Dans le cadre de l’histoire de la LLN voici un article d’archive :
Retour en quelques dates sur l’histoire du FPCL.
Dans le même temps il existait aussi le groupe clandestin Ghjustizia Paolina. Ce sont les militants de ces deux structures, qui fin 75, aspirent à la fusion de ces deux mouvements principaux. Avant la création officielle du FLNC en mai 1976, plusieurs attentats ne seront plus revendiqués (Mémorial des corses, page 463, volume 5)
Quelques dates du contexte des années 73 à 76
Le 31 janvier 1973 : L’enquête sur le plasticage du bateau italien Corsica-Ferry Panama de la CORSICA LINE, le 31 janvier 1973, dans le port de Bastia, n’a toujours pas permis de déterminer avec certitude si l’attentat avait un lien avec » l’affaire des boues rouges « .
Le 3 février 1973 : La direction de l’usine Montedison, à Scarlino, a néanmoins reçu le 3 février une lettre du » Groupe de survie pour la défense de l’écologie » menaçant de taire sauter l’établissement cette semaine. (source)
Le 15 SEPTEMBRE 1973 : La lutte ANTI-BOUES ROUGES connaît un extraordinaire développement, un des navires fautifs est plastiqué. Action contre un des deux navires utilisés pour le déversement des boues rouges. Une charge de plastic déposée par des « hommes-grenouilles » endommageait sérieusement la coque d’un des navires à l’ancre dans le port de Livourne.
Le 8 OCTOBRE 1973 : La balise radio de la Base Aérienne 126 de SULINZARA (ou de Ghisonaccia à vérifier) est plastiquée. L’attentat est revendiqué le lendemain par le F.P.C.L.
Le 9 OCTOBRE 1973 : Première apparition de sigle F.P.C.L
Le 1er DECEMBRE 1973 : Dans PARIS MATCH, le journaliste FRANCOIS PERETTI, après avoir rencontré au maquis les chefs du F.P.C.L, relate leurs revendications » (…) si l’ordre n’a pas été donné par le F.P.C.L, ce sont des hommes qui nous sont proches qui l’ont exécuté (…) » pour l’attentat d’un navire le 15 SEPTEMBRE 1973.
1974
Dans la nuit du 3 au 4 JANVIER 1974 : La Corse connaît sa première nuit bleue, neuf attentats à BASTIA, AIACCIU, GHISUNACCIA. Deux mois auparavant, le FPCL avait lancé un ultimatum au gouvernement français où il revendiquait le départ dans les soixante jours des colons, des fonctionnaires continentaux et la reconnaissance de la langue corse. Visiblement le délai avait été dépassé.
Dans le courant du mois de janvier 1974 : Le FPCL organise une des premières conférence de presse clandestine dans la Cathédrale d’Aiacciu. Le FPCL expose un programme détaillé réclament un statut pour la corse, et ne réclamant pas l’indépendance.
Des interpellations auront lieu en Corse visant les militants présumés du FPCL comme José Stromboni (libéré le 10 février 1974), Mathieu Filidori (libére en mars 1974) ou bien encore Jean Nicolai. L’état croit avoir démantelé la structure.
Le 30 JANVIER 1974 : Dissolution de l’organisation autonomiste corse FPCL. (associations et groupements dissous en application de la loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et milices privées le FLB-ARE, FLB-LNS, FLB-ALB, FPCL, – ENBATA.)
Le 22 MARS 1974 : GHJUSTIZIA PAOLINA plastique une caravelle à PORETTA BASTIA à la veille de la visite du Premier Ministre Pierre Mesmer.
Le 23 MARS 1974 : GHJUSTIZIA PAOLINA mitraille la sous-préfecture de BASTIA après le passage du Premier Ministre Pierre Mesmer.
Dans un texte d’orientation publié le 29 mars 1974 : Le FPCL déclare « l’action légale est un échec, les autonomistes se trompent mais les chances de la France sont intactes si elle accepte la discussion. Ce que nous proposons tient en quelques lignes. La corse doit être reconnue comme une collectivité territoriale française à statut particulier, dotée d’une assemblée élue au suffrage universel qui dispose d’un pouvoir législatif, les affaires étrangères et l’armée échappant à sa souveraineté. Le FPCL prône encore la double citoyenneté corse et française et l’enseignement obligatoire du Corse, la langue française restant la langue officielle ». (Mémorial des corses, page 463, volume 5)
En juillet 1974 : Le FPCL plastique les avions de la Base Aéronavale d’Ajaccio
Le 27 AOUT 1974 : La F.D.S.E.A organise à AIACCIU une manifestation. Un vent de colère se porte vers la DIRECTION Département de l’Agriculture. C’est le problème des » Colons » dits » Pied Noir » en plaine. Le Directeur de la D.D.A, GUY DEGOS, se retrouve déculotté, un sac de jute sur la tête. Suite à cet » affront « , une dizaine de responsables de la F.D.S.E.A sont arrêtés et transférés à Marseille par avion militaire. Six d’entre eux sont inculpés dont plusieurs dirigeants : FRANCOIS MUSSO , MAURICE ACQUAVIVA et ROGER SIMONI.
Le 29 AOUT 1974 : Des affrontements ont lieu à AIACCIU entre forces de répression et manifestants qui demandent la libération des emprisonnés (F.D.S.E.A) . Un attentat ravage les locaux d’une agence du Crédit Agricole. Les hélicoptères des forces de répression bombardent les manifestants de grenades lacrymogènes. Une vingtaine de personnes sont arrêtées.
1975
Le 27 aout 1975 : Au lendemain de l’Affaire d’Aleria (21 et 22 aout 1975) une nuit d’émeute éclate à Bastia. Selon le livre de Pantaleon Alessandri, « Ces émeutes n’avaient pas été conduites par l’ARC mais par les militants des deux mouvements clandestins de l’époque, Ghjustizia Paolina et le FPCL (Fronte Paesanu Corsu di Liberazione), largement relayés par les habitants de Bastia, jeunes ou moins jeunes. Des types en pyjama avaient fait le coup de feu. » (source Indépendantiste corse, Mémoire d’un franc tireur –
1976
Le 24 avril 1976 : Le FPCL annonce son auto-dissolution.
Le 5 MAI 1976 : C’est la naissance officielle du F.L.N.C (Front de Libération National Corse /FRONTE DI LIBERAZIONE NAZIUNALE CORSU). Dans la nuit 21 attentats dans toute la Corse se font entendre. Il diffuse un tract exhortant chaque corse à devenir » un soldat de la lutte de libération nationale « . Dans la nuit du 4 au 5 mai 1976, une vingtaine de déflagrations secouent la plupart des localités de Corse ainsi que des quartiers de Nice et Marseille. Imprimés dans la région parisienne à 20 000 exemplaires et convoyés dans des conditions rocambolesques jusque dans l’île, des tracts laissés sur place portent la signature de l’organisation à l’origine de cette « nuit bleue » d’une ampleur sans précédent : le « Front de libération nationale de la Corse » vient d’annoncer de façon spectaculaire sa création.