(Unità Naziunale – Soutien international – publié le 8 décembre, source) Devant nous des élections se profilent à grands pas : en 2021, les régionales, que nous abordons dans ce texte d’appel, mais aussi les départementales; et en 2022, les législatives. Quels représentants choisirons-nous ?
A l’orée des prochaines élections régionales, la plupart des candidats potentiels sont tentés de s’afficher en bons élèves de la « région Auvergne Rhône-Alpes ». Tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes de la technocratie déshumanisée.
Cinq années après leur création, le bilan des méga-régions est pourtant sans appel : elles sont toutes dispendieuses, inefficaces, ingérables. Que retient-on aujourd’hui d’Auvergne-Rhône-Alpes ? Un plan de communication dessiné selon les ambitions de son président, des bus repeints en blanc et bleu, une pollution visuelle à l’entrée de chaque commune, le tout financé par nos impôts.
Impossible d’avancer avec des chaussures trop grandes : elles sont comme des boulets à nos pieds. Il en est de même pour les institutions régionales et il faut avoir le courage de le dire. Comment la Savoie va-t-elle se relever de l’effondrement de l’activité touristique due à la crise pandémique ? Nos vies montagnardes ou frontalières nous apportent leur lot de spécificités. Pourquoi nos élus régionaux devraient-ils gérer, en même temps que les questions majeures qui nous concernent, celles de la région lyonnaise, de la Drôme-Ardèche ou de l’Auvergne, en subissant le jeu des inégalités de représentation de chaque territoire ? Que de temps perdu, d’incohérences, de gâchis !
Il est donc nécessaire de dénoncer une organisation qui ne nous convient pas ! Il est nécessaire d’affirmer une force politique appelant la restructuration forte des institutions territoriales dans le sens de plus d’efficacité, de proximité et de démocratie. L’exemple helvétique est probant : des cantons autonomes liés par des relations de coopération sont mieux gérés qu’un grand territoire hyper-centralisé, administré technocratiquement dans une tour d’ivoire opaque et inaccessible.
A défaut d’une évolution rapide, la ligne de conduite du Mouvement Région Savoie (MRS) et de tous les élus de notre Fédération Régions et Peuples Solidaires (R&PS) sera d’envoyer des représentants engagés pour appliquer une politique relocalisée de nos moyens régionaux.
Il est temps de relocaliser, la crise pandémique nous l’a clairement démontré. Les échanges mondiaux sans cesse grandissants, ainsi que les grandes concentrations de populations, d’industries, de production agricoles intensives mettent nos sociétés et notre environnement en danger. Pour ramener l’activité économique, il est urgent de s’interroger sur les multiples normes, règles administratives, démarches ubuesques, prélèvements injustes, le tout trop souvent inadapté à nos territoires : tout ceci a pris le dessus sur la prise d’initiatives et l’engouement collectif.
Il est temps de relocaliser l’économie, mais aussi la démocratie, malmenée ces dernières années par des fusions absurdes à tous les niveaux institutionnels, à commencer par nos communes…Nos élus s’y engageront tout au long de leur mandat.
Il est temps aussi de relocaliser nos services publics : santé, formation, justice…, et de nous en réapproprier la gestion.
Il est temps de redonner du corps et de l’esprit à nos territoires, dans une époque où l‘uniformisation urbanistique envahit nos paysages de manière mortifère. La culture savoisienne doit être mise en valeur : elle est une richesse collective à redécouvrir et développer de sorte que nous puissions toutes et tous la partager.
Nous sommes nombreux, à juste titre, à nous détourner des grandes formations politiques nationales. Les prochaines élections sont une opportunité à ne pas manquer pour enclencher une reconstruction positive de nos territoires, à la condition que nous soyons mobilisé(e)s et engagé(e)s.