(Unità Naziunale – lutte internationale – Publié le 14 février 2021) Le 14 février 1952 vers midi, dans le bourg du Moule, les forces de l’ordre tirent sur la population au cours d’une opération « de maintien de l’ordre », faisant quatre morts et une quinzaine de blessés.
C’est dans le nord grande Terre que débute la contestation à la fin de l’année 1951. Les ouvriers de la canne souhaitent une meilleure rémunération et un allègement des tâches. C’est le point de départ d’une mobilisation qui va s’amplifier.
Les revendications concernent alors la rémunération de la journée de travail et l’allègement des tâches sur les champs des békés. Les grévistes demandent que leurs salaires soient similaires à ceux des Français. Ils évoquent la loi du 19 mars 1946 qui faisait des colonies des Antilles des départements français. Puis les revendications s’étendent à une augmentation du prix de la tonne de la canne à sucre.
Le 11 février, les CRS prennent position dans la commune de Moule, qui accueille à l’époque, plusieurs usines de sucre et de distilleries de rhum et le seul port de la côte atlantique. Le 14 février 1952, les grévistes érigent un barrage à l’entrée du boulevard Rougé pour empêcher l’accès de l’usine Gardel aux charrettes de cannes à sucre.
La tension monte et les gendarmes et CRS tirent sur la foule. Le communiqué officiel de l’époque publié par le ministère de l’intérieur dans la presse métropolitaine 4 jours plus tard parle de légitime défense après que les forces de l’ordre aient reçu « des coups de feu blessant un officier et plusieurs gendarmes et C.R.S (…) et des bombes incendiaires ».
Quatre Guadeloupéens sont tués : Constance Dulac, Capitolin Justinien, François Serdot et Édouard Dernon. 14 autres personnes sont blessées. Certaines victimes n’avaient pas de liens avec les manifestants.
(source) (Plus d’infos)
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14 février 1952 -14 février 2024
Ni oubli ni pardon
En février 1952 plusieurs Mouliens vont tomber sous les balles des forces coloniales au service des usiniers sucriers de la Guadeloupe. Pour mater la grève des ouvriers de l’usine Gardel du Moule, les mamblo ont tiré et tué des Guadeloupéens plus précisément de Mouliens dont certains n’avaient rien à voir avec la grève. Mais, il fallait casser du nègre pour mettre au pas la classe ouvrière guadeloupéenne. 72 ans après, l’impunité règne toujours en Guadeloupe pour les forces de répression coloniale. Nous pouvons égrener les noms des Guadeloupéens tombés sous les balles des mamblo, Jacques Nestor, Charles-Henri Salin, Claude Jean-Pierre ou encore Rony Céli entre autres. Ce 14 février 1952, ce sont Constance Dulac, Capitolin Justinien, François Serdot et Édouard Demon qui ont perdu la vie et 14 autres personnes seront blessées. Jamais aucun de ces crimes n’a été puni par la justice française.
Gwadloupéyen nou pa ka oubliyé !
Fait à Pointe-à-Pitre le 14 février 2024.
Le Secrétaire Général de l’UPLG
Jean-Jacob BICEP
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Aujourd’hui nous sommes le 14 février 2016, nou pou sonjé :
Le 14 février 1925, à Duval, aux Mangles, sur le territoire de la commune de Petit-Canal, les gendarmes tirèrent et tuèrent 6 personnes qui revendiquaient un meilleur prix de la tonne de canne ;
Le 14 février 1952, à Moule, les CRS tirèrent et tuèrent 4 personnes qui avaient le tort d’être dans la rue ce jour-là.
Dans les deux cas, des travailleurs réclamaient une rémunération décentede leur travail :
* A Duval, la mobilisation des Colons visait une amélioration du prix de la tonne de canne, car les augmentations du prix du quintal de sucre avaient procuré aux usiniers des bénéfices énormes au retour de la paix en Europe. Pour la première fois dans l’histoire de la classe ouvrière en Guadeloupe, femmes et hommes, d’origine africaine et indienne, s’unirent dans la lutte afin d’améliorer leur vie quotidienne. Six d’entre eux tombèrent sous les balles assassines des forces de répression au service des usiniers.
* Au moule, en février 1952, la grève des Ouvriers Agricoles, des Colons et des Planteurs atteignait son quatrième mois. Pour un meilleur salaire, l’amélioration des tâches et un meilleur prix de la tonne de canne, les travailleurs agricoles étaient parvenus à soulever le pays entier. Les petits fonctionnaires avaient rejoint le combat, et à ce moment-là, tous les syndicats étaient debout au combat. C’est dans la ville du Moule que se cristallisaient d’une part, les oppositions entre usiniers et travailleurs agricoles, et d’autre part, les contradictions entre le pouvoir colonial et les espérancespopulaires. L’Etat colonial a donc choisi de frapper dans la rue, sans faire de distinction afin de briser l’élan des travailleurs. Le bilan fût lourd : 4 morst, 14 blessés graves (estropiés etc…).
En 2016, la répression judiciaire s’abat sur les syndicalistes. Nous assistons à une offensive du négationnisme colonial qui veut réécrire l’histoire. Quand ce ne sont pas des poursuites pour refus de prélèvement ADN, c’est un racket financier à la source, afin de détruire des structures syndicales et affamer homme, femmes et enfants.
Leur objectif : Détruire toute contestation et faire des travailleurs des chiens couchants.
Dans les entreprises, les patrons ne respectent pas les droits acquis et aoeuvrent pour le démantèlement du Code du travail et la criminalisation de l’action syndicale.
Les premières victimes de cette répression d’une autre forme, ce sont les jeunes, nos enfants. Ils sont60 % à être frappés par le chômage. Près de 1/3 de la population activer n’exerce aucune activitérémunérée. Voilà le sort réservé aux travailleurs par le système colonial et capitaliste.
De plus, les problèmes d’approvisionnement et de gestion de notre eau, les problèmes de santé publique (Zika…), et bien d’autres nous assaillent, rendant notre quotidien incertain. La question foncière continue d’être le levier par lequel les voleurs et les brigands s’enrichissent, avec le concours de l’appareil judiciaire.
Travayè é Pèp Gwadloupe !
Annou Doubout pou Défann entéré annou !
Depuis 7 années, le LKP pose les questions qui gênent le Pouvoir Colonial ainsi que les Politiciens courbant l’échne devant leur maître. Tous les problèmes soulevés au cours du mouvement de 2009, sont là AN FIGI A YO ! Ayen po ko réglé !
An Monman nou ka sonjé sa ki rivé an 1925 é 1952…
Annou fè konsyans vansé !!!
Moul 14/02/2016
LKP