(Unità Naziunale – Lutte Internationale – Publié le 11 décembre 2021) Le 12 décembre, les habitant.es de Kanaky sont appelé.es aux urnes pour s’exprimer quant au troisième référendum sur l’indépendance. Comme convenu dans les accords de Nouméa de 1998, le troisième et « dernier » référendum d’autodétermination aura lieu ce dimanche. Lors des deux précédents votes, le “oui” avait respectivement remporté 43,33 % (2018) et 46,74 % (2020). Le vote en faveur de l’indépendance a donc augmenté et le référendum prévu ce dimanche devait être décisif.
Mais dans ce contexte de COVID, le caractère démocratique de ce référendum est remis en cause. En effet, le pays est actuellement durement touché par la pandémie et ses conséquences. Au vu de la situation, plusieurs secteurs ont publiquement appelé au report de la date de la consultation, dont notamment une majorité du Congrès de Kanaky ainsi que des représentant.es de divers gouvernements du Pacifique. Le FLNKS a, pour sa part, annoncé qu’il ne participerait pas à ce référendum dimanche.
Au-delà de la Kanaky, de nombreux mouvements et voix se sont également élevées en France en faveur du report de la date du référendum. Car la situation du COVID ne nous permet pas de donner une réponse satisfaisante à ce rendez-vous pourtant essentiel. Refuser de reporter la date remet donc en cause la participation elle-même, notamment dans les régions les plus pauvres dont les habitant.es sont les premier.es a subir cette pandémie et ses effets. Organisé en pleine crise sanitaire et sans la participation des Kanaks, qui représentent le mouvement indépendantiste, ce troisième référendum n’a ni crédibilité ni légitimité. L’exercice démocratique auquel un peuple se livre lui-même sera de fait remis en question.
L’État français est imprudent en s’attaquant au processus de décolonisation, en agissant dans l’intérêt d’une perspective présidentielle différente et en hypothéquant l’amélioration du vote indépendantiste lui-même.
En ce sens, l’importante présence policière et militaire française prévue pour ce troisième référendum est déplorable mais aussi répréhensible. Quel message souhaitent-ils faire passer ? D’ailleurs, plusieurs acteurs de Kanaky ont dénoncé cet afflux massif de force de l’ordre.
Afin de défendre le droit de mener cet exercice de la manière la plus démocratique possible, le report de la date du référendum nous semble être d’une importance primordiale.
Le refus du report a sapé ce qui aurait dû être un bel exercice démocratique d’autodétermination et ne fait ainsi qu’alimenter la situation d’incertitude. Nous espérons que la Kanaky saura décider de son avenir avec toutes les garanties nécessaires que cela suppose.
Par conséquent, et au vu de la situation actuelle dans le pays de Kanaky, nous tenons à exprimer notre soutien le plus solide à l’ensemble du peuple kanak.
Kanakiako erreferendumaren aurrean, EH Bildu eta EH Bairen agiri bateratua