a le mérite d’exister et de créer une réflexion collective, elle n’a toujours pas produit d’effet d’entraînement.

En effet, d’une part, les organismes représentatifs du patronat corse refusent toujours de ratifier cette charte proposée par la présidence de l’Assemblée de Corse et, d’autre part, ceux qui l’ont signée, à l’instar des chambres consulaires, semblent réserver ce recrutement « local » qu’à leurs propres ressources humaines oubliant ainsi qu’il aurait dû faire l’objet d’un engagement actif de la part de leurs ressortissants.

La problématique des carences sur le plan de la formation est régulièrement servie pour justifier le recours à des compétences extérieures à la Corse mais cet argument – qui confine au préjugé – est un écran de fumée pour masquer une réalité alarmante : la volonté manifeste du patronat de ne pas recruter localement, également partagée par les institutions de la Corse qui privilégient le recours à des contractuels extérieurs aux propres ressources humaines qualifiées dont elles disposent dans leurs effectifs.

Les années à venir sont d’autant plus décisives que la Corse est en passe d’atteindre un point de non-retour et la réponse institutionnelle devra intégrer la corsisation des emplois.

Cette réalité et ce combat sont plus que jamais d’actualité et justifient qu’ait été créé le STC.

2° mobiliser notre force syndicale sur tous les fronts :

Les succès électoraux et les succès d’adhésion, loin devant toute organisation syndicale française, nous obligent à aller plus loin dans la défense de tous les travailleurs corses, en étant sur le terrain au plus proche d’eux.

La responsabilité qui procède du fait démocratique – un taux de syndicalisation et une participation aux élections records – c’est de continuer l’œuvre de chacun de ceux qui ont fondé, préservé des errements et développé le STC, qui ont investi leur temps, leur énergie et leurs talents pour donner au peuple corse l’espoir et le chemin des libérations nationales et sociales.

À cet effet redoubler l’élan impulsé depuis ces dernières années est la voie à poursuivre : renforcer notre réactivité face aux injustices, structurer notre présence et notre médiation dans tous les secteurs de l’emploi – public et privé, porter une doctrine revendicative commune en toute indépendance, en évitant de protester section par section sur des éléments catégoriels qui nuisent à la lisibilité et qui – c’est le piège tendu par l’adversité – détournent des fondamentaux et de ce que veulent tous les travailleurs et toute la société corses.
Les outils, eux n’ont rien de nouveau aussi : l’implication et la synchronisation durable des adhérents, des travailleurs corses est la méthode éprouvée qui apporte le plus de résultats.

Le STC doit toujours améliorer son action parce qu’il sait que ce n’est que par l’évaluation et l’entrain d’un supplément d’investissement qu’il pourra briser le plafond de verre des émancipations nationales et sociales ; les travailleurs corses attendent que dans tous les secteurs publics et privés nous soyons à leurs côtés pour faire reculer les directions qui les réduisent à des variables d’ajustement et pour apporter leur pierre à la communauté de destin dont ils espèrent la matérialisation institutionnelle, économique et sociétale.

Le congrès et la commission exécutive ne doivent pas faiblir ; leur travail sera récompensé et les travailleurs de corses mieux protégés et plus épanouis comme l’attestent les avancées obtenues depuis 1984.

Le STC doit demeurer fidèle à sa méthode : l’action syndicale pour les travailleurs corses, l’implication sociétale pour le peuple corse.

En se gardant des divisions par la primauté faite à l’intérêt commun sur les particularités, en soutenant une réflexion et une adaptation permanentes par le choix de ne jamais se leurrer des seules batailles gagnées, en participant à toutes les plateformes de dialogue et d’émulation du mouvement national – chacun dans son rôle et ses missions, le STC ne s’est pas départi de son ADN, de son sigle, de son slogan et, plus encore, ne s’est jamais détourné de la lutte des libérations sociale et nationale.

