(Unità Naziunale Publié le jeudi 17 avril 2008) L’année 2008, une énième année répressive en Corse mais aussi dans le monde, et plus particulièrement au Tibet (des milliers d’interpellations).
C’est dans ce contexte que s’organise la journée internationale des prisonniers politiques un mois avant.
Cette année là nous (le site Unità Naziunale) reprenons les appels de Kalera de mars 2008 et du Comité Anti Répression de 2006, ainsi que des appels de divers prisonniers politiques dans le monde afin de promouvoir cette journée.
C’est Paris (avec le Comité Anti Répression de Paris) qui organise une mobilisation pour cette journée spéciale, voici les affiches :
Le 17 avril 2008 : (12:59 Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org – Corse – Lutte de Masse) Ce soir, au Centre international de culture populaire (CICP), à Paris, une rencontre a réunie plus d’une centaine de personnes dans le cadre de la Journée internationale de solidarité avec les prisonniers politiques.
Pendant plus de quatre heures, les personnes présentes ont pu entendre les témoignages de plusieurs représentants d’organisations (Palestiniens, Basques, Corses, Mapuches, Turcs, militants anti-impérialistes, etc.) luttant contre la répression et pour la libération de tous les prisonniers politiques.
Le CAR était présent à cette initiative, par le biais de sa section à Paris (Sylvain Duez-Alesandrini, Yoann Isambert, Romain Paoli…), et a pu présenter à la tribune la situation de nos prisonniers politiques, la demande de rapprochement de ces derniers, la répression quotidienne de l’état français dans notre pays et le déni de justice dans les cours spéciales françaises, notamment dans l’affaire d’Yvan Colonna. L’intervention du CAR s’est terminée par une salutation à tous les peuples en lutte et à tous les prisonniers en résistance de part de monde.
Intervention du Comité Anti-Répression à Paris (texte commun) pour la journée internationale des prisonniers politiques
Il y a 4 ans, à Donostia (Saint Sébastien), au Pays basque, les représentants de différents mouvements de libération et des membres d’associations de lutte contre la répression se sont réunis pour parler ensemble de la question des prisons, et pour initier des actions communes destinées à favoriser l’information et la solidarité avec les prisonniers politiques partout dans le monde.
Par delà les distances géographiques, les situations historiques diverses, les conditions de lutte et les objectifs différents, ces mouvements constataient en effet qu’ils faisaient face à des ennemis communs, partageant les mêmes méthodes de répression contre l’expression des aspirations populaires. Parmi ces méthodes, et au cœur de la violence exercée par les États impérialistes et leurs représentants régionaux, se trouve l’usage massif de l’emprisonnement à l’encontre non seulement de combattants, mais de toutes les formes de lutte et de résistance.
Loin d’être un outil de régulation sociale, un mal nécessaire, comme elle est communément présentée, la prison est avant tout, d’une manière générale, un instrument politique de contrôle et d’asservissement d’une société. L’évolution récente du nombre de personnes incarcérées en France en est une illustration : de 2001 à 2007, on est passé de 47 800 à plus de 61 000, soit plus de 20 % d’augmentation, et ceci sans compter les milliers de prisonniers dans les « centres de rétention » créés ou agrandis ces derniers temps dans le cadre des politiques d’expulsions à l’encontre des immigrés.
Cette augmentation, qui ne suit aucunement celle de la délinquance ou de la criminalité, résulte directement de l’évolution des politiques pénales, avec l’application de peines de prison beaucoup plus fréquentes et de plus longue durée. Derrière cette évolution, un message destiné à l’ensemble de la société : toute difficulté, tout conflit, tout problème social doit se résoudre par la contrainte, la menace, la violence et la privation de liberté.
Aussi, plus qu’un instrument politique parmi d’autres, la prison est l’outil principal à la disposition des classes dirigeantes pour façonner les sociétés modernes, et faire qu’elles soient fondées sur la peur, l’individualisme et l’isolement plutôt que sur la solidarité, les projets collectifs et la recherche du bien commun. Dirigée contre l’ensemble de la société, et particulièrement contre les plus pauvres, la prison l’est donc tout naturellement en priorité contre ceux qui, au sein de cette société, résistent et s’opposent à l’injustice. L’emprisonnement politique, partout dans le monde, progresse lorsque progressent la lutte populaire et la remise en cause des dominations.
Il s’accompagne de diverses formes de persécution : la torture, l’éloignement, la répression physique ou économique à l’encontre des familles ou des proches, jusqu’à la simple élimination des prisonniers. Lorsqu’il s’intègre à une politique de colonisation et d’occupation, il constitue le moyen d’asphyxier un peuple, de détruire ses forces vives pour tenter d’obtenir sa soumission.
