(Unità Naziunale – Lutte institutionnelle – Publié le 14 juin 2021 à 17h35) Vous trouverez ci-joint un texte résumant notre position sur les sujets que vous évoquez dans votre lettre et répondant, nous semble-t-il. à vos différents questionnements.
Lors de notre accession aux responsabilités en décembre 2015. le premier rendez-vous officiel que nous avons tenu à prendre, était avec le Docteur Pernin.
Nous souhaitions ainsi marquer les priorités qui seraient celles de notre mandat : la lutte contre la précarité et la réduction des inégalités. Ces priorités demeureront les nôtres pour la prochaine mandature, si les Corses nous accordent leur confiance.
Depuis 2016. nous avons porté devant l’Assemblée de Corse plusieurs dossiers à caractère social, la plupart étaient innovants.
LA CARTA RITIRATA
La Carta Ritirata est un dispositif de réduction e faveur des retraités. Elle est attribuée par la Collectivité de Corse aux retraités résidants, sous critères c ressources. Elle s’adresse en priorité aux retraités dont les ressources monétaires sont faibles. Initialement elle prévoyait une réduction de 50% pour 50% de retraités dans les transports aériens, maritimes < ferroviaires. Dès sa création, elle avait vocation évoluer et à être étendue à d’autres domaines tels qt l’alimentaire ou la culture. Nous renforcerons la Cari Ritirata et accroîtrons le nombre de bénéficiaire potentiels en révisant le seuil de ressources.
LE REVENU UNIVERSEL
Après trois années de travail, nous avons propos d’expérimenter un revenu universel de 500 € par mo par adulte à partir de 18 ans, 250 € pour les jeunes c 14 à 17 ans et 200 € pour les moins de 14 ans. Nous avons conscience que c’est une somme insuffisant pour assurer une vie décente car dans notre esprit montant du revenu universel doit permettre d’être l’abri de la pauvreté et de l’exclusion sociale. Il s’ag donc ici d’une première étape.
Notre proposition de revenu universel est favorable aux familles sans revenu. Elle évite la stigmatisation de la pauvreté – puisque tout le monde perçoit ce revenu universel, même si les personnes fortunées le reversent sous forme d’impôts – et le non-recours aux aides sociales, car il est versée automatiquement. Elle répond à la problématique de l’absence de revenu des jeunes de 18 à 25 ans. Pendant la crise du COVID. elle aurait permis à nombre de salariés, d indépendants et de petits commerçants qui se sont retrouvés sans rien, d’avoir un revenu puisque le revenu universel est automatique. Nous devrons obtenir de l’Etat I expérimentation du revenu universel en Corse.
« Territoire zéro chômeur de longue durée » (TZCLD)
Nous avons porté « Territoire zéro chômeur de longue durée » qui s’adresse aux personnes durablement éloignées de l emploi. C’est une approche « bottom- up » qui fait confiance aux acteurs de terrain et à la population. TZCLD n’est pas un énième dispositif élaboré ailleurs et plaqué à la Corse. C’est une démarche qui vise à proposer à tous les chômeurs de longue durée volontaires. présents depuis plus de six mois en Corse, des emplois exclusivement en CDI. adaptés à leurs savoir-faire et à temps choisi. Ces emplois doivent répondre à des besoins non satisfaits par le marché et qui n’entrent pas en concurrence avec les emplois existants. Partout où elle a été menée, l’expérience a atteint son objectif : 100% des chômeurs de longue durée volontaires ont obtenu un emploi en CDI. Notre objectif est d’atteindre « Zéro chômeur de longue durée » en Corse. Toutes les personnes privées durablement d’emploi où quelles se trouvent en Corse, doivent avoir les mêmes chances de pouvoir se porter volontaires. C’est pourquoi, la Collectivité mettra à disposition des territoires désireux de participer à l’expérimentation son ingénierie ainsi que les moyens humains et financiers nécessaires. De plus, nous élargirons l’approche « bottom-up » à d’autres domaines que l’emploi, comme par exemple la formation.
LE MICRO-CRÉDIT
Afin de favoriser l’insertion sociale, d’éviter la bascule vers l’exclusion ou de soutenir les projets de ceux qui n’ont pas accès aux prêts bancaires habituels, nous avons fait voté par l’Assemblée la création d’un microcrédit. Nous en poursuivrons la mise en œuvre.
