(Unità Naziunale – Lutte internationale – Publié le 13 juin 2021 – Source) 31 ans se sont écoulés depuis l’arrestation d’Unai Parot (1), de Jon Parot, de Frédéric “Xistor” Haramboure et de Jakes Esnal, en avril 1990. Les quatre prisonniers ont entamé leur 32e année de privation de liberté le 8 avril dernier. Frédéric “Xistor” Haramboure bénéficie pour sa part, d’une “autorisation de détention à domicile sous bracelet électronique” depuis le 24 novembre 2020.
Malgré les divergences quelles qu’elles soient, sur la lecture du passé, la libération de ces militants, est devenue un réél enjeu de territoire. Une étape incontournable.
Une étape à franchir car le processus de paix lancé le 17 octobre 2011 à Saint-Sébastien, doit être renforcé et pérennisé !Presque 10 ans ont passé. Nous nous retrouvons pourtant, dans un contexte juridique, sociétal et politique défavorable, axé sur le tout-sécuritaire au niveau hexagonal, qui nous inquiète profondément.
Une dérive et contexte politique inquiétant.
Depuis des années maintenant, nous sommes témoins d’une véritable dérive en matière d’antiterrorisme , d’une dérogation au Droit français. Une dérive, une logique qui dans le temps, a déformé la lecture de la réalité politique et sociale du Pays Basque et donc le traitement juridique des prisonniers basques.
Liberté conditionnelle et processus de Paix.
Alors que certaines demandes de libérations conditionnelles étaient acceptées avant la Conférence de la Paix d’Aiete, depuis ce 17 octobre 2011, nous avions constaté une régression en la matière.
Les magistrats du siège invoquaient d’abord l’absence de désarmement d’ETA, puis sa non dissolution pour avancer des risques de récidive.
Aujourd’hui, alors que les magistrats du Siège (Les Juges et la Chambres d’Application des Peines de Paris), par la prise en considération du contexte politique ont réouvert la voie des libertés conditionnelles, c’est le PNAT, en invoquant le risque de trouble à l’ordre public et de retour à la dangerosité qui dresse un rempart à cette voie logique et nécessaire pour le processus de paix!
Le PNAT va t’en guerre.
Depuis sa création en juillet 2019, le Parquet national antiterroriste s’est installé dans une implacable logique de va-t’en guerre. L’opposition aux remises de peines de Mikel Barrios, où encore la tentative d’imposer une surveillance à Fernandez Aspurz après sa condamnation ne fait que confirmer, cette logique fondée sur un passé révolu ! Le parti pris du PNAT ne répond pas aux exigences du processus de paix que l’ensemble des institutions et l’Etat ont le devoir de nourrir de façon spécifique. Le Pays Basque a connu des évolutions majeures indéniables !
Nous sommes inquiets sur l’issue des prochaines échéances judiciaires de Ion Parot et Jakes Esnal, à quoi devons-nous nous attendre ? Nous n’accepterons pas une autre issue que celle connue par Xistor Haramboure !
Jon, Jakes, Unai gurekin !
Alors qu’aucun changement ne semble pointer de Paris, nous observons dans le même temps, de nouveaux mouvements à Madrid. Les rapprochements de plus d’une centaine de prisonniers vers le Pays Basque et l’évolution des statuts (ou « grades ») attribués aux prisonniers, laissent entrevoir de nouvelles perspectives.
Comment Paris peut-elle continuer à se cacher derrière la séparation des pouvoirs, pour justifier l’acharnement judiciaire que vivent Jon Parot, Jakes Esnal et l’ensemble des prisonniers basques ?
Renouer le dialogue ne peut se faire à travers des barreaux ! La population du Pays Basque (élus et société civile) attend une évolution radicale de la question des prisonniers basques. La société basque est prête à accompagner tous les pas vers le dialogue afin d’ouvrir ensuite la voie à la question de toutes les victimes de ce conflit, et la mise en place d’une justice transitionnelle.
Pour cela la mobilisation des prochaines semaines sera déterminante!
“ Le temps presse ! Orain presoak!”
31 ans, 31 km ! Autant de kilomètres à parcourir que d’années de prison accomplies ! Cette marche, rappelons-le, survient après l’ascension d’une douzaine de sommets (un millier de marcheurs), en Soule, Basse-Navarre et Labourd, le 8 mai dernier.
Le 10 juillet donc, départ de Bayonne à 8h00. Les marcheurs passeront par Anglet, Biarritz, Bidart et Getari. Arrivée prévue aux alentours de 17h00, à Saint-Jean-de-Luz, avec prise de parole finale en centre-ville. La marche passera principalement par le bord de côte. Un système d’inscription sera mis en place dès la semaine prochaine afin d’évaluer le nombre de marcheur et l’ensemble des détails techniques seront aussi disponibles.