(Unità Naziunale Publié le 10 avril 2020) Notre pays est touché par une crise sanitaire sans précédent. Cette crise mondiale aura des répercussions inévitables sur nos habitudes, sur notre façon de consommer, sur nos déplacements et bien évidemment sur notre économie.
Alors que la priorité aujourd’hui est de protéger notre population avec des mesures exceptionnelles, telles que le confinement, notre mouvement Corsica Libera a déjà commencé à se projeter sur l’après covid-19, sur demain…
En réalité nous nous battons depuis des années pour l’accession du peuple corse à une souveraineté pleine et entière, aujourd’hui seule solution viable pour sortir de cette crise.
En effet nous pensons plus que jamais que l’indépendance de notre pays représente la solution.
À titre d’exemple, nos professionnels de Santé auraient pu mettre en place plus rapidement une stratégie de dépistage et de traitement plus conforme à l’intérêt des patients corses sans en demander la permission à Paris qui le leur a d’ailleurs interdit. Pour s’en convaincre, il n’est qu’à regarder l’Islande indépendante qui protège ses frontières et teste toute sa population, avec aujourd’hui moins d’une dizaine de morts dûs au coronavirus.
Depuis longtemps maintenant, nous savons que le modèle que nous subissons ne représente pas un modèle stable et durable pour notre pays, et a des effets sociaux délétères. Pendant de trop nombreuses années il nous a été imposé un développement économique basé seulement sur deux axes majeurs : celui du tourisme et celui du bâtiment.
Concernant le tourisme, il ne s’agit pas d’un tourisme contrôlé, s’étalant sur l’ensemble de l’année, mais seulement d’un tourisme de masse, que nous pouvons qualifier de tout tourisme et sur une période très courte. A tel point que l’ensemble des entreprises du secteur se voit aujourd’hui dans une situation financière dramatique car la saison estivale 2020 risque fort d’être une saison blanche.
En ce qui concerne le bâtiment et sa course effrénée à encore et toujours plus de constructions, s’inscrivant dans une logique de bétonisation généralisée de notre pays, il ne peut plus représenter, dans cette configuration, un axe de développement prioritaire.
À la fin du confinement, notre mouvement Corsica Libera invitera l’ensemble des acteurs économiques de Corse (les représentants des chambres de commerces, des différents corps de métiers, etc…) à réfléchir à une véritable révolution de l’économie Corse. Les « assises de l’économie » de la Corse seront donc organisées, si possible lors des prochaines Ghjurnate Internaziunale di Corti. Le projet de société auquel nous n’avons cessé de travailler se précisera et fera la démonstration de sa cohérence et de sa pertinence.
En attendant ce changement radical qui aura ses effets sur le moyen/long terme, notre mouvement s’inquiète pour l’ensemble des entreprises constituant le tissu économique de l’île.
Nous le disons très clairement, les mesures prises par l’Etat pour l’ensemble des entreprises françaises, est très largement insuffisant pour nos entreprises corses.
Le recours au dispositif d’activité partielle est un dispositif qui existait déjà. Le fonds de solidarité ne permet qu’à trop peu de chefs d’entreprises de percevoir l’aide des 1 500 euros.
Enfin, les mesures de report des échéances d’emprunt en cours, de report des charges fiscales et sociales, ou encore le recours au prêt garanti par l’Etat (PGE), sont autant de mesures qui contribuent à un endettement supplémentaire des entreprises.
Il s’agit en effet de mesures immédiates qui permettent à nos entreprises d’avoir un « bol d’air » aujourd’hui, mais qui les maintiendront endettées demain.
Certaines d’entres elles se retrouvant de fait dans des situations très inconfortables.
Des mesures à la hauteur du désastre annoncé pour tous doivent être exigées par l’ensemble de la société Corse :
– l’année « blanche » fiscale pour l’exercice 2020;
– l’annulation des charges sociales pour les mois de février à juin 2020;
– l’annulation des charges fiscales, y compris la TVA, pour les mois de février à juin 2020;
– la généralisation du fonds de solidarité et de l’aide de 1 500 euros à l’ensemble des indépendants, micro-entrepreneurs, professions libérales pour le second trimestre 2020;
– pour les chefs d’entreprises (sociétés et entreprises individuelles) des sociétés du secteur du tourisme ou encore des entreprises saisonnières : la mise en place d’une aide sous forme de rémunération pour les mois d’Octobre 2020 à mars 2021;
– la participation significative des assureurs aux fonds de solidarité;
– la contribution des revenus du capital à l’effort national corse, notamment en ce qui concerne les grands groupes aux intérêts souvent étrangers à ceux de notre pays.
Force est de constater que l’obtention d’un statut fiscal et social, comme nous l’avons réclamé depuis de nombreuses années, nous aurait permis d’encaisser mieux le choc et de nous relever. Aujourd’hui, pour porter ces justes revendications, plus que jamais l’union nationale que nous avons toujours préconisée est de mise. Nous appelons tous les Corses, et en particulier ceux qui en ont validé le principe en soutenant la démarche Pè a Corsica, de nous rejoindre pour qu’à nouveau, tous ensemble, nous fassions entendre la voix de notre peuple.
Corsica Libera