Le 25 février dernier nous écrivions à la rectrice pour reporter la rentrée des vacances de février du 2 mars de 15 jours dans la perspective de l’épidémie, avec l’établissement de contrôles pour les gens qui rentraient de vacances d’Italie et de France.
On nous a regardé avec de gros yeux jugeant la mesure » trop brutale » et il ne fallait pas être « alarmiste », on allait mettre du savon dans les écoles (il n’y en avait pas précédemment), des mouchoirs en papier et hop l’affaire était dans le sac, de toute façon cela n’était pas plus grave qu’un rhume!!.
Début mars les premiers cas apparaissaient à Aiacciu et Bastia nous réitérons de manière beaucoup précise notre demande de fermeture des établissements scolaires sur Aiacciu, toujours le même refus ce n’est pas la peine, « cela ne servirait a rien », l’absentéisme d’enseignants et d’élèves se faisait de plus en plus sentir, nous interpellions l’exécutif de Corse pour qu’il fasse pression sur le préfet et l’ARS. Le dimanche 8 le préfet annonçait enfin la fermeture des écoles sur Aiacciu seulement provoquant une onde de choc.
Le lundi l’exécutif de la CdC par la voix reprenait enfin les propositions de l’APC. Nous exigeons l’élargissement des mesures des fermetures au grand Aiacciu et à toute la Corse. On nous rétorque que la mesure est déjà lourde. Les parents se mobilisent dans toute la Corse pour exiger la fermeture, et l’APC appuit cette mobilisation, l’absentéisme est énorme malgré les menaces de l’administration.
Le mardi la mesure est étendue au grand Aiacciu, le lendemain à toute la Corse. Pour aujourd’hui 12 mars voir le président de la république française étendre la mesure à tous les établissements scolaires de France. 15 jours de perdus pendant ce laps de temps l’épidémie a explosée et est devenue pandémie mondiale.
La Corse est aujourd’hui gravement touché 64 cas, 4 décès et demain… Gouverner c’est prévoir et anticiper, le gouvernement Macron et ces représentants ont fait semblant de courir après le virus au lieu de l’empêcher de se répandre tout en minimisant les risques et l’ampleur de l’épidémie.
Et ce au mépris de ce qui se passait en Italie et qui s’était passé en Chine, avec un brin de mépris et condescendance pour le moins déplacée. Le tropisme jacobin qui avait conduit au désastre suite au nuage de Tchernobyl a fait encore plus fort aujourd’hui. Avec des conséquences sanitaires, économiques, sociales et humaines incalculables. Le peuple corse doit se préparer à affronter une épreuve terrible dans laquelle l’inconséquence et l’irresponsabilité de ce gouvernement l’a précipité. Nous devons trouver en nous même les forces pour combattre comme le fait le peuple sarde, le peuple italien de manière admirable.
Di cori e di stintu pà i nosci ziteddi, pà i nosci vechji duvemu combatta è disfà a biscia chi oghji minaccia a tutti in ogni famidda.
Le Président
Denis Luciani