C’est cette attitude, cette trajectoire et ce cap qui fonde la confiance qu’il a acquise des travailleurs corses et c’est cette confiance qu’il entend continuer d honorer par sa pugnacité, sa détermination et sa volonté de réussir, uni.
Si le nationalisme politique a inscrit son message à l’agenda politique dès 1982 et remporté depuis 2015 toutes les élections territoriales et les trois-quarts des élections parlementaires, ce nouvel environnement de la lutte des libérations nationale et sociale donne au STC une responsabilité plus aigüe à exercer toujours mieux son action syndicale.

En aucun cas, une capacité d’écoute renforcée et une convergence d’objectifs de la part de la représentation élue du peuple corse ne peuvent être une facilité ou le prétexte au renoncement ; l’histoire démontre, en tous lieux comme en tout temps, qu’une lutte de libération est un engagement de chaque instant, une obligation de travailler et d’agir toujours plus pour endiguer l’effet léthargique d’un accessit à l’instrumentation des politiques publiques.

Le STC le constate : transformer le pays, celui des travailleurs corses, commande de se démultiplier pour, tout à la fois, assurer la gestion dans le cadre juridique actuel et préparer, pas à pas, le cadre juridique émancipateur de la communauté de destin ; trop souvent, la première tâche happe le nationaliste au détriment de la seconde, pourtant fondement de son engagement.

Le STC au titre de son action syndicale ne se laissera pas détourner de l’essentiel et c’est pourquoi il continuera de poursuivre, fort de son nombre et de ses qualités, la méthode d’une présence et d’un travail sur tous les fronts.

Cet esprit, le STC l’incarne dans la bataille des retraites que le gouvernement français à ouverte pour satisfaire les marges des financiers et des technostructures qui ne veulent surtout pas que le progrès humain, le progrès des communautés de destin viennent rééquilibrer le partage des richesses et réguler leurs rentes délétères en obligeant les travailleurs à cotiser à des fonds de pension, relai de l’ultralibéralisme destructeur de solidarités chères à notre syndicat.

À cet égard, le STC poursuivra son combat, contre l’âge légal de départ à la retraite porté à 64 ans, pour la prise en considération de toutes les pénibilités, des carrières des femmes, des temps partiels contraints et les contributions indirectes à la vivacité du peuple corse, comme les maternités ; le STC revendiquera toujours plus le service de revenus de remplacement qui garantissent la dignité, la satisfaction des besoins primaires, le soutien à l’avenir du pays que sont les jeunes et l’épanouissement des travailleurs corses.

Et puisque le système bâti par l’État doit être dépassé pour permettre de tenir la promesse d’investissement dans l’humain et de se conformer au devoir de solidarité, le STC est et doit rester force de proposition.

Le pacte social et fiscal pour la Corse est plus que jamais d’actualité : la richesse produite doit donner aux institutions de la Cors les moyens de protéger et de développer les capacités économiques, sociétales et sanitaires des travailleurs corses ; les instruments qui font les ressources publiques ne doivent plus réduire la consommation intérieure mais réguler et tirer avantage des transactions de la consommation extérieures.

Ces dernières années, le travail accompli par le STC a été validé par les élections professionnelles des CSE et des TPE pour le secteur privé et du 8 décembre 2022 pour les trois Fonctions Publiques ; il justifie de poursuivre et elles légitiment notre raison d’être, les libérations sociales et nationales.

Poursuivre, c’est investir de nouveaux fronts, là où les travailleurs corses ont également et urgemment besoin de nous.

3° participer à l’élaboration de l’autonomie pour assurer des avancées sociales concrètes :

Le STC l’a déjà démontré et il doit le marteler encore : l’application à la Corse du régime du droit commun français – fusse-t-elle distinguée dans un alinéa de la Constitution française – ne saurait permettre de faire valoir et de répondre efficacement à une réalité sociale spécifique dans les lois et règlements.

Plus encore, un article « 72-5 », à l’instar de la succession de la Collectivité de Corse aux départements et à la Collectivité territoriale de Corse, ne sauraient permettre l’émancipation et la capacité des travailleurs corses à vivre une autonomie accomplie, en mesure de garantir un niveau de vie adéquat : sans instrument de régulation, d’accompagnement de la création et de la redistribution juste des richesses, sans compétence structurante, sans moyen d’intervention décisif, sans même une considération obligatoire des avis des instances politiques et syndicales élues, les bavardes modalités d’exercice des pouvoirs resteront inopérantes.

