À l’occasion de la journée internationale qui s’est tenue samedi à Ajaccio, l’association a réaffirmé sa volonté de proposer une perspective d’évolution du sort réservé aux patriotes corses incarcérés.
Dans la salle du palais des congrès d’Ajaccio, des élus, des militants, des représentants de la LDH, du monde agricole, des citoyens. Venus participer au débat dans le cadre de la conférence internationale de soutien aux « prisonniers politiques » initiée par l’Associu Sulidarità. Une manifestation qui, hier, a temporisé quelques minutes avant d’entrer dans le vif du sujet, pour laisser place à la brèche ouverte par l’actualité.
L’actualité, « répressive du moment », selon les termes de Jean-Marie Poli, ce sont les six mises en examen pour un cercle de jeux clandestin intervenues à Ajaccio.« Nous allons donc commencer par une communication commune avec Corsica Libera », a expliqué le vice-président de Sulidarità.
Les jeux ne sont pas faits
À la tribune, Véronique Sciaretti a pris la parole pour dénoncer la mise en examen de Petru Paoli, membre de l’exécutif du mouvement. Et pour constater qu’un certain nombre de points posent problème. Notamment :« D’une part, une affaire d’infraction à des jeux habituellement tolérés dans tous les établissements de Corse et de France qui – et c’est la première fois – débouche sur une affaire gendarmesque de cette envergure (…). La méthode employée pour les interpellations étant surdimensionnée. D’autre part, des informations mensongères livrées à la presse par les services de police. Que les journalistes ont démenties le lendemain. Les personnes poursuivies dans cette affaire – qui aurait pu se limiter à une convocation et/ou une contravention ou une mise en examen sans mandat de dépôt – ne sont que les victimes collatérales d’une procédure au cours de laquelle le parquet a vu l’occasion d’impliquer un dirigeant important de notre mouvement. Autrement dit, si Petru Paoli avait appartenu à un parti du clan, il n’aurait eu aucun problème, ni lui ni ses proches ». Corsica Libera a exigé la libération immédiate de Petru Paoli et Jacques Paoli.
« La seule chose que l’on reproche à Pierre Paoli, avait relevé avant le début de la réunion, Jean-Guy Talamoni,c’est ne pas avoir demandé une autorisation administrative, le club étant une association de 1901, et étant dûment déclaré. Nous sommes donc en présence, une fois de plus d’un acharnement ». Dumé Ferrari, l’un des conseils de Pierre Paoli, a quant à lui, estimé « choquant le traitement fait dans cette affaire uniquement parce qu’elle concerne quelqu’un ayant des opinions politiques qui dérangent ».
C’est après cette entrée en matière que la journée internationale dédiée aux prisonniers politiques s’est ouverte. Avec des propos liminaires tenus par Jean-Marie Poli qui a retracé le cadre historique de la manifestation.
État des lieux en Europe
« Cette année, nous avons choisi la forme d’une conférence explicative d’analyse et de prospective sur la situation des prisonniers incarcérés avec un état des lieux comparatif en Europe – notamment Pays-Bas, Corse et Irlande – sur lequel Pierre Poggioli apportera son éclairage. Nous nous positionnerons ensuite sur le terrain corse pour nous demander où l’on en est des revendications et des promesses faites. Le but étant également d’évoquer la répression, les dispositions légales non respectées et l’arsenal législatif bafoué par l’État. L’angle plus politique étant représenté par les élus à l’assemblée de Corse ».
Parmi les nombreux intervenants, Jean-Philippe Antolini a consacré son intervention au prélèvement ADN et au statut de « prisonnier politique ». « Le problème, c’est que la France est en train de constituer un fichier totalement illégal de l’ensemble des militants nationalistes et de l’ensemble du peuple corse. Or dans la loi française, on ne doit donner son ADN que s’il existe des indices graves et concordants dans un dossier ». Par ailleurs, il a réaffirmé qu’il y avait urgence à donner « un statut de prisonnier particulier pour les détenus politiques, comme la France a pu le faire au fil de son histoire ».
« Sulidarità gère une trentaine de prisonniers », a, pour sa part, rappelé Dumé Tafani, président de l’Associu. « Dont deux tiers sont toujours à l’exil carcéral. Les lois existent mais ne sont pas appliquées. Faute de volonté politique ».
Reportage photo AnTo FpcL sur Ritratti di Corsica
Reportage photo Sony Shoot sur Ritratti di Corsica
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