L’exemple de la Palestine, où le nombre de personnes passées depuis 40 ans dans les prisons israéliennes représente plus de 25 % de la population sous occupation, est particulièrement significatif. Les situations au Pérou, en Argentine et au Chili à l’encontre du peuple mapuche, au Kurdistan, mais également tout près de nous au Pays basque ou en Corse, sont là pour le confirmer. Aujourd’hui, quatre ans après la Conférence de Donostia qui institua ce 17 avril Journée internationale de solidarité avec les prisonniers politiques, force est de constater que, particulièrement en Europe, la situation des prisonniers politiques s’est dégradée.
Les États européens, si prompts à donner des leçons de démocratie aux pays du monde avec lesquels ils entretiennent des relations de domination et d’exploitation, si disposés même à prendre parfois leurs distances avec le « grand frère » états-unien lorsque celui-ci foule ouvertement aux pieds les droits humains les plus élémentaires et l’habeas corpus en Irak ou à Guantanamo, sont pourtant engagés clairement dans un même mouvement policier, judiciaire et législatif de réduction des libertés et de renforcement de l’arbitraire. L’extension juridique de la notion d’ « association de malfaiteurs » permettant l’arrestation et la condamnation de militants sur la seule base de leur participation à des réunions ou de l’expression de leurs opinions, l’institution de nouvelles lois permettant de décider rétroactivement l’augmentation de la durée de la peine d’un prisonnier déjà condamné ou la prolongation indéterminée d’une détention, l’interdiction de mouvements politiques sur la seule base de leurs objectifs et l’emprisonnement de leurs dirigeants et militants… :
autant d’exemples qui, en Espagne, en Italie, en France, montrent une évolution identique. A cela s’ajoute un acharnement judiciaire renforcé à l’encontre des militants anti-impérialistes : ex-militants de la Faction armée rouge ou militants turques en Allemagne, militants d’Action directe ou réfugiés italiens en France, etc.
Face à cette situation, que faire ?
dominants pour poursuivre et amplifier leur politique de répression et de criminalisation. Ensuite, le faire ensemble, dans notre diversité. Affirmer ensemble notre fraternité avec les luttes des prisonniers dans le monde. Affirmer ensemble que la répression n’est jamais une solution et ne pourra jamais annihiler la lutte d’un peuple ni les aspirations internationales à plus de justice. Affirmer ensemble que la prison, au même titre que l’esclavage ou la torture, fait partie des atteintes à la dignité de la personne dont l’humanité doit se libérer pour construire son avenir. La réunion de ce soir est un modeste pas dans ce sens. Elle peut constituer le point de départ d’autres initiatives, rassemblant d’autres associations et mouvements de lutte, afin de faire mieux entendre notre voix à tous. Enfin, chacun à notre niveau et selon nos possibilités, apporter concrètement notre solidarité et notre aide aux prisonniers et à leurs familles, et lutter ainsi contre l’isolement dans lequel ils sont maintenus.
Vive la lutte des prisonniers politiques, en Europe et partout dans le monde !
Signatures: A.G.E.N., Campagne “Palestine 60 ans de résistance”, Cumitatu contr’à a ripressione (CARCorsica), Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdhallah, Comité Perou, Comité de solidarité avec le peuple basque Paris, Comité Tayad, Ka Kiñe, Ne Laissons Pas Faire, Secours Rouge.
(Unità Naziunale Publié le 16 avril 2008) Message pour la journée du prisonnier politique du 17 avril 2008 :
A tous ceux qui luttent !
