(Unità Naziunale – Lutte internationale – publié le 12 décembre – Source) À l’initiative d’Etxerat et après un travail commun, les partis EAJ-PNV, EH Bildu et Elkarrekin-Podemos/IU et les syndicats ELA, LAB, CCOO, UGT, STEILAS, ESK, Hiru, Etxalde, EHNE, CGT et CNT ont présenté une déclaration publique commune aujourd’hui au Palais Euskalduna de Bilbao.
ETXERAT (11-12-2020). Des formations politiques et des syndicats de la Communauté Autonome Basque ont présenté aujourd’hui une déclaration commune concernant la politique pénitentiaire. La déclaration a été lue par Ana Pérez (STEILAS), Raúl Arza (UGT), Maddalen Iriarte (EHBildu) et Irune Berasaluze (EAJ-PNV).
Le 8 février 2020, l’association Etxerat avait invité les partis politiques et les syndicats à une réunion à Donostia-San Sebastián pour leur faire part de « l’urgence d’en terminer avec l’éloignement que subissent les personnes prisonnières basques et, de façon générale, la nécessité de surmonter l’exceptionnalité qui est encore en vigueur dans la politique pénitentiaire qui leur est appliquée ».
Les acteurs politiques et syndicaux présents s’étaient engagés avec Etxerat à étudier la possibilité, après la période des élections, à réaliser une déclaration publique de façon conjointe.
Fidèles à notre parole, le moment est arrivé de faire ce pas par le biais de cette déclaration.
DÉCLARATION D’EAJ-PNV, EH Bildu, Elkarrekin-Podemos/IU, ELA, LAB, UGT, CCOO, STEILAS, ESK, Hiru, Etxalde, EHNE, CGT et CNT
Nous, partis politiques et syndicats présents aujourd’hui devant la presse souhaitons transmettre au Gouvernement espagnol et à l’opinion publique basque et navarraise notre analyse et notre lecture des politiques appliquées par le Gouvernement espagnol aux personnes prisonnières basques.
À de nombreuses occasions, les partis signataires par le biais d’accords dans la majorité des institutions basques et les syndicats par des déclarations, ont appelé au « respect de la Loi Générale Pénitentiaire pour éviter le déracinement durant les peines privatives de liberté, conformément aux principes de réinsertion et de resocialisation de ces personnes, manifestant leur désaccord avec la politique pénitentiaire d’éloignement et dans ce sens, dans le cadre de la nouvelle époque ouverte depuis la fin de la lutte armée de l’ETA en 2011, considérant comme nécessaire une nouvelle politique pénitentiaire qui évite un accomplissement des peines privatives de liberté loin des lieux d’enracinement social et familial, de façon à faciliter la relation avec les proches et pour le bien-être des enfants mineurs en défense de leur droit d’être avec leurs parents ».
La Covid-19 et le confinement ont ouvert un débat sur les conséquences de cette pandémie sur la population carcérale. Les initiatives institutionnelles, politiques et sociales et syndicales ont été nombreuses ces derniers mois pour, s’appuyant sur les recommandations des organismes internationaux, demander depuis l’Europe, Madrid, Gasteiz et Iruña que les autorités compétentes adoptent des mesures spécifiques pour les personnes prisonnières pour améliorer leurs conditions de santé et de sécurité ainsi que leurs droits, garantis par les normes juridiques et particulièrement affectés par l’impact de la crise sanitaire.
Dans le même sens, nous considérons comme particulièrement significative la proposition du Gouvernement Basque du 27 avril 2020 qui affirme : «en accord avec l’article 12.1 de la Loi Organique Générale Pénitentiaire, dans le contexte des conséquences de la pandémie de Covid-19 et dans un objectif de prévention et de protection de la santé publique, articuler de façon générale pour toute la population détenue un plan de rapprochement vers les prisons les plus proches de l’entourage familial de chaque personne prisonnière».
La société de la Communauté Autonome Basque a clairement fait le pari de la paix et du vivre-ensemble, et s’est exprimée de multiples manières et de façon permanente pour demander la fin définitive d’une politique pénitentiaire qui répond à une logique du passé.
En conséquence, nous voulons exprimer ce qui suit:
1. Compte-tenu de la réalité ouverte depuis 2011, transmettre au Gouvernement Espagnol tout le soutien de la société de la Communauté Autonome Basque et des signataires de cette déclaration s’il décide de faire les pas nécessaires à l’application exclusive d’une législation ordinaire et d’une politique pénitentiaire normalisée aux personnes prisonnières basques, surmontant définitivement la situation actuelle, toujours ancrée dans une législation qui répond à la logique d’un passé en voie de résolution.
2. Nous réitérons notre position. Appelant au respect de la Loi Générale Pénitentiaire pour éviter le déracinement lors de l’accomplissement des peines privatives de liberté loin de leur lieu d’enracinement familial et social.
3. Dans ce sens, nous considérons comme urgent de mettre un terme à la politique d’éloignement et, dans le contexte actuel de Covid-19, nous exprimons notre soutien à toutes les propositions destinées à articuler, de façon générale et pour toute la population détenue, un plan de rapprochement vers les prisons les plus proches de l’entourage familial de chaque personne prisonnière ce qui, dans le cas de la Communauté Autonome Basque, implique des transferts vers les centres pénitentiaires de Martutene, Basauri et Zaballa.
4. L’obtention de cet objectif contribuerait résolument à fermer dans la société et dans la politique basque une étape liée au passé et permettrait, avec le souvenir de toutes les victimes, de contribuer sérieusement à un nouveau présent et à un futur centré sur le vivre-ensemble démocratique.
Dans l’objectif de socialiser et de faire connaître cet engagement, nous présenterons cet accord à:
-Au président espagnol Pedro Sánchez; au président de la CAB Iñigo Urkullu.
-À la présidente du Gouvernement de Navarre María Chivite et au président de la Communauté d’Agglomération Basque Jean-René Etchegaray.
-Au Friendship.
-Aux directions des Centres Pénitentiaires espagnols où se trouvent les personnes basques prisonnières.
De même, cet accord sera remis au Parlement Basque et à toutes les mairies de la Communauté Autonome Basque, pour demander leur approbation et ainsi renforcer cet engagement.
Pour finir, nous voulons transmettre aux familles et amis des personnes prisonnières qui subissent cette situation notre engagement à faire les pas nécessaires pour aider à atteindre cet objectif.