(Unità Naziunale publié le 27 mars 2019) A la veille de la venue du Président de la République en Corse, les partis politiques qui composent Pè a Corsica (Corsica Libera, Femu A Corsica et Partitu di a Nazione Corsa) proposent l’idée d’une ISULA MORTA.
Ils appellent à une demi-journée Isula Morta de 12h à 18h le 4 avril pour la venue d’Emmanuel Macron dans l’île.
Voici le texte de la conférence de presse:
En février 2018, ici même, à l’Alboru, Emmanuel Macron avait cru bon, sous couvert d’autorité, de tenter d’humilier tout un Peuple, toute une société,,en ciblant sa représentation légitimement élue.
L’épisode de la fouille inadmissible des élus prolongeait les propos incendiaires de son discours de la veille, et notamment l’attaque en règle du président du Conseil exécutif de Corse en sa qualité. d’avocat, par l’affirmation éhontée que « certaines causes ne se plaident pas », foulant aux pieds les droits de la défense et le principe de séparation des pouvoirs.
Le Président de la République avait volontairement misé lors de cette visite sur une symbolique de la négation et sur un discours martial anachronique : absence délibérée du drapeau Corse dans la salle du discours officiel, discours donneur de leçons, rares promesses affichées non tenues à ce jour…
Près de 15 mols ont passé, et c’est cette même ligne politique qui a été maintenue par l’Etat, malgré l’esprit de responsabilité et la volonté de dialogue manifestés avec constance par la majorité territoriale Pè a Corsica.
Le jeudi 4 avril, Emmanuel Macron sera de nouveau présent en Corse, dans le cadre d’un débat qui s’annonce malheureusement, au moment où nous parlons, comme un nouveau show de communication, une parodie de consultation que nous ne saurions cautionner en l’absence de signes publics et tangibles venant corroborer un profond changement de cap.
Femu a Corsica. le PNC, Corsica Libera, membres de la coalition Pè a Corsica, appellent tous les Corses, les parus politiques, les syndicats, les associations, les chambres consulaires, les syndicats étudiants et agricoles, les représentants de l’ensemble des mouvements sociaux à exprimer, pacifiquement et symboliquement, mais de façon forte et déterminée. leur refus du déni de démocratie qui continue de nous être opposé.
Aucun des sujets posés par la majorité territoriale, et au-delà par l’ensemble des forces vives de ce pays, y compris ceux votés à une large majorité, voire à l’unanimité par l’assemblée de Corse n’a fait, jusqu’à ce jour, l’objet d’un dialogue sérieux de la part du Président de la République et du Gouvernement :
- ni l’article sur la Corse dans la Constitution pour permettre une autonomie de plein droit et de plein exercice;
- ni le statut fiscal et social pour les entreprises;
- ni le transfert des ressources fiscales;
- ni les revendications portées sur la langue Corse;
- ni le respect d’un moratoire sur les services publics conforme au statut d’île-montagne reconnu par la loi;
- ni le rapprochement effectif de tous les. prisonniers et des sorties de situation liées à l’injustice des FIJAIT et condamnations pécuniaires;
- ni la résolution issue des travaux de la Conférence sociale et votée à l’unanimité par l’Assemblée de Corse, et demandant notamment la modification de la fiscalité du carburant pour diminuer le prix de celui-ci à la pompe;
Pire encore, tous les signaux politiques envoyés par l’Etat et le Gouvernement sont constitutifs d’une formidable régression : au plan institutionnel, c’est une véritable stratégie de recentralisation qui se déploie dans tous les domaines, tandis qu’au plan politique, la dimension historique de la question corse est niée avec une obstination, une condescendance et un mépris qui ne sont pas acceptables.
Dans ces conditions, il est de notre devoir d’appeler à la mobilisation pour faire respecter le fait démocratique, et pour faire prendre en compte la voix du peuple Corse.
Cette mobilisation doit être massive, citoyenne et.pacifique: nous proposons qu’elle se manifeste par l’interruption de toute activité dans l’île, le jeudi 4 avril de 12h à 18h, soit pendant le temps du pseudo-débat organisé par Emmanuel Macron.
Parallèlement, nous appelons à ce que s’engage dès aujourd’hui un cycle de rencontre avec l’ensemble de maires, des élus consulaires, partis politiques, syndicats, collectifs citoyens et forces vives qui souhaitent que les aspirations légitimes de la Corse et de son peuple soient respectées et prises en compte
Per a Corsica, per a demucrazia, per a libertà, per a pace,
Ghjovi u 4 d’aprile, GHJURNATA ISULA MORTA
EVVIVA U POPULU CORSU
Revue de presse
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