(Unità Naziunale – Lutte Internationale – Publié le 16 février 2021) ETXERAT (2-16-2021). APDHA, Salhaketa Nafarroa, Etxerat, Sare Herritarra, Esculca, Iridia, Oteando, Salhaketa Araba, Caxpou, ICA Ourense, ALAZ, March Against the Macrocarcel of Zuera, CAMPA, Andalusian Federation Enlace, ALA, Provincial Federation of Drug Dependencies Liberation and AVV Arrebato a publiquement manifesté son inquiétude face aux dernières mesures relatives à la pandémie approuvées par le Secrétariat général des établissements pénitentiaires.
Cet organe a recommandé, le 2 février, « de protéger les prisons contre le COVID-19 » jusqu’au 18 février au moins, ce qui signifie, pour ces 18 entités de défense des droits de l’homme, « d’éliminer le seul contact étroit avec la physicalité que les personnes emprisonnées avaient laissé pendant presque un an ».
Quelques jours à peine après l’annonce de cette recommandation, la plupart des prisons dépendant du ministère de l’Intérieur ont suspendu leurs communications. Des milliers de personnes ont été depuis le début de la pandémie sans pouvoir toucher leurs partenaires, amis et famille et vice versa, puisque depuis mars dernier les communications spéciales ont été suspendues, c’est-à-dire toutes les visites intimes et familiales, avec une reprise timide qui être réprimé à nouveau. En raison des restrictions de communication, les établissements pénitentiaires ont offert «en échange» plus de temps pour les appels téléphoniques (payants) et un nouveau système d’appel vidéo afin de remplacer ce contact.
Les établissements pénitentiaires ont rapporté – comme des données très positives – que de mars à mai, 54 000 appels vidéo avaient été passés. Si ce nombre d’appels est divisé par le nombre de prisonniers et de détenus (en excluant le troisième degré), qui sont de 33 500, la moyenne qui en résulte est de 1,6 par détenu. En d’autres termes, un appel vidéo et demi en deux mois. En outre, malgré le fait que les limitations de communication se soient étendues au fil du temps, l’utilisation des appels vidéo comme moyen de remplacer les contacts supprimés n’a pas été maintenue au fil du temps pour toutes les personnes emprisonnées, et encore moins a été étendue.
Le droit de communiquer est garanti dans la Constitution espagnole non seulement en tant qu’expression de l’art. 18.3, mais aussi et principalement de l’art. 25.2 CE, puisque ce précepte constitue la règle spécifique applicable aux droits fondamentaux des détenus. Ce droit a un impact sur le développement de la personnalité des détenus et, par conséquent, acquiert une grande importance pour l’exécution des peines privatives de liberté. Grâce aux communications, les détenus ne sont pas seulement réduits au monde carcéral et ils sont autorisés à interagir avec le monde extérieur.
Depuis le début de cette gestion, de nombreuses associations, ainsi que diverses organisations internationales, ont exigé que le Secrétaire général des établissements pénitentiaires adopte des mesures visant la libération des détenus comme meilleur moyen, et plus respectueux des droits des détenus, de traiter COVID-19 à l’intérieur des prisons. La non-application des mesures à cet égard conduit à l’adoption de mesures absolument restrictives et préjudiciables pour les personnes qui purgent une peine dans l’État espagnol.
Les 18 entités se sont demandé: «Quel risque réel de contagion la communication à travers les cristaux pose-t-elle sans contact direct entre les personnes qui vont visiter et les prisonniers? Quel risque réel de contagion vis-à-vis des communications dans lesquelles un contact direct est autorisé entre les personnes qui vont visiter et les détenus si les mêmes mesures préventives qui ont été imposées dans la rue sont prises? Les fonctionnaires vont et viennent quotidiennement pour travailler dans les prisons de l’État. Et l’administration peut et doit adopter toutes les mesures pour éviter la contagion entre les fonctionnaires et les personnes privées de liberté ».
Cependant, l’adoption d’une mesure aussi restrictive que la suspension des communications, même par le biais des centres d’appels, «représente une atteinte directe et brutale aux droits des détenus, affectant directement la santé mentale de ces personnes, ainsi que gênant leur réinsertion, en opposition à le mandat constitutionnel de l’article 25.2 ».
Saragosse, le 16 février 2021