À cet égard, les articles 73 et 74 de la Constitution française – lesquels concernent les régions ultra-marines, encore possessions françaises au vingt-et-unième siècle en dépit de leurs peuples – apparaissent plus avantageux ; la spécialité législative, plutôt que l’identité législative, offre au moins le bénéfice d’une réelle prise en compte des avis des structures politiques locales dans l’écriture de la loi, y compris de portée générale ; elle offrirait également au STC des moyens nouveaux, notamment une place et une participation à de nombreuses structures et commissions de débat public desquelles l’État nous exclut par ses règles incohérentes au regard des principes qui définissent ce qu’est une démocratie.

Le STC l’a déjà prouvé et il doit s’assurer que toute la société corse en tire les conséquences : les réformes institutionnelles conduites par l’État central jacobin n’ont de finalité que des considérations étrangères au sort du peuple et des travailleurs corses ; la création de la Collectivité de Corse n’engageait pas plus loin qu’une mesure technique et s’inscrivait comme un faire-valoir d’une réorganisation territoriale simpliste et sans outillage adéquat de la République française, où, enfin, ne comptent que les économies d’échelle que l’État peut en tirer.

La loi dite « 3DS », elle aussi, n’a fait que décevoir les espoirs de tous les territoires et singulièrement de ceux qui s’inscrivent dans l’appartenance à la nation française : alors qu’était réclamée une capacité opérationnelle au sein des opérateurs qui mettent en œuvre des politiques fondamentales comme la santé, l’exécutif et le parlement français ont seulement concédé le seul droit de pouvoir parler un peu plus et de rester frustré d’être interdit de piloter et d’agir concrètement ; les compétences, quant à elles, bien que non régaliennes, demeurent segmentées au profit de l’État puisque la définition et le contrôle des politiques publiques, notamment en matière sociale, lui sont réservées et que les collectivités territoriales demeurent abonnées à l’exécution opérationnelle de ces politiques publiques conçues au moyen de cadres stricts, sans marge d’appréciation idoine et impactant, qui relèvent du mode d’emploi en dépit des réalités territoriales toujours aussi vives.

L’ouverture d’un processus de dialogue sur l’autonomie l’année dernière, à la suite de la mobilisation de toute la société corse, emprunte ce chemin de faux-semblants ; pas plus tard que le mois dernier, de l’aveu éhonté du secrétaire général de la présidence de la République française, l’ouverture sur l’autonomie de la Corse et même sur une évolution de l’organisation territoire en faveur des régions, ne sont que prétextes à gagner du temps faute de projet, faute de crédit politique et faute de n’avoir d’autre obsession que la rationalisation du parlement – la limitation du nombre de législateurs impactant négativement la diversité de la représentation nationale – et la reprise en main des maigres segments de compétence que la loi a décentralisés.

Pour autant, au-delà de ne pas être dupe des intentions du gouvernement, le STC doit le placer devant la responsabilité de sa parole, fusse-t-elle été délivrée approximativement.

Le STC a vocation à être un garde-fou du processus actuel et de réitérer l’exigence de poser un volet social dans l’accord institutionnel dans l’intérêt d’engager le pays dans une vision économique et sociale émancipatrice.
Le STC rappelle et rappellera sans cesse qu’il ne saurait y avoir de solution politique si la voix des travailleurs corses n’est pas entendue, si, en définitive, aucun dispositif nouveau ne permettra de sortir des atteintes permanentes au droits social et du travail, de l’absence d’accompagnement social adapté à une île marquée par la prédation et, partant, une précarité galopante plaçant déjà plus de 75 000 personnes sous le seuil de pauvreté pour une population de 350 000 habitants.

Le STC doit être entendu par le gouvernement et ses missi-dominici : il ne peut y avoir de débat public et de projet structurant pour la Corse qu’entre membres d’assemblées délibérantes ou membres d’exécutifs ; l’impasse ne peut être fait sur les forces vives de la Corse, ses travailleurs et ses représentants légitimement élus ; le corps social ne peut procéder du seul patronat.

