(Unità Naziunale Publié le 12 juillet 2019) Le projet Kalliste de Fanti Sylvain va de nouveau passer, le 18 juillet, devant la CDAC.
La question de la grande distribution et des zones commerciales franchisées renvoie la société corse à s’interroger sur quel développement, souhaite-t-elle, pour la Corse de demain.
Alors que la Corse possède le plus fort taux d’Europe de grandes surfaces au m2, #CoreInFronte rappelle qu’il est favorable à un moratoire sur l’implantation de toutes nouvelles installations et qu’il souhaite, par ailleurs, un abaissement du seuil de passage en CDAC de1000m² à 400 m² comme l’applique déjà la ville de Paris.
Cela éviterait d’autres aberrations, comme le projet déguisé U Mercà de 999m2 dans la zone d’Erbaghjolu à Bastia.
Un nouveau Projet Kalliste Fanti déposé à Lucciana…Il sera examiné le 18 Juillet par la Commission CDAC.
Ce « nouveau projet » est l’ERSATZ du projet initial, c’est le centre PLAN DE CAMPAGNE de Corse
L’île compte la plus forte concentration de France et d’Europe en m² de grande surface par habitant!
Ce modèle de développement est aujourd’hui rejeté; Il détruit l’âme des centres-villes, il détruit les commerces existants, il ne génère que des emplois précaires.
Le projet Kallisté prévoit :
35 000 m² de constructions diverses dont 20 000 m² de surface commerciales avec :
16 grandes surface pour un total de 17500 m²;
un drive 10 voitures, un commerce de détail de 2500 m², pompeusement dénommé « Marché des producteurs », 7 restaurants et 900 places de parking.
Ces choix économiques sont dépassés.
• Ce projet est contraire aux orientations de la CdC qui, dans un vote à l’unanimité, s’est prononcée contre l’implantation de nouvelles grandes surfaces en Corse.
• Ce projet est contraire au précédent vote de la CDAC, il y a à peine 1 an, où seuls les 4 personnalités qualifiées désignées par la Préfecture ont sournoisement avalisé l’ancien projet. Il faudra dailleur se poser les bonnes question sur leur lucidité, sur leurs compétences et sur leur vulnérabilité face à de possibles pressions…
• Ce projet est contraire aux orientations du PADDUC, il est implanté sur des terre classées ESA à fortes potentialités agricoles. Ces terres par définition sont inconstructibles. Il y a 3 jours les terres du projet ont été fauchées avec production de plusieurs tonnes de foin.
• Ce projet est contraire au programme national « Action cœur de Ville » qui vise à redynamiser les commerces de proximité et de centre-ville en opposition au logiques de surconcentrations commerciales dans les zones suburbaines.
• Ce projet est dans une zone insondable (20 % du site) avec un classement Aléa Très Fort. Pourtant des aménagements y sont toujours prévus et il est écrit à tort que le PPRI les autorise. Le PPRI n’autorise exceptionnellement que « des aménagements publics ». Or un centre commercial est un aménagement privé qui reçoit du public. Ce n’est pas la même chose.
• Aucune étude réelle sur l’imperméabilisation, des 50 000 m² de sol, générée par ce projet. Le lit d’un ruisseau ne peut pas servir de bassin d’orage. L’artificialisation des sols générés par un tel projet nécessite une autorisation au titre de la loi sur l’eau avec une étude d’impact.
Ce document n’est pas joint au présent dossier.
• Ce projet n’a pas reçu l’autorisation de la CdC pour avoir un accès et une sortie qui sont centralisés sur un seul exutoire routier, et de plus dans le rond-point principal de l’axe Bastia-Ajaccio.
• Le dossier parle de la création de centaines d’emplois, mais il se positionne aussi comme un projet commercial alternatif qui se substituera aux commerces existants, mal implantés et « vieillots ».
L’étude économique jointe au présent dossier ne quantifie pas la perte d’activité et les inévitables licenciements que ces commerces déjà existants seront obligés de faire.
Car à zone de chalandise égale, à population égale, à pouvoir d’achat égal, et en sachant que les saucissons ne poussent pas sur les arbres, il est évident que la réussite de ce projet a pour corollaire l’asphyxie des autres.
Quel sera alors le prix de la casse sociale?
Pour seul exemple, dans un rayon de 6 km autour du projet il y a 30 établissements de restauration. Combien resteront ouverts après un projet à 7 mégastructures de restauration?
• Le projet parle paradoxalement de privilégier les circuits courts avec un espace dédié à la production locale en partenariat avec les chambres. Aucune trace d’un tel partenariat, bien au contraire, les présidents des chambres de commerce et des métiers se sont publiquement prononcés contre ce type de projets ;
• En application de l’article R 752-6 du code du commerce, le dossier commercial doit indiquer le secteur d’activité de tous les commerces supérieurs à 300 m²; or le projet indique plus de 17 moyennes surfaces comprises entre 400 et 3600 m² non définies…
Actuellement un moratoire national sur l’implantation de grandes surface est à L’Étude au niveau du Gouvernement…
Une loi intitulée « Pacte National de revitalisation des Centre-Ville » est en cours d’adoption.
Pour toutes ces raisons il n’est pas acceptable de valider à nouveau ce projet.
Au nom du droit à la protection de notre petite économie nous demandons
un moratoire sur toute nouvelle implantation de centre commerciaux.
L’abaissement du seuil de passage en CDAC de1000m² à 400 m² comme l’applique déjà la ville de Paris.