« Non à #rekotika sans l’ONU » – #Corse

(Unità Naziunale – Lutte internationale – publié le 19 mai 2021) Dans un communiqué adressé au Président de l’Assemblée de Polynésie française, Anthony Geros, Président du groupe « TAVINI HUIRAATIRA » revient sur le dossier « nucléaire ».

 

Monsieur le Président,
Par mail en date du 15 mai 2021, le Cabinet de la Présidence me tenait informé que consécutivement au courrier visé en objet, Monsieur le Président de la Polynésie française vous invitait à intégrer la commission administrative ayant pour mission de porter devant le Président de la République les doléances des Polynésiens pour la vérité et la justice sur l’histoire du Centre d’Expérimentation du Pacifique et pour l’accompagnement de l’Etat en réparation des impacts subis à titre individuel et à titre collectif.

Par la même occasion, il vous informait de la possibilité donnée à chaque Groupe de notre institution de pouvoir y être représenté par un de ses membres.

Je ne cache pas ma surprise quant à l’intérêt soudain de l’Etat français à vouloir promouvoir une telle stratégie à l’aune de la publication du livre « TOXIQUE » de Sébastien Philippe et Tomas Statius relatant à partir de faits scientifiques avérés les conditions dans lesquelles la population Polynésienne a été sévèrement impactée par la contamination nucléaire issue du survol de nos archipels et de nos îles par les nuages radioactifs provenant des tirs atmosphériques.

Pourtant le parti auquel mon groupe est affilié n’a eu de cesse dès les années 80 et plus particulièrement en 2004 à travers le Gouvernement TEMARU d’alerter l’opinion publique sur ces exactions.

D’ailleurs dès 2006, le Rapport sur les essais nucléaires établi consécutivement à la Commission d’enquête créée à cet effet au sein de notre institution, avait déjà mis en exergue ces diverses informations à partirdes données déclassifiées de 2003.

De plus, lors de la COP21 qui s’est conclue à Paris le 12 décembre 2015 sous l’égide du Chef de l’Etat français et qui a réuni non seulement l’ensemble des Etats membres de l’Union Européenne mais également 195 autres Etats tiers de la planète, la France s’est bien abstenue de rappeler à la Communauté internationale, avoir pratiqué des essais nucléaires pendant plus d’une trentaine d’années en Polynésie française pas plus quelle n’a retenu dans les conclusions de son Rapport final de prévoir au profit de la Polynésie des moyens de lutte contre le réchauffement climatique.

Plus récemment et plus précisément en 2018, mon Président de Parti, en l’occurrence, Monsieur Oscar, Manutahi TEMARU a été amené, devant l’inertie de l’Etat français à prendre ses responsabilités, à déposer une communication près le Procureur de la Cour Pénal internationale (ICC) de La Haye afin que les différents chefs d’Etat français qui se sont succédés aux affaires de la nation depuis l’ouverture du Centre des essais nucléaires en Polynésie y soient jugés pour crime contre l’humanité.

Pour autant depuis le 17 mai 2013, date de notre réinscription sur la liste des pays non autonomes de l’Organisation des Nations Unies dont nous commémorons aujourd’hui le 8e anniversaire, l’Etat français n’a à aucun moment coopéré aux actions diverses et éparses menées par les formations politiques, associatives, syndicales et cultuelles qui se sont fédérés pour réclamer à la France de prendre ses responsabilités et faire face à son devoir de vérité.

Pire au lieu de cela, depuis 8 années durant, l’Organisation des Nations Unies a regretté le déni de la France à reconnaître la réinscription de la Polynésie française sur la liste des territoires non autonomes en rappelant dans le dispositif de sa dernière résolution (Réf. Résol. n°75-112 du 10 décembre 2020), qu’elle déplorait: «que la Puissance administrante n’ait pas donné suite à la demande qui lui avait été faite de soumettre au sujet de la Polynésie française, les renseignements visés à l’alinéa e de l’Article 73 de la Charte depuis que le territoire a été réinscrit sur la liste des territoires non autonomes par l’Assemblée générale en 2013 ».

Assurément, face à un tel déni et en dépit des déclarations de Monsieur LECORNU sur la question du devoir de vérité face aux essais nucléaires, je pense que nous sommes très loin de la possibilité de voir un jour l’Etat français permettre aux Polynésiens de pouvoir enfin accéder aux informations de valeur et de vérité encore classifiées à la date de ce jour.

Assurément, face à un tel déni et en dépit des déclarations de Monsieur LECORNU sur la question du devoir de vérité face aux essais nucléaires, je pense que nous sommes très loin de la possibilité de voir un jour l’Etat français permettre aux Polynésiens de pouvoir enfin accéder aux informations de valeur et de vérité encore classifiées à la date de ce jour.

Ce qui pourrait éventuellement permettre à mon groupe d’y participer, ce soit que cette table ronde puisse se tenir sous l’égide de représentants indépendants de l’ONU d’autant que depuis 2018, je n’ai pas de doute à me rappeler que le Président de la Polynésie française a lui-même invité le Comité spécial à dépêcher une « visiting mission » pour s’enquérir de la situation institutionnelle de notre fenua ainsi que des informations relatives aux conséquences liées à la question préoccupante du nucléaire.

Vous comprendrez que le positionnement radical de mon groupe face à la préoccupante question du nucléaire, ne lui permettra pas d’intégrer la composition de la Délégation Reko Tika pas plus qu’il ne sera présent à la Commission Administrative que le Président de la Polynésie française a prévu de réunir demain matin sous son égide.
En vous chargeant de bien vouloir l’en informer, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de toute ma considération.

Papeete, le 17 mai 2021

Anthony Geros, Président du groupe « TAVINI HUIRAATIRA » 

 

 

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