Le STC porte et portera encore un message clair : aucune autonomie ne saurait être véritablement conçue, parce qu’alors inutile, si elle ne garantit pas d’avancées sociales.

À cet effet, le STC propose et poursuivra son implication à proposer et à s’opposer à toutes dérives : un statut fiscal ne doit pas être une somme de libéralités faites aux entreprises sans qu’il ne puisse y avoir de contreparties sur le plan social, notamment en termes d’investissement dans un appareil productif social, solidaire et novateur mais encore d’augmentations des salaires, des qualifications et de corsisation des emplois ; si l’État a l’habitude de consentir des facilités aux entreprises sans percevoir en retour des avancées sociales pour les travailleurs, en Corse, le STC ne laissera pas cours à une telle naïveté ou, plutôt, à une telle hypocrise.

Quant aux lignes rouges posées par le gouvernement, elles devront être repoussées sauf à donner crédit à la suspension de la lutte des libérations nationale et sociale.

Ce que nous pourrions obtenir ne devra pas nous amadouer parce que le système inégalitaire, a fortiori au regard des spécificités et des enjeux de l’économie corse, exige d’édifier pour le peuple corse une véritable autonomie émancipatrice ; cela même pas à pas tant que le STC et toutes les composantes du mouvement des libérations sociale et nationale y veilleront.

4° engager le développement de la valeur ajoutée de l’économie pour créer de l’emploi durablement qualifié et rémunérateur :

Pour enrayer l’économie de la rente et son flot continu de violences sociales et sociétales à l’encontre des travailleurs corses, il conviendra de se donner les moyens d’installer une économie qui produise de la valeur ajoutée et de l’emploi qualifié pour les corses.

L’accompagnement de la structuration de filières économiques ne peut se limiter à un règlement des aides exsangue et, pire encore, à l’espérance que l’initiative privée fasse enfin le pari du risque, de l’innovation et d’une démarche sociétale.

S’il y a bien des exemples prometteurs, bien souvent le fruit d’entrepreneurs individuels dans des secteurs particuliers, ils ne peuvent suffire à engager une trajectoire vertueuse pour l’émancipation du peuple corse car sans valeur ajoutée conséquente les besoins d’une autonomie ne pourront pas être suffisamment satisfaits.

Accompagner c’est aller au-devant des capitaux, c’est mettre en réseaux les acteurs, c’est élaborer de manière concertée une démarche et une méthode adaptées ; il ne s’agit pas d’attendre, il s’agit d’ouvrir des perspectives et des possibles et, en contrepartie de dispositifs contribuant à la défense des intérêts de toute la société corse, d’apporter un soutien financier.

Le STC appelle à un changement de braquet ; le schéma de développement économique, d’innovation et d’internationalisation de la Corse doit porter une ambition prospective assortie des moyens appropriés ; à défaut, la concurrence internationale nous placera dans une situation toujours plus dépendante d’un État aux finances et au capacité de rebond exsangues et d’une Union européenne trop affairée à colmater les brèches des bassins de populations plus conséquent que le nôtre.

Anticiper ainsi c’est aussi l’ADN, ce qui justifie la raison d’être et l’explication de la confiance des travailleurs corses à l’égard du STC.

La feuille de route n’est pas inédite : poursuivre et avancer, réaffirmer notre position de syndicat de classe, ne pas abandonner les luttes sur le terrain. C’est tout cela qui assurera notre progression, assoira nos succès électoraux et maintiendra notre première place syndicale.

Elle est, avec ce congrès, toujours plus exigeante.

Car ce n’est qu’au prix de ces efforts que nous remporterons la libération sociale et la libération nationale.A

PRATICA VINCE A GRAMMATICA
A FORZA DI PICHJÀ A PETRA ROMPE

La solidarité ne se décrète pas, elle se construit jour après jour, pas à pas.

Continuons sur cette voie ; notre combat sera toujours le même.

LIBERAZIONE SUCIALE, LIBERAZIONE NAZIUNALE

STC

 

 

 

 

 

 

 

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