(Unità Naziunale – Lutte de masse – Publié le 12 avril 2022) Core in Fronte prend acte du retour en Corse des patriotes Petru Alessandri et Alain Ferrandi.
Toutefois, ce retour, qui ne relève que de l’application du droit, aurait pu intervenir bien avant. Le traitement d’exception dont ils ont été victimes infirme les récents propos du Premier Ministre français qui a osé évoquer, toute honte bue, une «indépendance judiciaire», démentie par les faits aujourd’hui. Leur transfert à la prison de Borgu n’est dû qu’à l’assassinat politique d’Yvan Colonna et des répercussions populaires engendrées par celui-ci.
La question des patriotes incarcérés relève des affaires publiques françaises et non d’une quelconque appréciation de type droit commun : Elle doit trouver réponse dans leur libération, premier geste d’un processus de réparation et de règlement politique.
L’analyse du 1er tour des élections présidentielles françaises, en Corse, met en exergue la supériorité du taux d’abstention par rapport à la moyenne française (+11 points). Pour autant, même si elle est significative, elle demeure insuffisante.
- Les résultats montrent un vote majoritaire vers l’extrême droite. Si la colonisation de peuplement est en partie responsable de cette expression, une fraction non négligeable de notre peuple s’est également tournée vers ce national conservatisme, traduisant autant un vote protestataire qu’un refus mal exprimé du régime en place.
- Il appartient aux forces patriotiques de savoir y faire face et s’atteler à renforcer un audacieux projet sociétal pour le Peuple Corse, seule communauté de droit sur sa terre, aux antipodes des raccourcis et amalgames pseudo idéologiques et fascisants du colonialisme français.
- Dans ce contexte, on ne peut que regretter le troublant non positionnement du PNC – Partitu di a Nazione Corsa et du Partitu Femu a Corsica, aux antipodes d’une position claire du mouvement Indépendantiste. Cette attitude, au vu des résultats constatés spécifiquement sur Portivechju et Bastia, interpelle autant qu’elle inquiète sur le flou doctrinale qu’elle suppose.
- Pour le second tour, les forces vives et patriotiques, qui se sont particulièrement regroupées avec la jeunesse corse ces dernières semaines, doivent prendre l’initiative d’une abstention plus massive encore, pour adresser un message politique commun au prochain gouvernement français : Celui de la reconnaissance des droits nationaux du peuple corse et de la solution politique.
- Les organisations autonomistes corses n’ont pas vocation à départager l’extrême droite française réactionnaire et anti corse et l’actuel pouvoir, responsable de la mort d’Yvan Colonna et à la botte de la finance internationale et des banquiers.
Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont à l’opposé des droits des peuples et des nations non reconnues en Europe et en Méditerranée, des valeurs humaines, sociales et progressistes qui sont les bases du combat d’émancipation du peuple Corse.
Core In Fronte appelle au renforcement du boycott pour le 2e tour de l’élection Présidentielle française.
L’évolution, de la Corse, vers une véritable autonomie politique, étape transitoire pour une autodétermination de droit, n’interviendra que par nos propres capacités mobilisatrices et dans le droit fil de notre philosophie politique de peuple opprimé.
Elle n’interviendra jamais sous la forme de l’octroi d’un gadget institutionnel sans fondement, qui serait à même de contenter ceux qui se seront égarés dans le rôle de supplétifs d’un Etat dominant.
La solution au problème national corse est éminemment politique.
CORE IN FRONTE
12 avril 2022