(Unità Naziunale – Publié le 23 décembre 2020) Dans l’indifférence politique la plus froide, le Garde des sceaux a été muselé par le Décret du 18 décembre, destiné à lui retirer toute prérogative au sujet des prisonniers politiques corses. Le silence du tonitruant hâbleur des prétoires est pour le moins étonnant.
Indépendamment de toute justice, le sort de nos compatriotes reste donc entre les mains d’une France coloniale qui ne prend même plus la peine de masquer sa déloyauté.
Le statut de détenus particulièrement signalés (DPS) ne peut être maintenu qu’en cas de violences répétées ou de velléités d’évasion des détenus. En ce qui concerne Alain Ferrandi et Petru Alessandri, rien ne justifie le maintien de ce statut coercitif.
Jean Castex a pris une décision illégale. Le gouvernement français continue de s’embourber sur les chemins tortueux de l’injustice et de l’iniquité, paré d’une fausse légitimité que lui confèrent le corps préfectoral et l’Enarchie, relais de la classe dominante française.
Concernant la Corse, la vengeance d’état est, plus que jamais, le fil rouge d’une nation en perte totale de repères s’évertuant à garder la main mise sur ses possessions, héritées d’un colonialisme barbare, alors qu’elle est incapable de gérer et de maintenir l’ordre sur son propre territoire.
Le sort de nos patriotes est le symbole de la politique inégalitaire et anti-démocratique des différents gouvernements qui se sont succédés. Depuis 2017, cette politique s’est accélérée; la volonté sortie des urnes corses n’a pas eu l’heur de plaire au locataire de l’Elysée et à ses sbires. Ministres, Préfets et autres hauts fonctionnaires zélés n’ont eu de cesse de mettre des bâtons dans les roues à la représentation démocratique de l’Assemblée de Corse.
Aucune décision majeure dans les domaines social, économique ou sanitaire, issue de l’hémicycle corse n’a été entérinée ou mise en œuvre par le pouvoir parisien.
Le sort inhumain réservé à nos prisonniers et à leurs familles est la pierre de faîte qui vient parachever le mur de la honte de ce gouvernement.
On ne s’y prendrait pas autrement pour relancer le cycle mortifère de « violence-répression » qui justifierait de nouvelles tentatives de mise au pas de notre peuple.
La volonté de dialogue unilatérale et le travail institutionnel ne suffisent pas à endiguer ni les agressions constantes perpétrées contre notre société, notre langue et notre culture, ni les atteintes à nos libertés. Nous n’avons que trop abandonné la lutte de masse.
Sdignassi, ùn basta micca ! Ci vol’à mubilizacci !
Piú che maï, per a Liberta, daretu a nostra cara bandera !
Merre di u Poghju di Venacu