Le voile noir de la réaction flotte sur l’Europe. Pas une année sans qu’un pays ne tombe sous la coupe de la droite extrême. Quant à leurs soit disant adversaires, ils ne valent guère mieux si ce n’est qu’ils sont pire en alliant la bonne conscience à la dictature libérale. L’Otan et le militarisme sécuritaire gagnent du terrain dans les têtes et sur les champs de bataille. Nous devons partir de ce constat : le mouvement révolutionnaire a quasiment disparu de l’horizon continental. Bien sûr, ici et là des poches de résistance dressent encore nos drapeaux. Ailleurs les militants anti-capitalistes s’engagent tant bien que mal dans des processus de recomposition. Ces processus sont fragiles et souvent contradictoires mais ils ont l’infini mérite de dépasser l’aveuglement des ghettos et les alibis sectaires de la décomposition. Depuis des années, seule une infime minorité de militants se préoccupe de la détention politique. Les autres demeurent sourds et absents. Et beaucoup la nient tout bonnement à coup de postulats dogmatiques. Pour quelques uns « il n’y aurait pas de prisonniers politiques » et pour d’autres « il ne s’agirait que de terroristes ayant le sort qu’ils méritent ». Cette arrogance de la fausse radicalité et ce conformisme frileux découlent tous deux de nos défaites collectives et du recul des positions révolutionnaires. Ainsi les justifications se tricotent à la veillée pour ne jamais participer aux mobilisations solidaires chargées de trop de poudre et de sang. Et quand ils y participent, par exemple, lors d’une campagne contre l’extradition menaçant un militant, ils sont d’autant plus confortés lorsque le détenu, pour se sauver, renie son engagement passé, critique les actions commises ou claironne ad nauseam le refrain de l’innocence. Ainsi, au fil des années sur le terrain de la solidarité, la dépolitisation s’est aggravée. Aujourd’hui, il n’est pas rare d’entendre dans la bouche de nombreux militants le discours du pouvoir bourgeois à propos de la loi, du droit et de la justice, et avant tout dans la condamnation de la violence révolutionnaire. Lors des tentatives actuelles de recomposition de la gauche révolutionnaire, nous, prisonniers politiques et avec nous les membres des plus anciens groupes de soutien, avons le devoir d’introduire et de débattre de la question de la détention politique et ainsi de la replacer au cœur des préoccupations militantes. Ainsi nous enrichirons de nos expériences le camp anticapitaliste et participerons à la conscientisation et aux actions de la solidarité de classe. Sur le terrain de la détention politique, cette solidarité ne peut être un positionnement éthéré, elle réclame des mobilisations conséquentes, une convergence de larges secteurs et une pratique de longue durée. Et sur la base des combats passés et présents, elle doit se développer autour de deux revendications permanentes :
– Dissolution des tribunaux d’exception et abrogation des lois spéciales. – Amnistie des prisonniers politiques. Cependant nous sommes d’accord, la détention politique n’épuise pas la question de la prison ni bien évidemment celle de la répression de classe, mais plus que jamais à notre époque, elle se situe au cœur du système répressif et matérialise la menace permanente contre tous ceux qui osent s’organiser, lutter et résister. Et en premier lieu contre ceux qui entrent en rupture avec la collaboration et le régime autoritaire libéral. La détention politique est le nœud gordien du système répressif. Là où s’inscrit jour après jour en béton et en fil barbelé la violence de l’Etat réactionnaire. La détention politique constitue un des baromètres du rapport de force et de l’antagonisme des classes. Aujourd’hui près de 300 prisonniers politiques sont enfermés dans ce pays, ils subissent un arbitraire quotidien ; censure, dispersion, brimades, interdits… Et certains camarades sont isolés, quelques-uns depuis des années et des années. Le seul but de ce traitement est de les briser et de les retourner contre leur propre engagement. Les tribunaux spéciaux espèrent ainsi les utiliser dans les campagnes de contre-propagande pour la pacification sociale et politique. Pour l’Etat, un détenu qui agit en prisonnier politique et revendique son action passée est à éliminer. Depuis des années, la multiplication des lois sécuritaires et des instances spéciales (en particulier la perpette réelle et la création de l’application des peines anti-terroriste) œuvrent à cadenasser le système du « nouvel anti-terrorisme ». Si de nos jours, cette menace n’atteint pas encore l’ensemble de la gauche anticapitaliste, cela ne tardera pas dès les premiers signes d’une reprise de pratiques contestataires de masses. Quand nous en serons à cette étape, notre conscience et notre expérience se révèleront décisives. Voilà pourquoi la question de la détention politique doit être inscrite comme un des points cruciaux de la recomposition de la gauche révolutionnaire. La répression des résistances de notre classe mondiale et des peuples opprimés est l’axe fondamental de la guerre en cours frauduleusement dénommée « guerre contre le terrorisme et pour la sécurité ». C’est la nouvelle forme de la lutte de la classe bourgeoise impérialiste où elle inscrit à chaque étape la criminalisation jusqu’à la négation totale des questions politiques posées par l’opposition à ses planifications les plus sordides. Comme le procès de travail, la répression, la guerre impérialiste et la guerre civile sont mondiales. Aucun sujet d’actualité ne peut être abordé séparément de ses implications transnationales. Et à chaque instant, notre solidarité de classe est un combat brisant les murs et les frontières. La semaine passée, la bourgeoisie et les bobos défilaient dans les rues en brandissant les photos de militaires et de policiers colombiens dont beaucoup sont des tortionnaires du régime narco-libéral et les complices des escadrons de la mort. Aujourd’hui, je veux adresser un message de solidarité aux détenus et guérilleros des FARC et de l’ELN. Auquel j’y ajouterai un salut pour les camarades chiliens du FPMR détenus dans les prisons brésiliennes de Lula. Et également pour les prisonniers du PCP et du MRTA, enterrés vivants dans les geôles du gouvernement social-démocrate péruvien. Alors que les forces impérialistes et colonialistes sont engagées dans l’agression « anti-terroriste » contre les peuples du Moyen-Orient, je terminerais par un message de solidarité destiné aux résistances palestiniennes, libanaises et irakiennes, fer de lance des peuples de la région et à leurs prisonniers politiques : – A tous ceux qui subissent les agressions de l’OTAN, des sionistes et de l’armée US – Aux habitants des villes et des camps bombardés. – Aux populations livrées aux mercenaires et autres supplétifs et menacées par les escadrons de la mort et les « assassinats ciblés ». – Aux résistants arrêtés, torturés, enlevés, déportés à Guantanamo ou disparus dans les prisons secrètes de la CIA. – Aux milices ouvrières des quartiers populaires de Bagdad, aux grévistes et aux émeutiers du Caire. – Aux prisonniers communistes libanais, Samir Kuntar détenu dans les geôles de l’Etat sioniste depuis 1979 et au camarade Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné en France depuis octobre 1984. A tous ceux qui résistent ! Votre combat est notre combat !
