Dans le cadre de l’histoire de la LLN voici un article d’archive :
Le samedi 14 JANVIER 1984 : Le F.L.N.C rend hommage à STEFANU CARDI lors de ces obsèques (15h à Sierrera), des incidents ont lieu entre forces d’occupation et nationalistes.
Selon les témoignages :
Dans la foule qui rend hommage au soldat tué par sa propre bombe, il y a de nombreux militants dont Alain Orsoni. Dans l’église, les chants des groupes Canta et I Muvrini ajoutent une forte gravité à la cérémonie. Dès la fin de la cérémonie à 16 h 40, six membres du FLNC en vestes militaires et cagoules sortent de l’église le cercueil de leur compagnon. À peine celui-ci déposé sur le banc, cinq des six membres tirent en l’air au 357 magnum. Les hommes du commando ont à peine le temps de vider leur barillet que les policiers du préfet Broussard, Ange Mancini en tête, fendent la foule pour les interpeller. Panique. Le commando se réfugie dans l’église. Les militants se jettent alors sur les policiers avec fureur. Coups de poing, coups de pied. Certains policiers, dont Ange Mancini à terre, sont sur le point d’être lynchés. Il ne doit la vie qu’à des nationalistes plus maîtres de leurs nerfs que les autres notamment Pierre Poggioli. (Extrait La Véritable Histoire du commando Erignac –
le FLNC avait prévenu le préfet de police, Robert Broussard, qu’un hommage du FLNC serait rendu au militant décédé. Malgré l’avertissement, les policiers en civil étaient présent dans la foule. (Extrait Journal de bord d’un nationaliste corse, P.Poggioli).
L’enterrement de Stéphane Cardi a d’ailleurs failli tourner au lynchage du commissaire Ange Mancini, qui assistait à la cérémonie installé avec sa troupe sur le mur du cimetière lorsqu’un commando du Front fit son apparition pour rendre les honneurs militaires à notre ami. Donnant alors l’ordre à ses hommes de sauter pour charger le commando et joignant le geste à la parole, Mancini s’était soudain retrouvé seul au pied du mur. Aucun de ses flics n’avait obéi. Le commissaire doit la vie au service d’ordre du FLNC, qui l’a extrait des peau. (Extrait Indépendantiste corse, itinéraire d’un franc tireur, Pantaleon Alessandri)
Vidéo de l’enterrement de Stefanu Cardi :
Le FLNC déclarera lors des obsèques :
« Prima di tuttu, tinimu à rende à u nostru fratellu, Stefanu Cardi, à tutta a so famiglia, un umaggiu smisuratu pè u so sacrifiziu, pè a nostra lotta, pè u nostru populu, pè a nostra storia.
Stefanu Cardi hè u nostru caru fratellu di lotta. U so sacrifiziu interpilleghja a cuscenza culletiva di u nostru populu, com’ella interpilleghja tutte e classe pulitiche chì neganu u prublema naziunale corsu. Sarà aghjà ch’ellu ci voli altri morti, altri sacrifizii, per chì omu si dicirghi per fine à discorre sinceramente d’un prublema chè a storia à vene ùn si pò francà. A morte tragica di u nostru fratellu Stefanu Cardi hè più chè a ripressione pulitica, u risicu corsu da ognunu di i nostri militanti pè a nostra lotta ghjusta.
Quessa devi dà à riflette nant’à a dimensione di a nostra lotta, l ‘ ingaghjamentu di i nostri patriotti. È ammutulì à casu tutti quelli chì ci danu lizzione di curagiu. A nostra lotta, ghjusta, storica, hà disgraziosamente i so martiri, i so eroi chì ci danu più forza chì mai. A storia, dumani, ci numarà i so traditori ».
Le 10 JANVIER 1984 : Menacé de mort par le F.L.N.C, MARC TENNEUIER professeur au lycée FESCH à AIACCIU quitte l’île. (Colonisation de peuplement, Corsisation de l’emploi)
Le 24 janvier 1984 : la villa de Robert Bertrand, un professeur d’éducation physique, saute ! L’action est dédiée à Étienne Cardi, le militant tué par sa propre bombe, enseignant lui aussi… Robert Bertrand quitte la Corse.
Le 25 juillet 1987, un commando du Front rasa définitivement la villa Aboulker. Le martyr de Stefanu Cardi restera gravé dans l’histoire de la lutte du peuple corse. Tout le sens d’un combat était en Stefanu Cardi.