(Unità Naziunale – Lutte de masse – Publié le 26 février 2022) Ce matin U Cumitatu Naziunalistu di u Rughjoni di l’Alta Rocca tenait une conférence de presse à Livia pour dénoncer la sur-fréquentation du massif de Bavella et du plateau du Cuscionu.
Si les élus parlent de la problématique, rien ne laisse espérer une solution à brève échéance: Les délais nécessaires pour mettre en oeuvre la Protection dite des Grands sites ne permettront rien avant de nombreuses années.
Reste l’interdiction de stationner à Bavedda et l’acheminement des visiteurs par navettes : Si installer des potelets le long de la route est de la compétence de la CDC, les élus semblent hésiter en raison de la multitude de commerces déployés dans la zone.
Ce flux de touristes, en constante augmentation met en danger la faune et la flore des sites emblématiques : piétinement de la flore, déchets, impact négatif sur les animaux etc…
Selon le Parc naturel régional de la Corse, le mouflon pourrait disparaître du massif de Bavedda d’ici 30 ans: natalité en berne et mortalité élevée: La raison: L’impossible cohabitation entre les espèces sauvages et la présence humaine.
Pour la survie de l’espèce, les mouflons ont été réintroduits dans le massif de Cagna, une des dernières zones vierges de la région.
Aussi, Nous demandons à la communauté des communes du Sud de la Corse de retirer immédiatement son appel d’offre pour « une étude de faisabilité pour la création d’un itinéraire de découverte du massif de Cogna, projet « Strada Suttana ».
Ce projet inconsidéré est incompatible avec la survie des mouflons et la préservation de la vie sauvage. Il n’est pas possible de parsemer un espace vierge de chemins sur lesquels vont se ruer des milliers de personnes sans mettre en danger les mouflons, u ghjattu volpi, la faune et la flore.
Le développement durable qui est sur toutes les lèvres au moindre discours a un sens. On ne peut voter à l’assemblée de Corse des textes sur la nécessité de préserver les espaces naturels et d’y limiter les dangers, reconnaître que la sur fréquentation des espaces naturels remarquables met en danger la biodiversité et agir à l’inverse sur son territoire.
Qui plus est sans en informer les communes de l’Alta Rocca, propriétaires de centaines d’hectares.
Le développement durable n’est ni une berceuse ni une ritournelle: ce sont des actes. Et en l’occurrence percer le massif de Cagna de sentiers de randonnées est tout le contraire du développement durable: c’est la mise en danger des espèces sauvages, c’est l’ouverture à une sur fréquentation que l’on ne sait pas gérer.
Le massif de Cagna ne deviendra pas le Bavedda bis. Aujourd’hui pléthore de sociétés, domiciliées dans de simples boites aux lettres, viennent faire leur saison et repartent avec la caisse.
(Unità Naziunale – Lutte de masse – Publié le 27 février 2022) Réaction de Corsica Libera :
A l’appel d’U Cumitatu Naziunalistu di l’Alta Rocca, Corsica Libera était présent à la conférence de presse organisée par celui-ci pour dénoncer la surfréquentation des massifs corses en général, et le danger que fait encourir à celui de Cagna le projet dit « strada suttana ».
Corsica Libera rappelle son attachement à la protection des richesses naturelles de notre pays, son écosystème, et la préservation de notre cadre de vie. Si les modes de vie, de consommation et par la même les métiers ont évolué, il nous semble indispensable de raisonner en terme de développement durable et raisonné. Cependant nous ne devons pas opposer socio professionnels locaux et préservation de notre environnement. Par ailleurs, il nous semble nécessaire, avant la mise en œuvre de tels projets, de mettre en place des consultations avec les habitants des communes concernées. Ces dernières ne doivent pas être mises devant le fait accompli. L’aboutissement de ses projets ne peut se faire avant le vote d’une réglementation stricte de fréquentation des sites.
Nous devons mettre en place des structures d’accompagnements par des professionnels, du transport jusqu’aux sites. Ainsi nous réduirons les nuisances, qu’elles soient sonores, visuelles, écologiques ou autres et éviterons un tourisme sauvage et destructeur.
En l’état, Corsica Libera s’oppose au projet dit « strada suttana » et demande, d’une manière plus générale, l’application d’une règle des quotas pour limiter et encadrer au mieux une économie durable qui soit profitable à la seule communauté de droit sur cette terre : le peuple corse.