Roger Marion, fidèle à lui-même, en costume et cravate, assure le service après vente. Doté d’une mémoire remarquable, il revient sans effort, avec un souci méticuleux de précision, sur le déroulement d’une enquête dont il connaît tous les contours. L’ancien chef de la division nationale antiterrorisme, très controversé, qui a travaillé dès les premières heures sur le dossier Erignac avec le SRPJ d’Ajaccio, persiste et signe : « Compte tenu des rôles de chacun des protagonistes, il est incontestable qu’Yvan Colonna a fait partie du commando qui a assassiné le préfet » conclut-il au terme d’un exposé introductif de deux heures.
Ce préfet, aujourd’hui chargé de mission à l’inspection générale des services, va demeurer l’après-midi durant à la barre, un exercice qui n’est pas pour lui déplaire si l’on en juge par le luxe de détails dont il entoure son rapport d’enquête. Noms, prénoms, dates, circonstances, lieux, déclarations, après tant d’années de procédures, rien ne lui échappe. Et l’ex patron de la DNAT n’en démord pas : Yvan Colonna « est bien le septième homme ».« C’est votre conviction ? » interroge l’avocat général, alexandre Plantevin, « c’est ma certitude ! » s’écrie Roger Marion qui affirme que les aveux des membres du commando, co auteurs de l’attentat contre la gendarmerie de Pietrosella le 6 septembre 1997 puis de l’assassinat, le 6 février 1998, ont été recueillis « dans le respect de la déontologie policière », devançant ainsi toutes les critiques qu’il pressent.
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