(Unità Naziunale Publié le 17 janvier 2020) Réponse à la lettre ouverte du STC aux candidats aux prochaines élections municipales d’Ajaccio Et Bastia.
Le 7 janvier dernier, par une lettre ouverte les candidats aux élections municipales de Bastia et Aiacciu, ont été sollicités par le Secrétaire Général du STC et le Délégué Syndical de la Méridionale.
Nous livrons donc ici notre position quand à la future desserte maritime dans le cadre de la SEMOP.
Ce sujet, éminemment politique, puisqu’il en va de la maitrise des transports de la Corse par elle et pour elle, ne peut à nos yeux s’accommoder d’une réponse approximative, ou démagogique, comme on en voit souvent en ces périodes préélectorales.
Le sujet est bien trop sérieux, et les salariés de la Méridionale ne méritent pas seulement un soutien théorique mais aussi, et surtout, des propositions cohérentes pour leur avenir. C’est donc sur la base d’éléments factuels, en tenant exclusivement compte de l’intérêt collectif, que nous nous déterminons.
Tout d’abord, il convient de souligner le remarquable travail effectué par l’ensemble de la majorité territoriale, qui, sur ce dossier, a su faire preuve de cohérence politique, en votant la mise en place de la SEMOP. Le cadre voté de la SEMOP, garantit, et ce pour la première fois de l’histoire de la continuité territoriale, une prédominance capitalistique publique corse. Ceci constitue pour nous, la pierre angulaire d’une véritable maitrise des transports par et pour la Corse. Nous pouvons donc affirmer sur ce sujet que la CDC, qui dispose d’une prérogative en la matière, a pris pleinement ses responsabilités.
Nous sommes d’ailleurs convaincus que lorsque viendra l’heure de choisir les opérateurs industriels, dans le cadre défini du futur partenariat public privé, il en sera de même.
Tout au long de l’année 2019, nous n’avons eu de cesse de communiquer sur la base de principes qui pour nous sont intangibles. Tout d’abord, nous avons réaffirmé que seule une entité au capital public corse majoritaire, devait être le socle du service public de qualité que sont en droit d’attendre les usagers et la Corse, puis, que les salariés de la Méridionale ne devaient être, en aucun cas, la variante d’ajustement, d’une politique mortifère menée par leur direction, sous l’impulsion de leur actionnaire privé étranger.
Par politique mortifère nous entendons : la faiblesse voire l’amateurisme avec lesquels la direction a répondu aux appels d’offres, la légèreté voire la suffisance dont elle a fait preuve dans sa communication avec la Corse et ses instances, ainsi que le mépris voire l’antagonisme affichés, en érigeant le contentieux comme règle de fonctionnement entre elle-même, concessionnaire du service public, et la CDC son concédant.
Sur ce dernier point, il faut rappeler ici, qu’à l’heure où nous rédigeons notre réponse, la direction de la Méridionale n’a toujours pas retiré le recours déposé au mois de décembre, recours qui demande à la justice de casser la délégation de service public votée par l’Assemblée de Corse.
Si tel était le cas, il est évident que les conséquences seraient catastrophiques tant pour les salariés de la Méridionale que pour ceux de Corsica Linea, mais aussi pour l’ensemble des Corses et de la Corse, qui pourraient se voir privés de continuité territoriale, par la seule volonté démentielle d’un actionnaire parisien.
Si, bien évidemment, nous souhaitons une solution négociée, et ce dans l’intérêt des salariés et des usagers, nous n’en sommes pas pour autant dupes, la politique menée par la direction de la Méridionale, n’est autre que celle de la terre brûlée.
Il est clair à nos yeux que les dirigeants de cette compagnie, filiale d’une multi nationale, n’ont que faire des salariés et de la Corse. Le choix de leur désengagement ne fait plus aucun doute pour nous ; seul compte pour eux aujourd’hui une victimisation devant l’opinion publique et la recherche de boucs émissaires, afin de se dédouaner de leurs turpitudes et de la casse sociale qui, de par leurs errements, s’annonce…
Dans ce contexte, nous assurons les salariés de la Méridionale de notre soutien face à leur direction. Nous serons à leurs côtés afin de trouver les voies et les moyens d’un avenir serein, et ce comme acteurs du service public, dans le cadre de la SEMOP.
Comme nous l’avons déjà signifié lors d’une récente conférence de presse concernant notre opposition aux projets de port à la Carbonite, il n’appartient pas aux directions des compagnies maritimes quelles qu’elles soient, d’imposer leurs choix à la Corse. Elles doivent, au contraire, être au service des intérêts du pays. C’est pourquoi, dans le domaine des transports maritimes, il ne saurait être question de laisser un consortium, fût- il corse, à sa seule logique, tout comme il nous paraît inacceptable de céder au chantage ou au racket d’une multinationale étrangère.
Pè Bastia, Pè a Corsica