J. Marc Rouillan Prisonnier Politique d’Action Directe
Prison des Baumettes Marseille
avril 2008
(Unità Naziunale Publié le 19 mars 2008) L’appel de kalera en mars 2008
Le 19 Mars 2008 : (13:00 Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org – Corse – Lutte de Masse) Une année de plus, nous lançons un appel pour la célébration de la journée des prisonniers politiques le prochain 17 avril 2008, comme il a été décidé à la première Conférence sur les Prisonniers Politiques l’année 2004 à Donostia.
À cet effet, nous appelons à tous les groupes de support avec les prisonnières et les prisonniers politiques pour réaliser des mobilisations et des rassemblements pour que la solidarité avec eux soit écoutée dans le monde entier. Nous avons préparé le texte que nous vous envoyons en annexe, afin d’être approuvé pour nous tous de façon à être lu dans toutes les mobilisations du 17 avril.
Nous voulons profiter de cette occasion pour vous rappeler que le site www.kalera.org est à votre disposition et que vous pouvez nous envoyer toutes les convocations, appels et nouvelles pour les mettre sur ce site. La Conférence de Solidarité Internationale avec les Prisonniers Politiques a eu lieu il y a déjà quatre ans, à Donostia.
C’est là que des organisations et des personnes engagées dans la solidarité avec les prisonniers politiques et contre la répression se sont impliquées pour impulser les mécanismes susceptibles d’améliorer la communication et la mise en place d’initiatives communes de dénonciation et de lutte. Une des décisions prises lors de cette Conférence fut la désignation du 17 avril comme Journée Internationale de Solidarité avec les Prisonniers politiques, laquelle, actuellement, garde toute son importance et toute son actualité.
Nous sommes confrontés aujourd’hui dans différents pays de la Planète à un renforcement des mesures répressives de la part des États qui limitent, chaque fois plus, les droits et libertés, et à une extension et une justification de la torture, de l’isolement et même de l’élimination physique des personnes dissidentes politiques. Il est clair que l’on assiste à une aggravation des conditions de vie des personnes incarcérées en différents régimes d’arrestation ou de détention. Ce qui suppose une criminalisation plus aiguë des mouvements qui travaillent pour dénoncer la répression et pour élargir la solidarité avec les personnes arrêtées et incarcérées.
Ainsi, les conditions de vie des prisonniers politiques en Turquie ; les mesures de criminalisation des protestations émises par les Mapuches ; l’utilisation des mécanismes de guerre contre des pays tiers mis en œuvre par le narco gouvernement de la Colombie ; l’extension des méthodes de la lutte « antiterroriste » contre les mouvements associatifs et la dissidence politique en Catalogne, à Madrid et en Italie ; la mise en place de mesures qui vont à l’encontre de la législation internationale et du respect de la souveraineté des États tiers par les États-Unis d’Amérique et la création d’espaces sans loi, tels que Guantanamo, ou les vols secrets avec les personnes arrêtées en violant tous les droits ; la mise en œuvre de nouvelles mesures de prison et l’élargissement de la peine sine die dans les États espagnol et français ; la répression déchaînée au Sahara ou l’agression militaire contre les mouvements politiques et la population civile en Palestine ; la criminalisation de la solidarité envers les prisonniers politiques au Pays basque… toutes ces mesures nous préoccupent et nous obligent à élever la voix pour les dénoncer et à lutter pour y faire face avec de nouveaux outils.
Le 17 avril de cette année doit être un jour pour faire connaître ces revendications, ce jour doit servir à créer un espace commun de lutte, il doit constituer un véritable bloc contre ces mesures qui limitent les droits et les libertés, un espace de rencontre de la résistance contre la répression. Nous appelons par ce tract à travailler pour nous retrouver une nouvelle fois dans la rue, en brandissant le drapeau de la solidarité avec les prisonniers et prisonnières politiques. Eux, ils globalisent la répression, nous, nous appelons à internationaliser la lutte et l’espoir.
KALERA