(Unità Naziunale Publié le 1er juillet 2019) À la veille d’une énième visite de ministres français dans notre pays, en l’occurrence celle du premier d’entre eux, il nous paraît important de rappeler que les Corses ont voté, à plusieurs reprises, et exprimé démocratiquement des choix qui devront être respectés.
C’est sur cela que doivent s’engager de véritables discussions. Le désengagement total de l’actuel gouvernement – voire son action négative, notamment par l’intermédiaire de son corps préfectoral – et le refus de toute forme de dialogue entre la France et la Corse, qui ont prévalus jusqu’ici, doivent cesser.
Dans l’immédiat, en matière d’emploi (charte pour l’emploi local, projet territoire zéro chômeurs), comme pour d’autres dossiers en cours (communications, transports) il serait souhaitable de ne plus voir l’action de l’Assemblée de Corse entravée par un zèle administratif qui masque mal une volonté aujourd’hui bien comprise par tous de mettre les bâtons dans les roues. Des négociations sur les thèmes importants comme la fiscalité, le patrimoine, la place de notre langue doivent également intervenir. Sur la question des prisonniers tout à été dit et relayé par l’ensemble de la société corse. Il est plus que temps d’être entendus.
Maintenir le cap du déni de démocratie et de refus sur le fond, en s’en tenant seulement à la forme ne mènera à rien de bon. En particulier, nous ne saurions valider une prétendue reconnaissance formelle qui fasse l’impasse sur l’inscription de la Corse par un article constitutionnel intégrant directement l’accession à une autonomie législative. Nous refusons en dehors de cette hypothèse toute autre démarche visant à obérer l’avenir, et à hypothéquer les droits imprescriptibles de notre peuple, pour lesquels nous ne cesserons jamais le combat.
Dans ce contexte, nos élus ont d’ores et déjà pris le parti de ne participer qu’à des rencontres potentiellement basées sur cet esprit de concertation, de respect réciproque et de construction d’un futur meilleur que toute la Corse appelle de ses voeux.
Corsica Libera