LE FONDS DE DOTATION «CORSICA SULIDARIA»
Nous avons été à l’origine de la création du fonds de dotation « Corsica Sulidaria *. C’est un projet de mécénat collectif qui a pour vocation de créer ou accompagner les partenariats, les actions et les projets visant à faire reculer la pauvreté et les inégalités dans différents domaines (mobilité, alimentation, santé, logement, handicap, lutte contre les discriminations, formation et insertion professionnelle, jeunesse) et à assurer l’équilibre territorial, le lien intergénérationnel, la cohésion sociale, l’entraide et la solidarité. Ce fonds a joué un rôle non négligeable durant la crise du COVID.
LA CONFÉRENCE SOCIALE
A la suite du mouvement dit des « gilets jaunes » dont nous avions reçu un certain nombre de représentants dès novembre 2018, nous avons contribué à la création d’une conférence sociale réunissant les responsables de grandes surfaces, les collectifs, les distributeurs de carburants et les organes de la Collectivité de Corse. Dans le même temps, nous prenions une résolution relative au climat social, au coût de la vie et au problème du prix du carburant en Corse. La conférence, quant à elle, a débouché sur la signature d’une charte avec les grandes surfaces permettant de pratiquer les prix les plus bas sur plus de 200 produits de première nécessité.
LES SALARIÉS DU SECTEUR DE L’AIDE À DOMICILE
Face à la déconsidération, voire la précarisation, dont souffrent les personnels du secteur de l’aide à domicile (SAAD). nous avons soumis au vote de l’Assemblée de Corse un certain nombre de mesures visant à améliorer la situation de ces personnels: hausses de salaires, comptabilisation des heures invisibles, accession à un temps de travail choisi, prise en compte de l’intégralité des frais professionnels, renforcement de la sécurité, par exemple.
LUTTE CONTRE LE DÉCROCHAGE SCOLAIRE
Un décrocheur scolaire a deux fois plus de risques d’ètre demandeur d’emploi par la suite par rapport à un individu sorti du système scolaire, avec un diplôme. Aux difficultés économiques, viennent s’ajouter les difficultés sociales mais aussi psychologiques (perte de confiance en soi,…) et sociétales, avec des jeunes qui peineront à s’intégrer dans la société. Nous octroierons les moyens financiers à la plateforme de suivi et d’appui aux décrocheurs de Corse pour mettre en œuvre les actions de lutte contre le décrochage scolaire. Dans le cadre d’un partenariat renforcé avec l’Education Nationale, nous valoriserons les filières de l’apprentissage dans les établissements et préviendrons le phénomène de décrochage par l’intervention des missions locales auprès des jeunes décrocheurs identifiés au sein des établissements. Il s’agira de renforcer et de développer le partenariat dans le but de mettre en place des actions d’information enrichissantes pour les jeunes : actions d’information dispensées dès la 3ème permettant de diagnostiquer automatiquement les troubles de l’attention et du comportement.
LA CRÉATION D’UN CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE
Nous voulons mettre un terme au sous-équipement des structures de santé, qui est une des causes du renoncement aux soins Nous militons depuis plusieurs années pour la création d’un centre hospitalier universitaire (CHU) à partir des structures publiques existantes sur notre territoire. En obtenant le statut de CHU. l’hôpital proposera un service de soins plus important et plus accessible aux personnes en situation de précarité. Par son caractère attractif, le CHU permettra aux professeurs de renom en médecine spécialisée d’exercer et de former des jeunes médecins sur notre île. Cet objectif était inscrit au sein du programme Corsica 2021 publié en 2010. Des travaux en ce sens ont ensuite été initiés par la Présidence de l’Assemblée de Corse, notamment lors du Ségur de la Santé en 2020. Corsica Libera est. par ailleurs, à l’origine du collectif « Pour un CHU en Corse » composé de nombreux professionnels de santé insulaires. En outre, nous avons déposé une motion demandant la création d’un CHU multisite, cette délibération a été votée à l’unanimité par l’Assemblée de Corse.
CAUSES MULTIPLES À LA PRÉCARITÉ
C’est le cumul de multiples causes qui rendent la situation de la Corse particulièrement propice à l’accentuation des inégalités. 20% des Corses vivent sous le seuil de pauvreté, les salaires sont bas. les taux d’échecs scolaires sont élevés alors que, dans le même temps, la vie y est plus chère (alimentaire, carburant logement, transports) qu’ailleurs, les emplois proposés sont peu qualifiés, les temps partiels se multiplient et des monopoles dans certains secteurs stratégiques se constituent. C’est ce cercle vicieux qu’il convient d’interrompre en menant une politique globale, économique et sociale, à court, moyen et long termes.
TRAITER L’URGENCE
En tout premier lieu, nous traiterons l’urgence : protéger ceux qui vivent dans la rue et leur donner accès au nécessaire vital (sanitaires, hébergement d’urgence acceptant les animaux de compagnie, téléphones portables, lieux de repos, consignes à bagages). Nous assurerons la transparence dans l’attribution des logements sociaux relevant de l’office public de l’habitat corse, seule manière selon nous de garantir la justice sociale.
