« Une vision très coloniale et passéiste de la décentralisation pour un président si jeune. » #Corse

(Unità Naziunale – Lutte de masse – publié le 10 février 2021) Les Corses en général et les militants de Corsica Libera en particulier s’interrogent de plus en plus souvent sur la politique de Pascal Lelarge, préfet de Corse. Sur sa personnalité, certes, mais également sur une fonction de plus en plus controversée.

Nous avons eu en Corse l’occasion de constater le tempérament abrupt et quelque eu borné du personnage. Cela ne relève en rien du hasard: sans doute, encore une fois, « l’homme qu’il faut là où il faut ».

On a bien compris que ce préfet, comme Bernard Bonnet avant lui, a décidé d’agir comme un proconsul. Sans doute lui a-t-on confié comme mission de rendre la Corse à la République dont elle se serait éloignée en décembre 2015. Ce serait à l’évidence la raison pour laquelle il intervient dans notre vie publique à tout propos, s’opposant frontalement aux Corses sans la moindre nuance et avec un mépris qui rappelle furieusement l’époque barbouzarde.

Comme, dans le même temps, il consacre ce qui lui reste de diplomatie à flatter les reliquats du clan le plus réactionnaire pour tenter de faire rentrer les Corses dans le rang. Certains penseront que le préfet n’a pas bien compris son rôle et sa mission, mais cette mission est pourtant certainement plus claire qu’on ne le croit: faire payer aux Corses leurs choix démocratiques par tous les moyens.

Cette hypothèse semble se traduire dans les faits lorsque le préfet Lelarge fait systématiquement obstruction à chaque prise de position de nos élus légitimes. Il est, dans le cadre du plan de relance, le seul interlocuteur de Paris et, en ce sens, rien ne peut se faire sans passer par lui, que ce soit pour les collectivités publiques, les entreprises ou les particuliers. Il y a là une volonté manifeste de contourner les institutions de la Corse pour installer le nouveau gouverneur de Corse, omnipotent, comme seule autorité décisionnaire dans notre pays.

Une vision très coloniale et passéiste de la décentralisation pour un président si jeune.

Il est aussi en tant que préfet, responsable du maintien de l’ordre, avec un bilan plus que mitigé ces derniers temps quand on voit les bavures se multiplier sous son règne. Peut-être doit on là aussi y voir un signe. La fermeté de Paris à l’égard de la Corse et de son peuple laisse certainement croire à certains énergumènes qui composent les « forces de l’ordre » que casser du Corse, voire de tuer en toute impunité est désormais permis.
Cette carte blanche accordée au préfet et aux milliers de policiers, gendarmes et autres #CRS basés sur notre terre est plus que préoccupante et laisse présager au vu des événements récents, que militants politiques, associatifs, ou manifestants, ne sont pas à l’abri désormais des violences policières ou d’une véritable bavure. Les Préfets français se succèdent en Corse mais, au-delà de leur personnalité, c’est bien la mission qu’on leur confie qui les fait débarquer chez nous avec l’uniforme de l’ennemi éternel: celui qui confisque au peuple de ce pays le droit d’exercer des libertés fondamentales et d’accomplir son destin national.

La question n’est même plus tant « quand comptez-vous partir? », que: « quand vous déciderez-vous enfin à ne plus revenir? ».

Corsica Libera
10 02 2021

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