(Unità Naziunale Publié le 1er mars 2020) L’heure du SURSAUT est arrivé ! La Guadeloupe, notre pays, doit cesser de douter d’elle-même. La situation coloniale que nous vivons et qui détruit toutes les richesses et les valeurs de notre peuple doit se terminer.
Le peuple guadeloupéen sait faire preuve de dignité, d’initiative, voire de génie et de dynamisme. De nombreux jeunes (et moins) font des efforts exceptionnels pour gagner leur place et par là même impulser le pays dans la direction du développement malgré les blocages de tous ordres qu’impose le système en place.
Tous ces efforts ne doivent pas être anéantis par l’appétit féroce du colonialisme français et de ses multinationales. Fò pa nou lésé moun dèwò mèt lanmen asi tout patrimwann an-nou.
En effet, le système colonial favorise la mainmise d’exogènes affairistes sur nos terres, sur les emplois disponibles et encourage l’expatriation et l’exil en particulier des jeunes. Les richesses de notre sol, de notre zone économique exclusive, de notre biodiversité sont de mieux en mieux connues et l’état colonial préfère les offrir aux multinationales au lieu de les rendre aux guadeloupéens (le cas de la géothermie à Bouillante est un « bel » exemple).
Ès la Gwadloup pé ni rèprézantan kapab dè défann li douvan léta kolonyal fwansé ?
Dans cette situation dégradée, tous ceux qui ont la prétention à occuper des postes à responsabilité dans le paysage guadeloupéen crient sur les toits que tout va bien ou que ce qui ne va pas est de la responsabilité des élus en place, indiquant qu’il suffirait de les virer pour que la situation s’améliore.
L’UPLG réaffirme que le premier responsable de cette situation est le colonialisme français aidé par les élus guadeloupéens aveuglés, opportunistes voire corrompus par les puissances d’argent et autres multinationales.
Kitan Moun Nou ka éli ké Arété vann nou é livré nou. Les élections à venir (remèdes de tous nos maux pour certains) accaparent l’attention des Guadeloupéens qui ne sont plus obnubilés par le Carnaval. Pouvons-nous nous en désintéresser ? Non, car ce sont les prochains lauréats qui « auront à porter solution » aux problèmes vitaux de l’eau, des déchets, des transports et se prononceront seuls sur les contours de tout éventuel changement de gouvernance du pays Gwadloup.
Ce sont eux qui s’indigneront, se tairont ou nous trahiront comme tant d’autres avant eux l’ont fait devant l’État colonial français quand celui-ci bloquera toute mesure susceptible de sortir notre pays de la dépendance et le faire entrer dans un développement pour le bien de tous. L’UPLG appelle le peuple guadeloupéen à faire preuve de discernement.
An nou wouvè zyé an nou byen pou yo pa kouyonné nou. Les élus par le peuple doivent prendre fait et cause pour la Guadeloupe. Ils doivent s’engager à porter plainte contre l’Etat français et exiger réparation pour le scandale de l’intoxication des Guadeloupéens au chlordécone et le crime de l’eau potable empoisonné ; oeuvrer pour la mise en place d’une gestion guadeloupéenne de l’eau potable sans intermédiaires ni délégation ; agir pour le retour à un système de santé et un hôpital digne ; réclamer la priorité d’emploi des Guadeloupéens en Guadeloupe et une éducation au service des enfants guadeloupéens. Quelles souffrances devrons-nous encore subir pour combler le déficit abyssal des collectivités dont nous ne sommes pas responsables ?
La situation financière actuelle des collectivités conduit inexorablement à une catastrophe car aucune politique publique ne pourra être menée pour assurer le bien-être collectif. L’augmentation déjà insupportable des impôts dans de nombreuses communes ne suffira pas pour y remédier. Une nouvelle gestion des affaires, transparente, rigoureuse, responsable et tournée vers l’avenir est indispensable.
Nos prétendants en seront-ils capables ? Pour contrer la politique coloniale néfaste qui nous est imposée, chaque commune a le devoir de développer une politique offensive de soutien et d’accompagnement envers tous nos producteurs, nécessité absolue pour permettre la réussite des nombreuses initiatives trop souvent bloquées et sans les moyens de se développer. C’est à cela que doit servir l’argent de nos impôts et non à remplir les caisses des différents amis de la finance. Peuple guadeloupéen, la situation du pays telle que nous la vivons chaque jour, peut faire croire que tout est perdu. Mais l’arrivée massive de ressortissants exogènes et leur facilité à se faire une place nous montrent que le pays peut nourrir ses enfants.
Si tini plas pou yo, fò tini pou nou osit !
Guadeloupéens, nous devons exiger notre droit à vivre et à travailler dans notre pays. Ils nous font croire que c’est normal que nos enfants aillent voir ailleurs mais ceux-ci partent pour un aller sans retour. Il est urgent que le retour au pays redevienne une réalité. Si i bon pou yo, fòy bon pou nou osit ! Pour notre dignité et nos droits nous appelons notre peuple et en particulier notre jeunesse à s’engager dans la lutte.
Nous n’obtiendrons rien sans lutte. Les combats menés par nos ancêtres ont permis que nous accédions à la liberté. Nous devons continuer à résister pour nos enfants et travailler à garantir un monde et une Guadeloupe meilleurs.
An nou goumé pou péyi an-nou ! Yo vlé nou pati. An nou rété a kaz an-nou é arèsté vann tè an-nou ba yo ! Yo vlé divizé nou, An nou òwganizé nou ! Yo vlé pwazonné nou avè manjé a yo, An nou manjé manjé an-nou ! Yo pa ka rédé Lantrèpriz an nou, An nou fè Bank an-nou ki tan-nou! Yo vlé maché si nou, yo ka méprizé nou, yo ka èsplwaté nou, An nou fè yo rèspèkté nou ! Pou rivé asi chimen-la ki ka sanm nou la, bwa dèyè poko mannyé. Fò nou sanblé pou vansé ansanm-ansanm. Nou pa ka moli. An nou lyanné !
Pour l’UPLG Le Secrétaire Général Gaston SAMUT