(Unità Naziunale – Lutte de masse – Publié le 18 mars 2022) Alors que le Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et le Président de l’Exécutif de Corse, Gilles Simeoni ont acté un compte rendu, le mouvement national composé de Corsica Libera, du PNC et de Core In Fronte n’ont rien signé.
Dès la sortie de notre rencontre avec le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin ce mercredi à la Collectivité de Corse, alors que d’aucuns voulaient y voir un moment historique, nous exprimions au titre de Corsica Libera nos inquiétudes au sujet d’une discussion qui se situait déjà en deçà des attentes politiques formalisées notamment par le collectif de Corti. Les déclarations officielles qui ont suivi et ont été confirmées par les déclarations du Président-candidat Emmanuel Macron hier soir confirment que les intentions de Paris ne sont définitivement pas à la hauteur des enjeux.
Les représentants de l’Etat français refusent de prendre le moindre engagement sur la libération des prisonniers politiques – pas même sur un calendrier ferme pour leur rapprochement pourtant annoncé au plus haut niveau de l’Etat il y a maintenant vingt ans – sur la reconnaissance du peuple corse et de ses droits, sur la définition d’un statut d’ « autonomie » qui doit a minima inclure l’exercice du pouvoir législatif et rejettent d’ores et déjà tout statut de coofficialité pour notre langue. Quant à la situation d’Yvan Colonna nous sommes toujours dans l’attente d’un signe tangible dans le sens de la vérité. Ces bases de discussion nous apparaissent inacceptables. Dans ces conditions, nous considérons que tout engagement écrit avec le ministre ne peut être que totalement contre-productif et contradictoire avec les revendications portées jusqu’alors. C’est ce que nous avons signifié à Gérald Darmanin à l’occasion d’une nouvelle réunion tenue cet après-midi. Fidèles à nos engagements en faveur de la paix et d’une solution politique qui garantisse la pérennité de l’existence du peuple corse sur sa terre, nous demeurons prêts à accompagner un processus politique qui se situerait au niveau des attentes formulées par les Corses depuis de nombreuses années. Dans l’attente de gestes concrets en ce sens, la mobilisation continue. Josepha Giacometti Piredda, élue Corsica Libera à l’Assemblée
Jean-Christophe Angelini Je n’ai signé ce soir, comme l’ensemble de mes collègues, aucun «compte-rendu» de réunion ni de déplacement. Le texte, transmis tardivement, est à ce stade en deçà de notre mobilisation et des enjeux politiques. Avanzemu – Assemblea di Corsica y reviendra au terme de l’Assemblée du Collectif qui a lieu en ce moment même.
Core In Fronte n’a pas signé, en l’état, la déclaration d’engagement entre les élus de la Collectivité de Corse et l’Etat français. Une interférence du président-candidat Macron indique comme intangible, à toute discussion, l’idée de « 𝘓𝘢 𝘊𝘰𝘳𝘴𝘦 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘭𝘢 𝘙é𝘱𝘶𝘣𝘭𝘪𝘲𝘶𝘦 𝘦𝘵 𝘭𝘦 𝘳𝘦𝘧𝘶𝘴 𝘥𝘦 𝘤𝘳é𝘦𝘳 𝘥𝘦𝘶𝘹 𝘤𝘢𝘵é𝘨𝘰𝘳𝘪𝘦𝘴 𝘥𝘦 𝘤𝘪𝘵𝘰𝘺𝘦𝘯𝘴 ». Cette position figée ferme la porte à l’émergence d’une citoyenneté corse, garante des droits politiques du peuple corse. Cette notion de consensus avait pourtant été votée, à l’Assemblée de Corse, à une très large majorité, sous la mandature 2010-2015 de Paul Giacobbi.
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