(Unità Naziunale – Lutte internationale – publié le 9 décembre, source) Avec la libération conditionnelle de Xistor Haramboure, l’année 2020 se termine sur une lueur d’espoir. Une lumière fragile mais que nous voulons rendre prometteuse…
ARGI DUGU !: Le chemin vers la paix passe par la case « presoak orain ! » : cela doit être une réalité ici, au Pays Basque, comme partout où les conflits d’hier ont pu être dépassés par une volonté d’avenir en commun plus forte que les sentiments légitimes générés par les souffrances d’hier. Le sort immédiat des prisonnier.e.s est un élément constitutif de ce changement radical de perspective.
La décision positive évoquée plus haut a amené les Artisans de la Paix à suspendre l’action de désobéissance civile programmée pour le 19 décembre. Tout en restant totalement mobilisés et vigilants, nous voulons croire que le blocage politique cédera enfin la place à une nouvelle étape qui permettra d’avancer à un rythme plus soutenu vers la résolution définitive des conséquences du conflit. En effet, dix ans après la fin de la lutte armée, après le désarmement et la dissolution de l’ETA, il est temps de reconnaître et de valider l’évolution irréversible qu’a connue le Pays Basque… Il est temps de prendre en considération une société plurielle et engagée qui se porte garante de cette évolution…Nous voulons croire qu’il y a une lumière au bout du tunnel. « ARGI DUGU! » : il y a une lumière au bout du tunnel !
Dans le prolongement de la décision concernant Frédéric Haramboure, il y a Jakes Esnal et Ion Parot, il y a les prisonnier.e.s gravement malades, les prisonnier.e.s âgés et enfin tou.te.s les autres. Plus le temps passe et plus la notion même de prison est incompatible avec le chemin vers la paix. Avec les libérations conditionnelles et autres mécanismes à inventer, il faudra, au plus vite, aller vers un règlement définitif de la question de tous les prisonnier.e.s basques. « ARGI DUGU : PRESOAK ORAIN ! ». Mais, même alors, nous ne serons pas encore au bout du chemin qui permet la paix à toutes et tous, quelle qu’ait été leur situation durant le conflit. Nous disions le 8 avril, jour du désarmement : « Rien ne doit échapper à nos débats. Rien de ce qui a fait cette histoire doit être éludé ou dissimulé. Tout doit être soumis à l’examen critique et à la réflexion politique avec une seule exigence : régler de manière démocratique nos différences… ». Cet exercice est essentiel, mais il ne peut être imposé, il ne peut être unilatéral. Il ne peut être à charge ou à décharge. Il doit contribuer à une mémoire collective respectueuse de toutes et de tous.
Pour construire un avenir en Pays Basque, il faut prendre en compte notre histoire. Nous n’oublions pas notre passé mais nous ne voulons pas être condamnés à le revivre. Avec une perspective qui doit approcher et nous rapprocher : la mise en place d’une justice transitionnelle.
Dans l’immédiat, nous voulons croire en un changement du regard de la justice française sur le processus de paix engagé au Pays Basque. La libération conditionnelle de Frédéric Haramboure ne doit pas être l’exception qui confirme la règle mais, au contraire l’expression de la volonté d’une sortie définitive du conflit par le haut, pour toutes et tous !
Présentation de la mobilisation :
Dans la continuité de la journée de mobilisation du 19 septembre, plusieurs actions locales sont en train de se mettre en place, ainsi qu’une dynamique du monde culturel. Le 26 décembre, un moment de convergence de ces dynamiques aura lieu avec plusieurs rendez-vous locaux culturels . Plazak argitu ! LE CHEMIN VERS LA PAIX : ORAIN PRESOAK ! Les détails de ces actions seront communiqués dans les prochains jours.
Le 9 janvier, une chaîne humaine lumineuse sera organisée sur les quais de la Nive à Bayonne. Du pont du Génie jusqu’au Réduit et la Mairie. Nous illuminerons le bord de la Nive pour exprimer : ARGI DUGU ! C’est Clair pour nous !
Pour cela, la chaîne humaine est convoquée à 17:30 et nous devrons être plus de 2000 personnes.
Réservons notre mètre ou nos mètres : Nous demandons à tou.te.s les participant.e.s de s’inscrire en amont, réservation individuelle ou collective. Nous incitons particulièrement les associations culturelles , sportives, politiques, syndicales… à réserver plusieurs mètres, en suivant une seule règle, un mètre : une personne. Un système d’inscription sera mis en place dans les prochains jours, la chaîne humaine sera divisée en 8 zones, il sera possible de choisir la zone ainsi que le nombre de mètres voulus. Nous insistons sur ces inscriptions, car elles seront la clé d’une bonne organisation le jour J.
Soyons nombreux le 9 janvier à Bayonne.
ARGI DUGU. LE CHEMIN VERS LA PAIX : ORAIN PRESOAK !
Vigilance – mobilisation – droit à la paix – vivre ensemble – espoir.
Bayonne le 9 décembre 2020.