(Unità Naziunale – Lutte internationale – Publié le 15 mai 2021) Pendant plus de cinquante ans, l’Etat français a vanté par tous les moyens, ses « essais propres ». 193 tirs atomiques qui ont au contraire et à jamais pollué la terre de nos Anciens et que nous léguerons aux générations futures.
Comme tous les opposants à cette propagande, j’ai été personnellement dénigré, humilié.
Je rends hommage aux autres lanceurs d’alerte et compagnons d’ici et d’ailleurs qui ont permis de libérer la parole ; également le rapport « TOXIQUE » publié récemment qui vient étayer de manière factuelle et indépendante toutes les conséquences que nos malades continuent d’endurer dans leur chair et dans leur âme.
Il faudra beaucoup plus qu’une entrevue à huis clos ici à Tahiti, ou même « une table ronde de haut niveau » organisée dans les bureaux feutrés et insonorisés à Paris, sans témoins.
Après plus de 60 ans de mépris et de mensonge d’Etat, aucune confiance ne peut désormais lui être accordée sans l’arbitrage de l’O.N.U. et d’experts internationaux indépendants. Notre peuple a droit à toute la vérité sur les conséquences sanitaires, génétiques, environnementales et sociétales de ces crimes perpétrés durant 30 ans sur ses terres.
Nous avons un devoir de mémoire pour que l’on n’oublie jamais les 193 crimes commis par l’Etat français envers notre peuple, notamment celui du 17 juillet 1974 avec l’essai aérien Centaure qui a touché ITle de Tahiti, et les souffrances de toutes les victimes de ces crimes. Aussi le 17 juillet prochain, un hommage spécial sera rendu à tous nos malades décédés ou souffrant encore de maladies radio-induites, ainsi qu’à tous ceux et celles qui nous ont guidés et éclairés dans ce combat pour la vérité et la justice.
Et l’Etat français a un devoir de justice envers notre peuple : il doit réparer – ses crimes et rétablir les droits de propriété et de souveraineté de notre peuple tels que réaffirmés par la Résolution 75/112 de l’ONU du 10 décembre 2020.
Ainsi, j’invite toute la population à déposer plainte pour crimes contre l’humanité auprès de la Cour Pénale internationale via un large réseau de référents destinés à accompagner les plaignants dans leur démarche.
A ce titre, une prochaine séance de formation des référents est programmée le vendredi 7 mai à 16h à la mairie de Faa’a, salle Rautea.
C’est notre devoir pour servir l’avenir.
Oscar Manutahi TEMAR
4 mai 2021