(Unità Naziunale – Lutte internationale – Publié le 26 mars 2021 – Source) Un mois après l’emprisonnement de 8 compas anarchistes (dont une a déjà été libérée), à Barcelone, suite aux manifestations en solidarité avec Pablo Hasel (et pas seulement), nous voulons montrer, par cette manifestation, notre solidarité avec elles/eux et avec tou.te.s ceux/celles qui ont subi la répression, ces dernières semaines.
Malgré le fait que, pour montrer notre solidarité avec les compas prisonnier.e.s, il est insuffisant de lancer un appel au rassemblent, nous pensons que toute démonstration de soutien est nécessaire, pour chaque personne qui se trouve derrière les barreaux de l’État pour l’avoir combattu, quelle qu’en soit la raison et quelle qu’en soit la forme.
C’est pourquoi nous ne pouvons pas regarder ailleurs et ne rien dire quand ils arrêtent de manière systématique ceux/celles qui veulent défier les limites démocratiques, par exemple, pour faire l’hypothèse la plus élémentaire, en se rendant à une manifestation non déclarée. Et, évidemment, chaque action qui accompagne ces manifestations, dans le sens de l’attaque de tout signe d’autorité et d’oppression, est pleinement justifiée.
Pour continuer avec une solidarité active, conforme au niveau d’offensive que l’État lance contre tou.te.s celles/ceux d’entre nous qui veulent arrêter de faire comme si de rien n’était, nous devons être convaincu.e.s que si nous voulons changer quelque chose, il y aura un prix à payer. Mais nous ne voulons pas de martyrs, nous n’en avons pas besoin, puisque l’état des choses et la situation dans laquelle nous vivons génèrent tellement de répression et de harcèlements que tout type d’argument en faveur d’une lutte pacifique et normalisée tombe tout seul, rendant compréhensible que comme conséquences celle-ci n’aura qu’arrestations, emprisonnements, persécutions et sanctions. Sans tomber dans un discours victimiste, ni dans des cas individuels ou des chiffres, nous sommes conscient.e.s que la punition qui nous est imposée, à ceux d’entre nous qui décident d’emprunter certains chemins, est la conséquence logique de nos choix, et nous n’avons donc pas besoin de justifier les prisonnier.e.s ou les personnes arrêtées, pour montrer ce qu’il est impossible de cacher.
De plus, partout dans le monde, les luttes sont en train de redémarrer, avec la répression qui en suit, et, heureusement, il y a des personnes qui, malgré les limitations et les difficultés, continuent à contribuer à ces processus, selon leur possibilités, depuis une cellule de prison, comme cela a été cas pour Dimitris Koufondinas, qui a arrêté sa grève de la faim au bout de 65 jours, grâce aussi au soutien de tout un mouvement en révolte qui l’appuyait de façon inconditionnelle. Ou comme c’est le cas des compas au Chili, qui viennent de commencer ces jours-ci une grève de la faim (en continuant à ingérer des liquides).
Ce geste symbolique, sous forme de rassemblement, peut servir à se retrouver entre compas et à envoyer un signe de soutien à tou.te.s celles/ceux qui ne baissent pas les bras, malgré le harcèlement que nous subissons. Espérons qu’il remplisse sa fonction et qu’il puisse créer des réseaux de soutien, parmi nous, et nous donner de la force, et qu’il serve également à faire savoir à tou.te.s ceux/celles qui ont été arrêté.e.s ces dernières semaines et à tou.t.s ceux/celles qui ont été identifié.e.s et fiché.e. dans la but de créer, par la suite, plus de dossiers policiers, qu’elles/ils ne sont pas seul.e.s. Mais nous espérons aussi que cela dépasse les limites d’un simple rassemblement et que nous puissions réfléchir profondément à tout ce qui se passe.
Nous lui envoyons nos salutations les plus chaleureuses et nous serons dans la rue aussi pour Ruyman, qui risque une peine de prison d’1 an et 6 mois et une amende de 770 euros parce qu’il est anarchiste, parce qu’il lutte contre les expulsions et parce qu’il considère l’action directe comme une forme de lutte nécessaire.
Si la répression est permanente, la solidarité doit l’être aussi. Même si le temps apaise les choses et il semblerait que nous nous calmons, parce que nous ne sommes pas capables de construire une continuité au-delà de l’« emportement » initial, nous ne pouvons pas oublier ceux/celles qui sont enfermé.e.s.
QUE LA SOLIDARITÉ SOIT PLUS QU’UN MOT ÉCRIT
LIBERTÉ POUR TOUS, MAINTENANT !