L’HUMAIN AU CENTRE DE NOTRE POLITIQUE
Nous irons au-devant des personnes durablement éloignées de l’emploi pour les rapprocher de la vie sociale, à l’instar de la démarche TZCLD que nous généraliserons. Les politiques publiques mises en œuvre dans le secteur social ne doivent pas se contenter de répondre aux sollicitations des personnes. Cela suppose de faciliter la relation entre les publics précaires et les services de la Collectivité. Pour ce faire, il conviendra de développer l’information, la pédagogie et l’accompagnement dans les démarches administratives à effectuer. Cela passera par un maillage des services au plus près des territoires, notamment en zone rurale, pouvant accueillir des publics fragiles, être à leur écoute, répondre à leurs attentes et permettre la meilleure orientation possible quant au suivi dont ils auraient besoin.
FACILITER L’ACCÈS AUX SERVICES PUBLICS
Cela passera également par une amplification des horaires de permanences téléphoniques, ainsi que par une meilleure signalétique dans les locaux. Cela supposera, enfin, un effort de communication sur les aides proposées et une implication du service social dans la détection des cas préoccupants proches de la bascule vers une situation d’exclusion.
SOUTIEN AUX ASSOCIATIONS
L’action des associations qui est complémentaire de celle des institutions, est déterminante. Afin d’accompagner au mieux leurs bénéficiaires, le soutien de la Collectivité de Corse à leur endroit doit se traduire :
• D’une part par des aides financières à la hauteur des objectifs qu’elles poursuivent ;
• D’autre part, par un soutien technique (conseils de gestion, aide aux formations des intervenants, relai de leurs communications, appels à projets, échanges d’informations pour aider à la mise en place de politiques adaptées…) ;
• Enfin, par une mise en réseau des acteurs du territoire qui permette au bénéficiaire d’être suivi à chaque étape du parcours qui lui sera proposé et qui correspondra à sa situation individuelle, un circuit fluide où chaque intervenant est un relai et appui au service de la société corse.
AUGMENTATION DU POUVOIR D’ACHAT
Nous mènerons, par ailleurs, une politique tendant à diminuer les charges des ménages en réduisant, par exemple, la facture énergétique, en encadrant les prix des carburants, en développant les transports collectifs, en poursuivant le travail entrepris sur les prix alimentaires, en menant une politique publique en faveur de l’accès au logement.
MOBILITÉ
La mobilité dans notre société moderne ne se suppose pas comme un simple déplacement d’un point à un autre, mais comme une « capacité à » faire. La mobilité est un facteur d’inclusion et d’égalité des chances, parce qu’elle est une condition de la participation à la vie sociale (accès aux services, à un emploi, aux formations, à la culture ou aux loisirs). A l’inverse, l’absence de mobilité est un facteur d’exclusion. C’est pourquoi nous mettrons en place la gratuité des transports dépendant de la Collectivité de Corse pour les bas revenus et fixerons des horaires répondant aux besoins des Corses.
LOGEMENT
En matière de logement, nous envisagerons de développer, par le biais de l’office foncier, l’achat ou la préemption de bâtiments par les communes permettant, grâce à une réhabilitation et un conventionnement avec l’ANAH. des loyers à bas prix. La plateforme Histologe sera déployée pour signaler l’habitat indigne, alimenter un observatoire de l’habitat indigne et donc écarter, à terme, ces logements et inciter à leur réhabilitation par la mobilisation des aides existantes. Dans le domaine du logement, comme dans d’autres, nous valoriserons des services de proximité pour permettre au plus grand nombre de connaître et de mobiliser les aides existantes en matière d’amélioration de l’habitat. Nous mettrons en place un système de cautionnement pour faciliter l’accès au logement dans le parc privé des personnes non éligibles aux dispositifs existants.
UN DÉVELOPPEMENT DURABLE
Dans le même temps, nous mènerons un développement durable et créateur d’emplois valorisants et rémunérateurs :
• Par la diversification de l’économie en implantant de nouvelles filières tout en consolidant les existantes ;
• Par un investissement public fort dans la recherche et le développement ;
• Par la lutte contre les concentrations du pouvoir économique entre les mêmes mains, fussent-elles corses, et la mise en œuvre du statut fiscal et social ;
Cela implique également d’adapter les formations au développement que nous voulons et à l’évolution des emplois. Dans ces conditions, le revenu universel doit être considéré comme un filet de sécurité afin de donner à tous la possibilité de faire ses propres choix.