À l’occasion de l’une de ses « ghjunte » cortenaises, le mouvement indépendantiste a pour la première fois réuni ses quatre candidats au scrutin de juin. Le souci d’une cohérence de campagne a été affiché.
Sur leur circonscription respective, ils avaient déjà fait part de leurs intentions de briguer les suffrages aux prochaines élections législatives. Hier, sur le campus universitaire Mariani de Corte, les quatre candidats de Corsica Libera ont donné leur première conférence de presse commune, en présence d’une partie de l’exécutif du mouvement et d’une quarantaine de militants.
Ghjuvan Filippi Antolini (1e circonscription de Haute-Corse), Petr’Antone Tomasi (2e circonscription de Haute-Corse), Paul Leonetti (1e circonscription de Corse-du-Sud) et Paul Quastana (2e circonscription de Corse-du-Sud) se sont exprimés tour à tour sur les différents thèmes au cœur de la campagne menée par les indépendantistes.
La citoyenneté corse, l’évolution institutionnelle, la protection de la terre, le sort des prisonniers et la langue demeurent les grands axes qui sont autant de dénominateurs communs aux candidats à la rencontre de l’électorat. Chacun, sur un terrain dont les problématiques propres sont cernées, entend toutefois se positionner en faisant valoir son approche et ses propositions. « Nous considérons qu’il ne faut pas opposer la situation de la Corse à la crise mondiale,a déclaré Paul Quastana. Ce qui nous manque, c’est le pouvoir de légiférer dans certains domaines et de nous extraire de certaines contraintes réglementaires qui freinent notre développement dans divers domaines ».
Abordant, pour sa part, la question qui fait débat, à savoir la légitimité d’une candidature indépendantiste pour briguer un siège au parlement français, Paul Leonetti n’y voit visiblement aucune contradiction. « Nous aspirons à la souveraineté et nous nous voyons bien porter ce message à l’Assemblée nationale où nous pourrons être entendus avec de l’écho ».Corsica Libera ne veut pas oublier pour autant la réalité des circonscriptions, revenant par là même sur la nécessité pour les quatre candidats de s’inscrire dans une complémentarité de campagne, et ce dans un souci de cohérence.« Ces circonscriptions sont différentes,précise Petr’Antone Tomasi. Je reviens par exemple de Bustanicu où la population n’est assurément pas préoccupée par la spéculation immobilière. Dans d’autres régions, c’est le contraire. Voilà pourquoi notre stratégie collective a son importance. Les grands débats que nous avons impulsés lors du scrutin territorial vont nous permettre de concrétiser et de nous poser en véritable alternative pour la Corse ».
Également candidat en Haute-Corse, Ghjuvan Filippu Antolini s’attache lui aussi, en s’emparant du thème social lié au pouvoir d’achat, à aller au-delà des grands classiques du discours indépendantiste pour communiquer avec l’électorat, notamment celui des zones urbaines les plus exposées.
Martelant encore et toujours que le scrutin présidentiel ne le concerne pas, le mouvement indépendantiste considère manifestement avoir plus que jamais sa place dans le débat des législatives.
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